Publié le 17 août, 2022

Titulaire d’un master en technologies de l’audiovisuel, madame Ouattara Chontegnenin se retrouve dans le domaine de l’alimentation avec la vente des céréales et des épices en ligne. N’ayant pas de connaissance dans ce milieu, elle s’est fait former par une spécialiste qu’elle a rencontrée lors d’une de ses missions. Voiedefemme.net lui a rendu visite.

L’idée

Embauchée dans une structure agricole après ma licence, je trouvais que mon salaire était minime pour couvrir mes dépenses. J’ai donc commencé à vendre les pagnes en ligne pour combler ce vide. Après mon accouchement, j’ai décidé d’arrêter pendant un moment pour pouvoir m’occuper de ma fille qui n’avait pas de nounous. En ce moment, mon système de vente de pagnes en ligne avait déjà atteint un bon niveau. C’est-à-dire, au cas où je me retrouvais à la maison, j’allais pouvoir subvenir à mes dépenses personnelles. J’ai dû démissionner complètement pour me consacrer à ce commerce. 

Pourquoi ce secteur d’activité  

Étant en service, j’ai beaucoup travaillé sur les projets agricoles d’où mon choix pour les céréales. Et, c’est au cours de mes nombreuses missions que je croise une dame dans le domaine des épices. Une femme qui a passé un bon moment au Maroc, en Asie et qui a décidé de me coacher dans ce domaine.

Le fonds de démarrage

J’ai commencé la vente des pagnes avec 50.000 Fcfa comme fonds. Ensuite 100.000 Fcfa pour les épices et les céréales environ 200.000 Fcfa.

Présentez-nous vos produits et d’où viennent-ils ?

La matière première de mes produits vient un peu de partout en Afrique. Du Maroc, Cameroun, et de l’Asie. Les céréales, du Mali, du Burkina Faso, du nord de la Côte d’Ivoire. Je vends également la pâte d’arachide venant du village, les grains de dêguê, le fonio précuit, le gingembre moulu, la farine du haricot blanc, les granulés de mil, les brisures de maïs, de sorgho, la persillade…

La particularité de vos produits

Notre particularité réside en la conservation de nos produits. Vu que ce sont des aliments nutritifs, nos produits sont bien conservés dans les bidons, les bols en plastiques, les sachets…. Ils peuvent être conservés pendant plus d’un an tant qu’ils sont bien fermés. En ce qui concerne les céréales telles que le granulé de maïs, de mil, de sorgho, nous pouvons parler de 6 mois d’utilisations vu qu’ils sont mélangés avec les épices. Avec ses épices, vous n’avez plus besoins de bouillon industriel.       

La demande sur le marché

La demande est forte sur le marché, seulement que la clientèle exige des produits satisfaisants à moindre coût. Nous essayons de leur fournir des produits qui respectent la norme qualité prix.

Comment se fait la distribution ?

Pour l’instant, nous ne faisons que les livraisons sur commande en ligne. Une fois des commandes enregistrées, nous appelons nos livreurs pour s’en occuper.

Votre stratégie de vente

En plus de la vente sur les réseaux sociaux, nous utilisons le marketing de proximité. C’est-à-dire, approcher les hôtels, les restaurants pour leur parler de nos produits. Et nous fidélisons nos clients à travers des offres, des promotions, des baisses de prix, des réductions…. Nous demandons leurs suggestions après l’utilisation pour d’éventuelles améliorations.

Avez-vous des employés ?  

De façon directe, nous sommes deux, mon assistante et moi. Et de façon indirecte, il y a toute une équipe derrière qui travaillent pour atteindre une certaine notoriété de nos produits.

La concurrence

Aujourd’hui sur les réseaux sociaux, il y a plusieurs personnes qui vendent les épices et céréales. Sans oublier les dames des marchés et au bord des routes. Mais nous avons pu garder le cap malgré cette concurrence à cause de la qualité de nos produits.

Les difficultés auxquelles vous êtes confrontées

Je n’ai pratiquement pas de difficultés en tant que telles, j’appelle ça des challenges à relever. En tant qu’entrepreneur vous devez vous attendre à tout, c’est-à-dire des hauts et des bas.

Quelles sont vos ambitions

Mon intention est de voir grandir mon activité afin d’en faire un business international. Servir sur toute l’étendue du territoire, dans les pays africains et pourquoi pas en Europe. Je veux finir ma formation en marketing digital, acquérir de l’expérience en leadership pour pouvoir diriger une équipe.   

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Des conseils pour l’autonomisation des jeunes filles

Ce que je peux dire aux jeunes filles, c’est de laisser la facilité et se battre pour mettre en place leur propre business. Le système éducatif ne garantit plus un boulot. Vous voyez que pour avoir un concours professionnel aujourd’hui, c’est tout un problème. Donc du moment vous atteignez un certain niveau d’étude, vous devez maintenant pensez à ouvrir votre propre business. Réfléchir à d’éventuels projets qui pourront vous permettre de se prendre en charge et de rester digne.

Yahafe Ouattara (stagiaire)

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