Il y a 5 ans les femmes d'Epimpé recevaient les clé de leurs installations.

Publié le 29 juin, 2020

L’usine n’a fonctionné que quatre ans ! En 2015, la Première Dame, Dominique Ouattara, avait fait don de cette unité de production d’attiéké aux femmes de la coopérative ‘’ Dzeu ka zeu’’. Qu’est-ce qui n’a pas marché pour qu’elles ferment l’an dernier ? Mobio Chia Jacqueline, conseillère au sein de ladite organisation s’est confiée à VoieVoix De Femme ce vendredi 20 juin 2020.

« Nous n’avions plus de clients », soutient Mobio Chia Jacqueline, conseillère de la coopérative ‘’Dzeu ka zeu’’, Dieu a donné’’ en attié.  Dans le cadre de son soutien aux femmes, la Première dame, Dominique Ouattara avait doté cette coopérative de femmes d’Ebimpé de plusieurs machines de fabrication d’attiéké. Elle avait ensuite eu droit à 5 millions de F CFA pour acheter le manioc, la matière première. Tout marchait bien au début selon cette conseillère de cette organisation dont les frais d’adhésion étaient fixés à 2 500FCFA.

L’usine produisait le contenu de deux véhicules Bachet par semaine. En général, les clients provenaient de la ville d’Abidjan et des villages environnants. Pour le bon déroulement de leur activité, ces femmes s’étaient organisées en groupe de 4. Chaque groupe était composé de 20 membres et travaillait durant une semaine par mois. « Chaque Bachet nous revenait à 200 000 FCFA. Mais on la revendait à 400 000 FCFA. Ce qui générait un bénéfice 100% », souligne-t-elle. Ce qui a fait couler l’usine, se souvient Mobio Chia Jacqueline, c’est cette opération de vente avec une cliente venue d’Europe. Opération qui a mal tourné. A l’en croire, la cliente avait fait une grosse commande de quatre véhicules Bachet qu’elle devait revendre en Europe. « La marchandise stockée dans un conteneur a pourri et la cliente nous l’a ramenée. Sans rien payer. La perte était énorme. Et l’usine n’a plus tenue », regrette-t-elle. Quatre Bachets, c’était une perte de 1 million 600 000 FCFA.

L’autre cause de la fermeture de l’usine d’attiéké est le manque de suivi. Mme Mobio déplore l’abandon de cet appui par un responsable de la structure d’encadrement des femmes. « Nous avons échangé avec lui. Il était censé nous former et nous aider à trouver de la clientèle. Il est venu faire la formation quand on a démarré. Il devait faire l’accompagnement et le suivi. On ne l’a plus revu », regrette la membre active de la coopérative ‘‘Dzeu Ka zeu’’.

Les femmes de Brofodoumé avaient pourtant eu le même soutien. Et leurs activités continuent de fonctionner. Les membres de la coopérative d’Ebimpé pensent que c’est grâce au soutien constant de l’encadreur technique. Plusieurs machines de la coopérative ‘‘ Dzeu ka zeu’’ ne sont plus fonctionnelles, faute d’activité et de maintenance.

L’usine a certes fermée, mais la coopérative continue d’exister. Les femmes ont recommencé à travailler individuellement. « Chacune fait son attieké à la maison », dit Mobio Chia Jacqueline. 

Son plus grand souhait aujourd’hui, c’est de « reprendre l’usine» afin de repartir sur de nouvelle base. A cet effet, elle préconise l’organisation des formations pour mieux maitriser le fonctionnement de l’entreprenariat. « Il faut nous aider à trouver des clients. Nous sommes prêtes à accepter et à travailler pour rentabiliser notre activité », assure Mme Mobio dans l’espoir de trouver un nouveau soutien.

Marina Kouakou

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