Dahico: "L'Etat doit augmenter sa subvention pour booster le cinéma ivoirien."

Publié le 29 juin, 2020

Depuis le 15 juin 2020, Canal+ International diffuse une nouvelle série : « Cacao ». Elle est signée du réalisateur ivoirien, Alex Ogou. Dans cette fiction qui raconte la guerre de l’or brun entre deux puissantes familles, l’humoriste ivoirien joue le rôle d’un commandant de brigade. Qui tente de protéger son poste. VoieVoix de Femme a rencontré M. Dahico qui revient sur quelques coulisses de cette œuvre qui cartonne en ce moment.

Comment avez-vous été recruté pour participer à la série « Cacao ».

Permettez-moi de saluer les téléspectateurs qui ont bien accueilli la série « Cacao » réalisée par l’Ivoirien Alex Ogou. Dans cette série, je joue le rôle du commandant de brigade, en tant qu’acteur. Je n’ai pas choisi ce rôle. Ce n’est pas l’acteur qui choisit le rôle à jouer. Le réalisateur choisi l’acteur et on lui propose le rôle. C’est ce qui a été fait dans mon cas. C’est Alex Obou, qui m’a déjà vu travailler m’a appelé et m’a proposé le rôle. J’ai lu le scénario et j’ai accepté de rentrer dans le rôle du commandant de brigade, un rôle que j’ai apprécié.

Photo de la série  »Cacao » réalisée par le réalisateur ivoirien Alex Ogou.

Le cinéma ivoirien est souvent critiqué pour son manque de dynamisme, comparativement à d’autres pays comme le Burkina Faso ou le Nigéria. Pensez-vous que cette série vienne redorer le blason ?

D’abord il faut savoir que les Ivoiriens sont champions en critiques, mais souvent ne proposent rien du tout. Le cinéma en Côte d’Ivoire existe il y a bien longtemps. Vous pouvez constater qu’il y a eu des grandes figures du cinéma dans ce pays. Je veux penser au temps des grands hommes comme Roger Gnoan M’Bala, qui a fait Au nom du Christ ; Sidiki Bakaba et bien d’autres. Il y a eu des politiques culturelles dans ce pays. Donc le cinéma ivoirien ne commence pas à partir de « Cacao ». Non. Mais « Cacao » est venu donner une nouvelle dynamique. Ce film est venu fouetter l’orgueil de ceux qui sous-estiment le cinéma ivoirien. Il est venu poussez les autorités ivoiriennes à investir dans le cinéma car c’est un milieu prometteur en Côte d’Ivoire. Si les moyens sont réunis, le résultat est forcément bon comme la série « Cacao ».

Voulez-vous dire que l’Etat ne soutient pas suffisamment le cinéma ivoirien ?

Moi, je suis acteur comédien, mais je suis Adama Dahico avec quand-même 32 ans de carrière. Si vous voulez voir des films comme « Cacao », il faut que l’Etat soutienne le monde du cinéma. Si « Cacao » passe sur Canal+, c’est parce que c’est Canal+ qui a produit « Cacao ». N’avons-nous pas de chaines de télé en Côte d’Ivoire, en Afrique qui peuvent diffuser « Cacao » ? Il y en a tellement, mais si c’est Canal+ qui diffuse ce film, cela veut dire qu’il y a un problème. Parlant du Nigéria en matière de cinéma, ils ne pouvaient pas se comparer à la Côte d’Ivoire. Mais ce pays a compris que le cinéma, c’est devenu un bisness. Donc les Nigérians font tout pour améliorer leur cinéma. Et chaque année, ce sont des milliards qu’ils gagnent. Ils sont même troisièmes en Afrique en matière de production cinématographiques. Les gens ont commencé à investir dans leur secteur voyant la rentabilité et la popularité de leur production. Aujourd’hui quand tu arrives au Nigéria, les acteurs sont des stars. Ils roulent dans les grosses voitures.

Quelle est la particularité ivoirienne qui vous impressionne dans cette série « Cacao » ?

D’abord ça été tourné en Côte d’Ivoire. Il s’agissait de montrer que nous avons de très beaux sites touristiques ici. Ces belles maisons que vous voyez dans la série, ce ne sont pas des bâtiments d’autre pays, ce n’est pas en Europe. Les plantations de cacao autour desquelles les gens se battent, ce beau paysage restitue la beauté du paysage de notre pays. Il retrace aussi la réalité de la société. Comme le commandant de brigade dont je joue le rôle qui est sur ces gardes, qui ne veut pas qu’on le dérange ou qu’on lui crée des problèmes… On ne peut pas tout dire… Bref ceux qui regardent le film doivent comprendre les problèmes dans le monde du cacao en Côte d’Ivoire.

Quel impact souhaitez-vous que ce film ait sur la société ivoirienne ?

Déjà ce film, par sa réalisation a déjà impacté bon nombre de personnes. On aimerait avoir encore des films comme « Cacao » et pourquoi pas plus que « Cacao ». Je vois que les gens sont contents de regarder un film ivoirien diffusé sur les grandes chaines avec de très bonnes qualités dans la réalisation. Il faut tout simplement soutenir le cinéma ivoirien.

Ténin Bè Ousmane

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