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Publié le 22 août, 2022

Le collectif des syndicats et associations des points de vente (pdv) mobile money de Côte d’Ivoire, ont annoncé depuis le 01 avril 2022, la diminution flagrante de leurs commissions. N’ayant pas encore de solutions adéquates, les Pdv ont marqué un temps d’arrêt de travail d’une semaine sur toute l’étendue du territoire, pour non satisfaction de leurs revendications. Au sortir de là, ils (Synam-ci, Amimomoci, Symopci, Apdvci) ont adopté à l’unanimité quelques résolutions dans le but de stabiliser leur secteur d’activité. Nous avons baladé notre micro dans les rues d’Abidjan pour recueillir les avis des populations et des tenanciers de cabine. En voilà quelques réactions…

En premiers lieu, nous sommes allés prendre les avis des responsables des Pdv. Chacun d’eux défend son point de vue.

Monsieur Coulibaly :

‘’On veut donner une chance aux discussions’’

« On reprend juste pour donner une chance aux discussions entamées par le ministre de l’emploi et de la protection sociale. Nous avons repris le travail, mais avec l’application des frais de proximité à hauteur de 100 F cfa sur chaque transaction ».

Monsieur Kamagaté :

‘’Nous sommes sereins’’

« C’est nous qui rapprochons les opérateurs économiques des populations. Le peuple ne souhaiterait pas trop attendre au niveau des stations et des banques pour récupérer leur argent ».

Souleymane Bakayoko :

« On ne peut pas arranger la population et nous faire porter le fardeau… »

« On ne peut pas arranger la population et nous faire porter le fardeau. Nous aussi nous sommes des ivoiriens. On doit aussi pouvoir exercer nos droits de citoyen et non nous léser »

Yéo Donatien :

‘’ Sacrifier les investisseurs que nous sommes, on dit non !’’

« Lutter contre la cherté de la vie c’est très bon et social, mais en sacrifiant les investisseurs que nous sommes, on dit non ! Nous avons réfléchi et choisi de réduire les frais à 100 F cfa mais malgré tout, les gens se plaignent »

Que pensent les populations ?

Ouattara Zana (géologue) :

« Qu’on trouve un moyen pour les maintenir en service »

« Les propriétaires des points de vente sont des gens qui sont aussi en activité. Cela leur permet de joindre les deux bouts même s’ils n’ont pas assez de bénéfices. Il faut que les gens trouvent quand même une astuce pour qu’ils puissent exercer »

Sangaré Zie (fonctionnaire) :

‘’ cette grève ne peut pas aboutir ’’

« Les entreprises mobile monnaie seront tentées de se passer des points de vente. Sinon Je ne crois pas que cette grève puisse aboutir à quelque chose. Même si l’Etat décide aujourd’hui de réduire son pourcentage à 0.2%, cela ne pourra pas changer la situation ».

Doriane Koffi (élève) :

‘’Je ne peux pas payer les 100 F’’

« Mon frère, je suis prête à faire toute la journée devant les lieux indiqués que de payer 100F cfa pour une transaction. Pour moi, c’est une lutte inutile qui les conduira à une fin tragique. Alors, qu’ils règlent leur problème avec les opérateurs économiques »

Monsieur Doumbia (commerçant) :

‘’ Ce n’est pas à nous d’assumer les conséquences’’

« C’est vrai, il s’agit bien des personnes qui vivent que de ça. Ce n’est pas à nous consommateurs d’assumer les conséquences. Il n’y a pas de travail en Côte d’Ivoire, je souhaite que cette question soit traitée avec beaucoup de sagesse. Il faut une solution pour qu’ils puissent faire face à leurs dépenses quotidiennes ».

Dao Dramane (étudiant) :

‘’Que l’Etat diminue son pourcentage’’

« Moi je propose que l’Etat diminue son pourcentage pour remédier à ce problème vu qu’il a à lui seul 0.5% sur les 1% ».

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Gnelezie Ouattara (développeur) :

‘’C’est peine perdue…’’

« La technologie utilisée par les opérateurs économiques (orange, mtn, moov) n’est pas assez compétitive par rapport à la technologie que Wave utilise. Les coûts iront toujours à la baisse. Soit elles changent de technologie, soit elles déploient leurs propres réseaux de distribution voire installer leurs propres boxes. Et recruter du personnel pour travailler ».

Richard Koffi :

‘’ Qu’ils ne reprennent même plus le service. C’est leur problème !’’

« S’’ils veulent, qu’ils ne reprennent même plus le service. C’est leur problème. Nous irons dans les endroits qui nous ont été indiqués pour nos transactions. C’est aussi simple que ça »

Monsieur Sylla :

« On remercie infiniment Wave »

 « Je ne vois pas pourquoi cela est mauvais, nous devons être content au contraire et chercher à s’adapter à leur manière de faire. On les remercie infiniment de nous avoir sauvé de ces frais exorbitants ».

Monsieur Camara :

‘’ Les menaces ne serviront à rien’’

« Moi je propose aux Pvd, de mettre balle à terre pour ne pas se retrouver demain à rien faire. Qu’ils négocient bien avec les entreprises mobiles pour parvenir à un accord. Les menaces ne serviront à rien. Nous évoluons dans un monde qui appartient maintenant qu’aux meilleurs ».

Mademoiselle Okou :

‘’Vouloir faire la force n’est pas la solution’’

« Il faudra chercher des moyens de résistance à la concurrence que de vouloir le faire par force. Wave n’est pas camarade de quelqu’un ».

Cissé Yacouba :

‘’ Personne n’est prêt à payer plus de 1% de frais’’

« C’est aux téléphonies mobiles de les maintenir en vie, pas nous les consommateurs. Personne n’est prêt à payer plus de 1% comme frais de transactions »

Entre les entreprises de téléphonie mobile et pdv, qui sortira perdant  

Face aux nombreuses menaces des pdv, les opérateurs économiques ont noué de nouveaux partenariats avec plusieurs entreprises. Il s’agit bien des microfinances, établissements financiers et stations-service où les populations pourront désormais faire leurs différentes transactions. Cette situation fait beaucoup grincer les dents chez la population qui ne veut pas assumer les conséquences. En claire, les consommateurs de façon générale sont contre les 100 F cfa imposés par les pdv comme frais de proximité. Et préfèrent se tourner vers les endroits indiqués par les téléphonies mobiles monnaie.

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Yahafe Ouattara et Cédric Allangba  

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