Publié le 24 avril, 2020

Alors que le nombre de cas de COVID-19 en Afrique continue d’augmenter, de plus en plus de pays du continent voient le virus se propager dans des régions au-delà des capitales.

Parmi les 47 pays de la région Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 60% signalent des cas de COVID-19 à plusieurs endroits de leurs pays respectifs, contre environ 21% il y a deux semaines. Il existe des grappes de cas et des communautés réparties dans au moins 16 pays.

« S’attaquer aux cas dans les zones rurales qui manquent souvent des ressources des centres urbains posera un immense défi aux systèmes de santé déjà tendus en Afrique », a déclaré, jeudi à Brazzaville, le Dr Matshidiso Moeti, Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique.  « Il y a une pénurie critique d’installations de traitement pour les cas critiques de COVID-19 en Afrique », s’est-il inquiété.

 

L’OMS constate que le nombre total de lits dans les unités de soins intensifs (USI) disponibles pour une utilisation pendant la COVID-19 dans 43 pays en Afrique est inférieur à 5000. Cela représente environ 5 lits pour un million de personnes dans les pays cité, contre 4000 lits par un million de personnes en Europe. Les unités de soins intensifs sont où les patients COVID-19 dans un état critique sont traités dans la plupart des pays. Dans les 41 pays, qui ont fait un rapport à l’OMS, les ventilateurs fonctionnels dans les services de santé publique sont inférieurs à 2000.

Une analyse préliminaire des décès par COVID-19 révèle que plus de la moitié (55%) des décès signalés sont des personnes de plus de 60 ans et pourtant ils ne représentent que 16% du total des cas. Cela peut indiquer que les Africains plus âgés risquent davantage de mourir du COVID-19.

 

Le confinement est toujours possible. Dans 31 pays, il y a moins de 100 cas cumulatifs de COVID-19. S’ils continuent de bénéficier d’une détection précoce et d’interventions fortes et complètes autour de chaque cas, ils peuvent éviter une nouvelle propagation de COVID-19.

À mesure que les cas de COVID-19 quittent les zones urbaines, il est nécessaire de décentraliser la réponse et d’accroître la coordination avec les administrations régionales ainsi que de renforcer les systèmes infranationaux de réponse aux urgences sanitaires.

Les gouvernements et administrations provinciaux et régionaux doivent être en mesure de coordonner, de rechercher les contacts, de contenir les cas et de traiter les patients localement. Le Ghana, le Kenya et le Nigéria ont étendu les tests nationaux à plusieurs laboratoires, permettant des efforts de tests décentralisés. La Tanzanie prévoit actuellement une nouvelle expansion à cet égard. L’Éthiopie a même réorienté son laboratoire national de santé animale pour tester le COVID-19.

L’OMS promet 1 million de masques  

L’OMS continue de fournir un appui technique et logistique aux pays. Dans les prochains jours, l’Organisation enverra à 30 pays africains un million de masques supplémentaires offerts par la Chine, ainsi que suffisamment d’équipements de protection individuelle pour chaque pays pour traiter 100 patients COVID-19. Cette activité est organisée en collaboration avec le Programme alimentaire mondial.

L’OMS travaille en partenariat avec d’autres institutions des Nations Unies pour répondre à COVID-19. L’organisation a tenu aujourd’hui une conférence de presse virtuelle avec Marie-Pierre Poirier, Directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Mohammed Abdiker, Directeur régional de l’Organisation internationale pour les migrations pour l’Est et la Corne de l’Afrique et Elsie Kanza, Chef de l’Afrique, Forum économique mondial.

Sercom OMS

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