Publié le 21 avril, 2021

La présidence du Marcory vélo club (Mavec), Emma Kroi, se bats tant bien que mal pour faire survivre son club. Elle se tourne vers des ressources additionnelles pour soutenir son club.

La diversification des ressources de revenus est toujours conseillée par les spécialistes de l’entrepreneuriat. Et Emma Kroi l’a bien compris. A la tête d’un club cycliste qui fait son chemin dans le championnat national, la présidente du Marcory Vélo Club s’investit également dans la transformation de produits vivriers et plus particulièrement de la cuisine.
« Le Mavec n’a pas encore de sponsor. En attendant, il faut créer des activités qui vont nous permettre de soutenir ces enfants (les athlètes). Le cyclisme demande beaucoup d’énergie. Il faut trouver des ressources pour maintenir la force et l’élan ».
Le Mavec est l’un des rares clubs féminins ivoiriens. C’est de là qu’est sortie la championne de Côte d’Ivoire 2019, Minata Soro, doublement médaillée en mars dernier aux championnats africains d’Egypte.


Pour soutenir financièrement son club, la présidente a créé une entreprise spécialisée dans la transformation et la commercialisation de bouillons et autres condiments de cuisine. « Nous avons du ‘‘soumbara’’, du ‘‘djoumble’’, de la pâte d’arachide, de la poudre de piment… », égrène Emma Kroi. Précisant qu’elle détient une boutique où ses produits, très prisés, sont disponibles. Les ressources ainsi obtenues sont utilisées pour le fonctionnent du club.
Toute réussite a une histoire et Emma Kroi a la sienne, souvent parsemée d’embuches. « Mon cursus scolaire n’a pas été rectiligne », avoue-t-elle. Soulignant, non sans regret que ce parcours qui avait pourtant bien commencé a été interrompu par un concours de circonstance : une grossesse à la classe de première ! « Ça m’a mise en retard, mais je n’ai pas baissé les bras », se souvient Mme Kroi.
« J’ai dû me battre pour retourner à l’école ». Ce combat pour reprendre les bancs lui ont fait faire de petits métiers. Dont celui de servante. « Je n’ai pas honte d’en parler, j’ai été servante et j’étais la meilleure des servantes, parce que ma patronne était fière de moi ».
C’est cet épisode de sa vie qui a conduit Emma Kroi à s’engager dans la protection de la jeune fille. « C’est pourquoi, j’encourage les jeunes filles déscolarisées à ne pas se morfondre et à baisser les bras. Ce n’est pas une fatalité d’arrêter l’école. Mais il faut pouvoir reprendre ».
Emma Kroi évoque l’exemple de ses dames respectables qui, n’ont pas eu la chance d’aller à l’école mais qui se sont inscrites dans des écoles d’alphabétisation et qui aujourd’hui sont à la tête de grandes structures.


La présidente du Mavec rêve d’agrandir sa boutique de produits transformés et même d’approvisionner les supermarchés. L’idée est de faire en sorte que son club ne dépende pas seulement des aides et autres subventions pour vivre. « On essaie de mettre tout ça sur pied pour que les ventes puissent générer des fonds qui vont nous permettre d’aider les enfants au niveau du vélo club de Marcory. Plus nous aurons de moyens, plus nous aurons la possibilité de faire voyager nos athlètes et d’apprendre de l’expérience des autres.

Bekanty N’KO ( stagiaire)

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