L’arbre est une composante essentielle de l’écosystème urbain, car les espaces verts urbains contribuent à la qualité du cadre de vie et à l’attractivité des villes. Ils répondent aux enjeux, non seulement, sociaux et écologiques, mais aussi économiques.
D’énormes avantages…
De nombreux avantages sont associés à la présence d’arbres en ville tels que la fourniture de l’ombrage, la lutte contre les îlots de chaleur, la protection de la biodiversité, la réduction de la pollution atmosphérique, l’atténuation du changement climatique et la satisfaction des besoins alimentaires, énergétiques et sanitaires. Pour autant, le facteur anthropique influence grandement la santé et la composition de la foresterie urbaine et périurbaine, qui comprend les arbres de rues, les arbres de parcs, les arbres ornementaux privés et les arbres forestiers. Ainsi, pour assurer une contribution optimale à ces trois éléments que sont le bien-être physiologique, sociologique et économique d’une société urbaine, pour optimiser les services écosystémiques associés aux arbres et aux milieux naturels et pour améliorer l’empreinte environnementale des villes, la forêt urbaine et périurbaine (Fup) doit être vue comme une infrastructure verte reliant les zones rurales aux zones urbaines.
Conséquences des dégradations des forêts
En Afrique, le taux accéléré de croissance démographique, l’urbanisation et le défrichement des terres au profit de l’agriculture ont entraîné le déboisement et la dégradation des forêts. La création de villes périphériques aux métropoles au sein des superficies boisées a aggravé la situation, et entraîné leur surexploitation avec des coupes abusives, une urbanisation anarchique et leur transformation en vergers, terres agricoles et zones résidentielles. Ainsi, les villes font face aux problèmes, de pollution, d’inondation, de chaleur intense, de maladie, de catastrophes et d’insécurité alimentaire du fait de la perte du couvert forestier en milieu urbain et préurbain.
Replacer l’arbre au cœur des projets
Face aux nombreux changements climatiques, les métropoles s’y préparent en prenant des initiatives et en replaçant l’arbre au cœur des projets urbains. C’est la foresterie urbaine. La « création des forêts urbaines » doit explorer et structurer tout particulièrement les aspects de développement économique local, liés à l’exploitation raisonnée des forêts, qui est à la base de toute politique économique locale durable. Elle doit également envisager le développement d’une économie sociale et circulaire autour des initiatives liées à la foresterie urbaine. L’Aimf, à la suite de l’initiative de la ville de Paris sur la préservation des forêts du 6 octobre 2021, a organisé, en marge de la 42ᵉ Assemblée générale qui s’est déroulée du 28 juin au 2 juillet 2022 à Abidjan, un atelier sur la reforestation des villes africaines, avec une mise au point sur l’étude qui vient d’être bouclée dans 5 villes camerounaises. Cet atelier, intitulé « Protéger et restaurer le milieu naturel dans et autour des villes », vise à bâtir une vision commune des membres de l’Aimf sur la gouvernance locale en matière de foresterie urbaine pour protéger et restaurer le milieu naturel dans et autour des villes, autrement dit, il a été un temps d’échanges et de partages d’expériences sur la foresterie urbaine entre villes francophones.
Les recommandations qui y sont sorties de ces réflexions d’Abidjan ont prévu de développer des solutions fondées avec et sur la nature, les énergies renouvelables, une gestion durable des ressources et une économie circulaire, ainsi qu’à améliorer le cadre de vie de leurs habitants. Ensemble, les maires et élus locaux rassemblés en « Cop des villes » à Abidjan ont rappelé l’urgence climatique pointée du doigt par le Giec. De ce fait, ils s’appellent les banques de développement et banques centrales de faciliter l’accès direct aux financements des projets « Climat-Biodiversité » des villes.
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Djolou Chloé
