Il y a dix années de cela, Dame Kouassi ignorait qu’elle serait entrepreneur encore moins entrepreneur immobilier.

Publié le 23 août, 2021

Entrepreneure en bâtiments depuis 4 années, Mme Yao Akissi épouse Kouassi a obtenu son CEPE, avant de poursuivre ses études jusqu’en classe de troisième. Mère de trois enfants, cette dernière a peu à peu commencé par une petite entreprise de livraison de fourniture de bureau pour ensuite entreprendre dans l’immobilier. Aujourd’hui, elle s’en sort très bien.  

« Il n’y a pas de métiers réservés aux hommes. Tout s’apprend », telle est sa devise. Dame Yao Akissi épouse Kouassi, ne détient aucun diplôme en bâtiment, pourtant elle dirige aujourd’hui pas de mal de travaux immobiliers.

«J’ai apporté mon expertise sur divers chantiers pour lesquels j’ai été sollicité, notamment à Bouaké pour la construire d’un dispensaire, à Tolakro (Mankono) pour un foyer de jeunes, à Botro dans le département de Gbêkê pour la construction de quatre foyers. », fait-elle savoir.

Un métier dans lequel elle s’en sort très bien. « Sur un marché de 10 millions F CFA, témoigne-t-elle, je peux avoir 5millions, sur 100 millions je peux avoir 20 millions ».

Pour l’obtention de marchés, cette mère de famille postule incessamment « à des appels d’offre ou encore des marchés gré à gré ». Mais, si elle les obtient avec succès,  c’est bien parce qu’elle ne paresse pas et veille au grain pour la bonne réalisation des tâches qui lui sont assignées.

« Si le marché reçu n’est pas bien fait, je n’en aurai plus. Afin qu’on me rappelle une prochaine fois, je prends des matériels de qualité. Je fais toujours appel à des spécialistes de chaque domaine de construction notamment un électricien, un peintre, un plombier, un maçon, un ingénieur en bâtiment. Chacun d’eux vient avec son équipe. J’échange aussi avec les techniciens en bâtiment pour avoir leurs avis sur le matériel qu’il faut. Ils font alors la facture avant l’achat », détaille l’entrepreneure qui assiste à toutes les étapes des travaux. Cela explique-t-elle, « au risque de voir disparaitre le matériel ».

« Malgré ma présence et mon contrôle les matériels sont volés. Si je veux jouer les patronnes en m’absentant, quelques soit la somme dépensée, la maison restera au stade du chainage. » Développe-t-elle.

Comme tout autre secteur d’activité, elle récence d’énormes difficultés dans celui qu’elle a choisi. Il s’agit de la « main-d’œuvre ». « À cela s’ajoute le vol de matériels, des travaux insatisfaisants, la paresse des ouvriers, les humeurs de mes employés. Sans oublier les impôts à n’en point finir, et le retard de paiement pour un travail achevé », mais elle garde la tête haute.

Il y a dix années de cela, Dame Kouassi ignorait qu’elle serait entrepreneure encore moins entrepreneure immobilier. « Un jour, une connaissance m’a dit ceci : « lorsqu’on t’appelle pour un travail. Ne fais pas savoir que tu ne sais pas le faire. Il faut faire ton possible pour le faire ». Depuis lors, lorsqu’on me sollicite, peu importe le type de travail, je le fais. C’est ainsi je suis devenue entrepreneure dans l’immobilier ». Raconte-t-elle.

Et de poursuivre : «j’ai débuté avec 5 millions. J’avais un magasin de produit cosmétique. J’allais aussi au Ghana prendre des marchandises. Avec l’aide de Dieu j’ai obtenu un contrat de livraison de provision au lycée jeune fille de Yopougon. Je devais livrer des provisions alimentaires à leur cantine. Je leur livrais le piment, les tomates, les poissons, les viandes. Le bénéfice que j’obtenais, je l’épargnais jusqu’à ce que j’obtienne un bénéfice énorme. Je continue toujours cette activité », précise-t-elle.

En dehors de l’immobilier et de livraison de provision, elle détient également une entreprise d’entretien de locaux. « J’emploie des filles qui nettoient les locaux. J’ai des contrats avec le stade Félix Houphouët Boigny, à la Coopec, à la piscine d’état, au palais des sports. Mon entreprise se nomme YAL SARL. Il regroupe tous mes projets ».

Audrey Apie (stagiaire)

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