Publié le 21 décembre, 2021

Connu sous le pseudonyme « Mucho Design », Kouassi Abdoul Karim est responsable d’un atelier de couture dans la commune d’Abobo. Coach en tenue vestimentaire, Mucho se démarque par ses nombreuses collaborations avec les grands noms du stylisme ivoirien comme Ciss St Moïse. Des clients fidèles, il en dispose et de toutes les classes sociales. Dans une interview accordée à Voie de Femme, le couturier nous livre quelques  astuces vestimentaires pendant les fêtes…

Nous sommes à l’approche des fêtes de fin d’année. Comment vous vous organisez pour honorer les rendez-vous ?

Si nous voulons attendre les commandes nous serons surchargés. Nous risquons de ne pas honorer les rendez-vous. Pour ce qui nous concerne, avant les fêtes nous confectionnons déjà. Et en majorité pour nos clients fidèles qui nous font confiance. Ils aiment nos créations. Nous commençons déjà à travailler sur leur tenue. Des prêt-à-porter sont confectionnés d’avance. Cela facilite le respect des rendez-vous. Et aussi donne le temps au client pour des retouches sur la tenue. Ils reçoivent déjà ce que nous avons fait. De cette façon nous ne nous sentons pas déborder. Nous recevons aussi ces clients qui passent des commandes simplement. Et nous nous chargeons d’acheter les tissus pour leur modèle choisi. Mais un moment donné dans le mois surtout pendant les périodes de fêtes, nous essayons de voir les commandes que nous pouvons honorer compte tenue de l’effectif à l’atelier.   

Et quelles sont les créations les plus prisées par cette clientèle ?

Nous avons des clients un peu plus responsables. Ces personnes n’ont pas forcément besoin de passer leur commande en fin d’année. Généralement ce sont les jeunes et les enfants qui proposent des modèles sur commande pendant les fêtes de fin d’année. Pour les responsables chaque weekend nous honorons des commandes. Ce sont plus des costumes et chemises parfois faites de pagnes tissés. Ils sont rares a choisi des tenues spécialement pour les fêtes. Nous créons pour des tenues de mariages, dotes, et autres évènements.

Nous avons une formation en coaching vestimentaire, ce qui me permet d’habiller le client en fonction du lieu où il va. Une tenue pour une dote est différente d’une tenue de soirée, un gala ou un mariage. Nous écoutons d’abord le client quand il vient vers nous.

Quel type de modèles proposez-vous à partir des pagnes tissés ?  Sont-ils accessibles à toutes classes sociales ?

Les pagnes tissés définissent notre identité. Tout bon créateur doit passer par là. La majorité, les responsables qui comprennent le bien être de ce pagne. Nous leur proposons déjà cousu, parfois en chemise, ensemble, ou robe pour les dames. J’ai l’intention de coudre d’avantage ce pagne pour le promouvoir et le valoriser. Je le propose à tout le monde, nous ne faisons pas d’exception.

Vos conseils vestimentaires pour les fêtes, tant chez la femme, l’enfant, et l’homme ?

Ici nous faisons les tenues en fonction de vos déplacements comme je le disais tantôt. Les vêtements à mettre en noël diffèrent des vêtements pour le 1er Janvier ou le 31 décembre.

Pour noël nous savons déjà comment habillée l’enfant, c’est la fête des enfants. Donc il faut que l’enfant sorte, ce jour-là, soit vu et qu’on sache véritablement que c’est la fête des enfants. Il ne faut pas l’habiller de façon sobre. Il faut qu’il soit bling ! Miser sur les couleurs de tendance rouge et blanc. Pour janvier l’enfant peut être class. Pas trop d’extravagant, mais une tenue légère. Il peut mettre une tunique, ou une chemise avec un pantalon.

Nous sommes d’abord des africains et nous avons des couleurs typiques. Il y a la couleur jaune, noir, rouge. Ces couleurs nous devons les mettre généralement dans les cérémonies coutumières.

Les femmes veulent à tout moment être extravagantes, et paraitre. Pour une femme la couleur rouge à la veille du 31 décembre ou le 1er janvier ne gêne pas. Cela dépendra du lieu où elle se rend. Pour des soirées ou diner gala le rouge peut être acceptable. Même le blanc c’est possible. S’il elle a plus de préférence pour le noir, il faudrait que ça soit un vrai noir qui parait léger, pour parler d’une robe.

Le 1er Janvier n’est pas une fête coutumière, la robe maxi ne sera pas la bienvenue. Nous l’avons adopté et c’est devenu notre coutume. Au cas où nous désirons valoriser, c’est possible de se mettre en pagne tissé. Mais faire attention, il faut adapter le modèle à la fête. Faut sortir un peu de l’ordinaire.

Quelles critiques vous dégagez aujourd’hui du style vestimentaire de la femme face à l’homme ?

Les hommes aiment bien s’habiller de nos jours. La jeune génération a compris que pour être bien dans la tête il faut l’être d’abord sur son corps. Les vêtements soignent, l’apparence juge l’intérieur.  Les garçons ont plus compris contrairement aux femmes. Parce qu’ils se disent que bien s’habiller en plus du talent, ils pourront mieux s’exprimer. Et c’est nous qui faisons la couture homme qui gagnons. Aujourd’hui nous avons un problème d’apprenants, la couture à besoin de la main d’œuvre, c’est-à-dire une promotion. Une seule personne ne peut pas mener cette activité. Avant c’étaient plus les couturiers qui faisaient la couture femme. Les couturiers et stylistes misaient plus sur eux parce que ce sont elles qui savaient s’habiller à cette époque. Maintenant tout à changer, c’est plutôt les garçons qui aiment et qui savent s’habiller.

Mais du côté des femmes, il faut aussi comprendre. Elles aiment s’habiller dans les friperies. Et cette concurrence qui vient de l’occident a plus d’impact sur la femme que les hommes. Je fais l’effort d’habiller mes clients dans les tenues africaines. Généralement pour d’autres ça fonctionne, mais il y a certains clients qui adhèrent moins.

Interview réalisé par Bekanty N’kO

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