La longue recréation imposée par le coronavirus est bien terminée, à Abidjan.

Publié le 28 mai, 2020

La reprise progressive des cours à Abidjan se déroule effectivement depuis le lundi 25 mai 2020 comme l’a demandé la ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et la Formation professionnelle, Kandia Camara. Les établissements scolaires respectent-ils les mesures édictées ? VoieVoix De Femme a sillonné quelques établissements dans la commune de Cocody-Angré ce mardi 26 mai 2020 pour faire le constat.

La longue recréation imposée par le coronavirus est bien terminée, à Abidjan. VoieVoix De Femme en a fait le constat ce mardi matin du 26 mai 2020, au terme d’une randonnée dans quelques écoles d’Abidjan.

Notre équipe de reportage a débuté sa tournée à l’Ecole internationale privée Garderie maternelle-Primaire « Les Grands Pitchouns » des Deux-Plateaux. A l’entrée, un dispositif sanitaire est mis en place pour le lavage systématique des mains de tous visiteurs. Des cercles de différents couleurs sont tracés de l’extérieur jusqu’à l’intérieur pour le respect de la distanciation d’un mètre recommandé. En plus du lavage des mains, le port obligatoire des masques est également exigé.

Vendredi, la ministre de l’Education nationale avait donné les consignes aux responsables d’établissements, lors d’une séance de travail à son cabinet. Kandia avait assuré que le gouvernement distribuera des kits sanitaires aux élèves et enseignants tout en dotant les établissements de dispositifs de lavage des mains. Une rotation d’un jour par groupe d’élèves de chaque classe était prévue dans le primaire pour respecter la mesure de distanciation sociale.

Mesures barrières exigées

Au « Grands Pitchouns », on respecte les consignes.  « Je me lave les mains dès que j’arrive à 7 heures. Je porte mon cache-nez et je viens directement en classe. A chaque mouvement, je me lave les mains avec mon gel hydroalcoolique. A 10 heures, je peux consommer ce que j’ai apporté sur place. Je reste comme ça jusqu’à 12 heures, et je rentre puisque je n’ai pas cours les soirs », témoigne Gémima Kouamé, une élève en classe de ‘’CM2, Cycle 3 l’excellence’’.

L’administration veille au grain. « Comme vous le constatez ils sont moins nombreux. Chaque élève est seul par banc et par table. Chacun à du gel hydroalcoolique, un masque », témoigne Deza Dovis, membre de l’administration. « Mais, c’est très difficile de maintenir les enfants dans cette situation.  Ils comprennent difficilement, nous faisons l’effort de les emmener aux respecter des mesures. Ils se plient aux recommandations », assure M. Deza. Cet établissement est constitué en trois cycles : le cycle 1 qui comprend la toute petite, la petite, la moyenne et la grande section ; le cycle 2 comprenant les CP, CE1 et CE2 et le cycle 3 composé des CM1, CM2 et 6ème.

« Nous avons scindés les classes à effectifs élevés en deux pour réduire les rassemblements en notre sein », explique le responsable pédagogique, Aka Nicaise. Le ‘’Cycle 2, CE2 bonheur’’ par exemple a été ramené à 8 élèves au lieu de 16. Toujours selon les explications du responsable pédagogique, il s’agit des groupes A et B.  Le groupe A vient les lundi et jeudi. Il comprend les classes de CE2, CM1 et CM2. Le groupe B (CP1, CP2, et CE1) vient les mardi et vendredi. « Les maternelles restent encore à la maison comme l’a demandé le ministre », a-t-il ajouté. L’école, elle, est désinfectée tous les soirs et les samedis, nous apprend-on. Une tâche effectuée par une femme de ménage et un agent de sécurité…

Tutorat

Les responsables des établissements très impliqués.

L’autre établissement visité ce mardi matin est le Centre d’enseignement supérieur des technologies Internationales d’Abidjan (CESTIA-2EP). Ici, également les mesures édictées par le gouvernement sont observées. Cerise sur le gâteau, la température de chaque élève ou étudiant est vérifiée, avant de franchir le portail, après avoir bien entendu laver les mains au dispositif installé. « Nous exigeons le port du masque, le respect de la distance demandée… Mais quand les étudiants se retrouvent, ils ont du mal à respecter ces mesures », regrette la Directrice Générale Adjointe de l’établissement, Bini L’Hê-thy-èn.

Comme remède, l’école utilise le tutorat. « Nous avons le tutorat. Un service qui consiste à attribuer un tuteur, membre de l’administration, à chaque étudiant. Ce tuteur devient un lien entre l’administration, le parent et l’élève. Ces tuteurs sensibilisent donc sur les mesures et cela fonctionne bien », explique-elle. Dans cette école, les étudiants occupent des tables-bancs plus longs. Les étudiants sont installés à deux, distant l’un de l’autre de plus d’un mètre. « Dans les disciplines de Réseau informatique ou télé, nous avons 30 étudiants. Ils occupent les longs bancs à deux, tout en respectant la distanciation. Souvent on scinde en deux et les professeurs font la navette », fait remarquer le Directeur des études du supérieur, Koné Fanklo.  

Selon les responsables des écoles que nous avons rencontrés, certains parents d’élèves sont encore réticents pour la réouverture des classes. Ils estiment que la crise sanitaire continue de sévir et redoute une propagation du virus dans les écoles. L’administration l’Ecole internationale privée Garderie maternelle-Primaire « Les Grands Pitchouns » a prévu de s’entretenir avec tous les parents d’élèves le samedi 30 mai 2020, en vue de les rassurer du respect des dispositions sanitaires prises pour la protection de leurs enfants.

Pour rappel, seuls les étudiants en classes d’examen prennent part aux cours. Selon la Directrice Générale, les étudiants des classes intermédiaires reviendront à partir du 2 juin 2020 et les premières années de BTS à partir du 27 mai 2020.

MK

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