Publié le 2 juin, 2022

Tout le monde vit dans l’angoisse en ces temps de fortes pluies dans le Grand Abidjan. Que ce soit les populations ou le gouvernement ivoirien lui-même. Et pour cause, il y a d’énormes dégâts en jeu. Notamment, la perte en vies humaines.

Les saisons de pluies en Côte d’Ivoire sont perçues comme un temps d’angoisse. Si ce n’est pas des inondations dans certains quartiers, des glissements de terrain, des destructions de biens mobiliers et immobiliers, ce sont des pertes en vies humaines. L’un des cas les plus marquants fut certainement dans la nuit du 18 au 19 juin 2018, où le pays a enregistré 18 décès.

Un drame- et ce n’est pas le seul- qui devrait sérieusement inquiéter l’ensemble de la population. Sauf que ce n’est pas toujours le cas dans les rangs de ces populations qui refusent de « libérer » ces lieux pourtant dangereux pour elles.

C’est donc dans un souci de prévenir tous ces dégâts que le Ministère de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité, a engagé, depuis quelques semaines déjà, des actions en vue de sensibiliser lesdites populations.

D’ailleurs, le 7 avril dernier, à l’occasion d’une visite guidée à Mossikro (commune d’Attécoubé, ndlr), le ministre de l’Hydraulique, l’Assainissement et de la Salubrité, Bouaké Fofana, avait interpellé les riverains des lieux. « Nous appelons ces populations à quitter ces zones à risques. Qu’elles n’attendent pas la saison des pluies pour mettre en danger leurs vies et celles de leurs enfants »,avait-il invité.

Bouaké Fofana l’a lancé dans le but de démontrer l’état d’urgence qui existe dans ces périodes de pluies.

Et pas que… le ministère en charge de la question de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité, ne s’est pas arrêté là. En collaboration avec les structures spécialisées en matière de gestion des catastrophes, notamment l’ONPC, le Groupement des Sapeurs-pompiers Militaires, les Forces de Défense et de Sécurité et la SODEXAM, ledit ministère estentré dans sa phase de répression. à partir du 5 juin prochain une grande opération dénommée : « Pour sauver ma vie, je quitte les zones à risques » aura lieu.

Objectif affiché : faire prendre conscience aux populations de la nécessité de quitter volontairement les zones à risque, sauver des vies humaines, sécuriser et embellir les zones déguerpies pour éviter leur recolonisation, etc. « Nous ne pouvons pas laisser les populations vulnérables et celles vivant dans ces zones dangereuses risquer leurs vies »,a prévenu le ministre, lors d’une conférence de presse le vendredi 27 mai dernier.

Ce sont au total, 55 zones à risques à déguerpir dans les 13 communes du District d’Abidjan que le ministère a identifié.  Et déjà, les premières pluies qui sont tombées sur la ville ont déjà causé quelques dégâts. Notamment, la clôture de l’Agence Emploi Jeunes qui s’est effondrée. Causant des dégâts énormes. Même son de cloche dans le quartier de Yopougon-Gesco (Pas-bas) où un duplexe s’est affaissé. Quelques inondations ont également été signalées dans les quartiers comme Jean-Folly (Port-Bouët), qui devient une zone inhabitable pendant la saison des pluies.

Des mesures pour sauver des vies

Malgré les efforts fournis par le gouvernement en termes de constructions d’ouvrages de drainage et de curage préventif des caniveaux et canalisations d’eau pluviales au cours des dernières années, les risques d’inondations restent encore relativement élevés.

Cette situation impacte non seulement la santé des populations, mais entraine surtout des dégâts matériels importants et malheureusement des morts. 

Pour y faire face, notamment éviter les pertes en vies humaines, des actions urgentes s’imposent :

– Inviter les populations vivant dans les zones à risques dans tout le District à les libérer ; toutes les occupations sont concernées, qu’elles soient illégales, sans titres ni droits, qu’elles soient légales avec ACD et/ou Permis de Construire, dès lors que les zones sont identifiées comme à risques d’inondations, d’effondrement de bâtis, de glissements de terrains ;

– Détruire toutes les constructions réalisées dans les bassins d’orage, dans les talwegs, et sur les ouvrages d’assainissement et de drainage ;

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 – Curer de nouveau tous les caniveaux et ouvrages obstrués et ensablés,

Il convient de noter que les populations vivant dans les zones à risques ont déjà été interpellées plusieurs fois sur les dangers auxquels elles s’exposent à chaque saison des pluies, par le ministère en charge de l’assainissement, les mairies, et les structures spécialisées. 

Arsène Lohouré

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