Publié le 19 septembre, 2022

Dans cette deuxième partie, le Dg du Ciapol, revient, entre autres, sur les conséquences de l’orpaillage clandestin pratiqué à foison dans pratiquement toutes les régions de la Côte d’Ivoire…

Comment se fait ces contrôles ?

Le principe est que l’opérateur doit nous présenter un bilan de pollution. 

Il peut être falsifié ?

Oui, il peut être falsifié. Sauf qu’à ce niveau, si nous, en tant que techniciens, trouvons une anomalie ou une préoccupation, on lui impose un autre laboratoire pour refaire l’analyse. Maintenant, s’il y a des erreurs, il en paye le prix. 

Il paye combien vu que les critères de sanctions pécuniaires ne sont pas encore définis ?   

Il y a des sanctions qui sont prévues par la loi. Par exemple, s’il n’est pas en règle, il y a le code de l’environnement qui est là. On l’applique. S’il a fait du faux, c’est prévu par la loi. Il y a des sanctions. Cependant, il faut faire la différence entre le principe pollueur-payeur et l’inspection. Lorsqu’une unité industrielle s’installe, l’Etat défini les prescriptions techniques qu’elle doit respecter. Ça, c’est un autre aspect. Mais pour le principe pollueur-payeur, on n’a même pas besoin d’une inspection. Si tu pollues, tu payes. C’est ce calcule là qui n’est pas encore établi.  L’inspection que nous faisons payer, c’est des redevances, des taxes que l’unité industrielle a le devoir de payer. Si elle n’est pas en règle, c’est un autre code de l’environnement qu’on applique comme sanction. 

Parlons à présent de l’orpaillage clandestin en Côte d’Ivoire. Quel est son impact sur l’environnement ?

L’orpaillage clandestin, comme le mot clandestin l’indique, n’est pas encadré. Ce n’est pas suivi comme une installation légale. Il utilise des produits comme le mercure qui pollue l’environnement. Même les enfants et les écoliers sont utilisés avec plein d’abus. Tout ce qui est comme impact négatif, environnemental et social s’y retrouve. Tout ce qu’on peut imaginer comme impact est utilisé dans ces sites d’orpaillage clandestin. Et ce n’est pas bon pour l’environnement et pour la société. 

Regardez, nous avons analysé de l’eau dans une ville de la Côte d’Ivoire où il n’y pas de site d’orpaillage. Et dans cette eau, nous avons retrouvé du mercure. Et même dans les poissons. Nous avons fait une communication au conseil des ministres pour informer le gouvernement. 

Selon vous, le code de l’environnement est-il respecté en Côte d’Ivoire ? 

Aujourd’hui, je ne peux pas dire que le code environnemental est vraiment appliqué intégralement en Côte d’Ivoire. Mais, ce qui peut régler le problème de pollution de l’environnement, c’est de mettre en place le principe du pollueur-payeur pour que l’environnement soit moins pollué.   

Lire aussi : « Toute activité est susceptible de polluer la nature » Dr Martin Niagne Dibi.

Entretien réalisé par Djolou Chloé

Ajoutez votre commentaire