La fausse rumeur, il y a deux mois, sur de soi-disant projets de tests d’un vaccin contre le Covid-19 en Afrique ont provoqué une baisse importante des vaccinations en avril et mai en Côte d’Ivoire. Une tendance qui pourrait avoir de graves conséquences si elle venait à durer plusieurs mois.
En avril et en mai, le Programme élargi de vaccination ivoirien constate une baisse de la couverture vaccinale de 10% par rapport à la même période en 2019. Certes le confinement provoqué par l’épidémie de Covid-19 a joué à partir de mars, mais les chiffres baissent véritablement début avril, au moment ou apparaissent la rumeur et la polémique qu’elle suscite, explique le professeur Daniel Ekra, directeur coordonnateur du Programme élargi de vaccination.
« La couverture qui est significative, c’est la troisième dose de pentavalent. Le pentavalent est un vaccin contre le diphtérie, tétanos, coqueluche, l’hépatite virale B et l’Haemophilus influenzae. Donc la baisse de 10% dont je parle, c’est sur cette troisième dose de pentavalent. Et puis nous avons aussi le vaccin contre la rougeole qui se donne à 9 mois. Et nous avons aussi une baisse aux alentours de 12% pour ce vaccin. »
Chaque année dans ses 2 400 centres de santés répartis sur le territoire, le PEV vaccine plus d’1 million de nourrissons, et un million 200 000 femmes enceintes. Environ 300 000 jeunes filles de 9 ans sont aussi vaccinées contre la papillomavirus qui provoque des cancers du col de l’utérus. Une variation de 10% peut donc avoir d’importantes conséquences.
« La vaccination est importante. Les maladies contre lesquelles nous vaccinons sont toujours là, notamment la rougeole. Si les parents ne font pas vacciner leurs enfants, on a un risque de résurgence des épidémies liées à ces maladies. »
Selon le professeur Ekra, grâce à la sensibilisation, la tendance serait en train de s’inverser et les mamans commenceraient à revenir faire vacciner leurs bébés.
Avec RFI