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Publié le 16 août, 2022

Le changement climatique a de graves conséquences sur les populations les plus vulnérables. L’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, la hausse du niveau des océans, et l’absence de précipitations dans les régions arides plongent une grande partie de la population dans la pauvreté. Particulièrement les femmes.

La menace sur l’agriculture

Qu’il s’agisse d’une source de revenus ou d’une agriculture de subsistance, la production agricole fait vivre plus d’un milliard de personnes. Environ 75% des personnes les plus pauvres du monde vivent dans des zones rurales et dépendent de l’agriculture. Pourtant, le modèle agricole actuel est désormais menacé par le changement climatique et la modification du cycle de l’eau : les précipitations sont de plus en plus irrégulières, et les épisodes de sécheresses et d’inondations de plus en plus intenses.

Aujourd’hui, plus d’un milliard de personnes vivent sur des terres agricoles dégradées. La baisse des précipitations dans les zones arides et semi-arides menace les productions de nombreux agriculteurs.

Selon des études menées par la Banque mondiale, la région du Sahel est particulièrement touchée par ces épisodes de sécheresse anormaux. La hausse des températures, l’absence de précipitations à certaines périodes et les inondations inattendues à d’autres, obligent les populations à trouver d’autres méthodes d’élevage ou bien à se déplacer. Ces bouleversements peuvent parfois être source de conflit entre les populations.

Alors que plus de 2 milliards de personnes dans le monde souffrent d’insécurité alimentaire, le changement climatique risque d’aggraver la situation. Sans action immédiate pour lutter contre le dérèglement climatique, le niveau de la mer risque d’augmenter de 30 cm d’ici 2040 et provoquer une baisse d’environ 12% de la production agricole.

Intensification des déplacements de populations

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Incendies, inondations, tempêtes, en 2019, près de 24 millions de personnes ont dû se déplacer à cause de catastrophes météorologiques. D’importants incendies de forêt provoqués par des vagues de chaleur intenses ont notamment détruit la biodiversité et les cultures de plusieurs pays comme l’Australie ou les États-Unis. En Afrique subsaharienne, de nombreux pays ont fait face à ce phénomène. D’ici 2050, la Banque mondiale estime que 143 millions de personnes supplémentaires en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et en Amérique latine pourraient être déplacées à l’intérieur de leur pays à cause des conséquences du réchauffement global telles que le stress hydrique, les mauvaises récoltes, ou encore l’augmentation du niveau de la mer.

Obligés de quitter leurs terres, de nombreux habitants décident de se réfugier en ville afin de trouver de nouvelles sources de revenus. La densité urbaine est pourtant déjà importante dans de nombreuses agglomérations et trouver un logement est souvent compliqué. Les populations les plus pauvres doivent alors se résigner à s’installer de manière informelle au sein de bidonvilles ou le long des rivières, les rendant d’autant plus vulnérables aux risques environnementaux comme la montée des eaux.

Les conséquences pour les enfants

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Les sécheresses, incendies et inondations à répétition nuisent gravement aux moyens de subsistance des familles les plus vulnérables. Jusqu’à 100 millions de personnes pourraient être poussées dans l’extrême pauvreté d’ici 2030 en raison du changement climatique. Or, la pauvreté va à l’encontre du respect des droits de l’enfant, accentue les inégalités, et les violences faites aux enfants.

Dans un cadre familial d’extrême pauvreté, les garçons et les filles sont souvent obligés de quitter l’école pour travailler et aider leurs parents. Les jeunes filles, elles, ont plus de risques d’être mariées de manière précoce ou de subir des situations d’exploitations ou de maltraitances. De plus, lorsque les ressources naturelles viennent à manquer, des conflits éclatent parfois entre les populations, exposant les enfants aux violences et aux dangers de la guerre et les éloignant un peu plus de leurs droits.

Les conséquences du changement climatique exposent également les enfants à des risques accrus de maladies, de sous-nutrition, de maladies diarrhéiques et de stress thermique. Cette situation sanitaire, couplée à la crise de coronavirus, risque d’effacer des années de progrès réalisés pour améliorer la santé des enfants.

Les actions pour aider les populations

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Les communautés pauvres et vulnérables ont besoin d’un plus grand soutien pour s’adapter et renforcer leur résilience aux impacts du changement climatique. Sans actions contre le dérèglement climatique, les sécheresses et autres événements météorologiques continueront de s’intensifier et de menacer le développement des populations.

Répondre donc au changement climatique est une question de justice et que chaque enfant a le droit à un environnement sûr et à un avenir durable. C’est pour cette raison qu’il faut aider les communautés les plus vulnérables à créer des moyens de subsistance durables et à restaurer l’environnement naturel afin d’atténuer les effets du changement climatique.

Il faut développer et mettre en œuvre des approches pour travailler avec et en faveur de la nature et changer le rapport des populations à l’environnement. Ces solutions comprennent le reboisement, la restauration des paysages, les bonnes pratiques de gestion des terres et la réhabilitation des écosystèmes.

Toutes ces actions ont de fortes répercussions pour atténuer les effets du changement climatique et améliorer la productivité des terres tout en réduisant les risques de catastrophes naturelles. Ces solutions pourraient même être efficaces pour limiter la hausse des températures à 2°C et se rapprocher ainsi de l’objectif fixé par l’Accord de Paris.

Djolou Chloé

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