Publié le 9 juillet, 2021

La femme en état de grossesse doit essentiellement veiller sur son alimentation. Il y va de sa santé, celle du bébé et de sa croissance, raisons pour lesquelles, les spécialistes de la nutrition conseillent des repas équilibrés (protéines, lipides, bon gras). Selon le Professeur titulaire de nutrition et biochimie à l’université Nangui Abrogoua, d’Abobo-Adjamé, Gbogouri Grodji Albarin, les femmes n’ont plus rien à craindre. Il est possible de manger équilibré quel que soit la classe sociale. Ces astuces.

Vous avez participé à un programme portant sur les femmes enceintes à Abidjan. De quoi s’agit-il ?

Notre étude a porté sur environ 400 femmes enceintes. Nous nous sommes intéressés aux femmes enceintes du district d’Abidjan. Dans plusieurs communautés, et quartiers, nous avons suivi ces femmes pour nous imprégner de leur consommation et de la prise en charge médicale jusqu’en fin de grossesse.

Ces programmes nous ont vraiment instruits sur la nutrition chez la femme enceinte. Pour ce projet, nous sommes focalisés sur l’anémie chez la femme enceinte. Le score de diversité alimentaire, les habitudes alimentaires, le volet santé, le niveau social, en lien avec l’évolution de la grossesse jusqu’à la naissance et on a vu la corrélation qui pouvait exister entre ces facteurs et le poids de naissance de l’enfant et la santé de l’enfant.

Ces programmes ont duré 4 ans, 5 ans, nous continuons toujours de travailler là-dessus. L’objectif, c’est vraiment de proposer un accompagnement nutritionnel, un suivie nutritionnel et des régimes alimentaires adaptés aux besoins de ces femmes selon leur niveau social, origine culturel…

De ce fait, quelle analyse faites-vous de l’alimentation durant la grossesse à Abidjan ?

La femme enceinte vie comme si elle ne l’était pas.Cela ne doit pas être le cas. Son alimentaire doit changer et l’hygiène alimentaire aussi. Elles ont besoin d’une attention particulière. Cela est en lien avec le niveau social de ces femmes-là.

Elles ne changent pas réellement leurs habitudes alimentaires. Une femme enceinte entretien beaucoup de mécanisme au niveau physiologique. Non seulement elle prend du poids, elle nourrit deux personnes et a des réserves de l’organisme au niveau de la femme. Ses habitudes alimentaires impactent aussi celles de l’enfant.

Il faut faire beaucoup attention, elle doit s’adapter à l’évolution de la grossesse depuis le premier trimestre jusqu’au dernier trimestre parce que l’enfant vit, il se nourrit et respire, il a besoin de micronutriments et ils sont donnés par l’habitude alimentaire de la femme.

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Quels sont les aliments à privilégier dans cet état ?

Une personne normale doit manger équilibrer, un peu de tous les aliments. La femme enceinte, en même temps qu’elle doit manger équilibrée, et plus énergique. Environ 200 à 300 calories supplémentaires par rapport à l’évolution de la grossesse.

Dans son assiette, il y doit y avoir la plupart des aliments (les légumes, des glucides, les lipides, les protéines et les fruits).

Un plat équilibré, c’est un plat qu’on divise en 4. Les 1/2 sont occupés par les fruits, 1/4 par les glucides (le riz, les racines, les foutous, les placalis) et 1/4 par les protéines. Il doit avoir de l’huile, mais de bonne qualités. C’est ce qu’on appelle un plat équilibré.

Les glucides doivent être riches en fibres alimentaires, parce qu’une femme enceinte doit facilement digérer.  Elle ne doit pas être constipée et les fibres alimentaires facilitent cette digestion. Au niveau protéine, elle doit privilégier la viande, le poisson, les crustacés.

Ils apportent aussi le fer héminique, qui est facilement absorbé pour éviter l’anémie.  En ce qui concerne les lipides riches en omégas 3, notamment les lipides qu’on retrouve dans le poisson, le soja, les maquereaux … sont des graissent de bonnes qualités.  Elles permettent de faciliter le développement du cerveau de l’enfant, augmentent la capacité cognitive et le développement de la vue. Les études qui ont été menées ont montré cela. 

Pour terminer, il doit avoir la consommation de fruits pourvoyeurs de vitamines qui vont stimuler la bio digestion, la digestion des aliments, et stimuler les mécanismes qui protègent la femme contre certaines maladies.

Quelles sont les conséquences auxquelles s’exposent les femmes qui ne respectent pas ces prescriptions ?

Quand la femme enceinte ne mange pas normalement et équilibré, sa santé peut prendre un coup. Une femme enceinte qui n’est pas en bonne santé peut mettre l’enfant être mal à l’aise. Lorsqu’elle n’a pas un bon score de diversité alimentaire, et d’équilibre alimentaire, l’enfant ne peut pas avoir le poids qu’il faut (2 kg et demie) à la naissance. Ça peut aller à 2, 3, 7, 8 kg. C’est là le danger.

Les femmes enceintes ont aussi parfois des envies spécifiques et consomment les aliments sucrés, salés, l’alcool… Ils sont un peu nocifs pour la croissance du fœtus. Très souvent, ils agissent sur le comportement de l’enfant à la naissance. On parle de nutrigénie qui est le phénomène de nutrition depuis la formation du fœtus.

L’alcool c’est de l’éthanol, qui peut créer évidemment une dépendance chez la femme. Elle aura une sensation de quelqu’un qui est rassasié, alors qu’en réalité elle n’a pas consommé ce qu’il faut en terme de nutriments. 1gramme d’alcool donne environ 7 kilocalories, alors que 1 gramme de glucide donne 4 kilocalories, donc deux fois plus d’énergie à la femme enceinte. Cette sensation de satiété peut forcément créer des carences au niveau de l’enfant…

L’hypertension chez la femme enceinte provient-il de l’alimentation ?  

La femme enceinte peut être sujet à plusieurs types de malnutrition. L’hypertension peut être due à l’alimentation parce qu’il y a plusieurs causes dont le stress, l’oppression, la déprime.

Si elle est due à l’alimentation cela provient des habitudes alimentaires. Voyez-vous, souvent on prive la femme de sel, car le sel est à la base. Ce n’est pas un phénomène agréable chez la femme enceinte. Pour l’éviter, il faut manger sainement, contrôler son alimentation, éviter de manger du sel. Il y a d’autres pathologies aussi, le diabète sucré qui peut être source de problèmes. Voilà pourquoi on conseil de manger correctement de sorte à ce que la prise de poids soit normale jusqu’à la fin. Une femme qui a bien respecté cela, son poids supplémentaire ne va pas dépasser 12 kg à la fin de sa grossesse.

Avez-vous quelque chose à ajouter ?

La nutrition est une science universelle. La science qui permet à l’homme de répondre à ses besoins énergétiques. Les besoins d’une femme enceinte augmentent par rapport aux autres. Elle doit pouvoir consommer quatre repas équilibrés dans la journée. Aujourd’hui, on peut manger équilibré à moindre coût. Quand on n’a pas les moyens, il faut manger ce qui est disponible (les feuilles alimentaires très riches, les feuilles de patates, le maquereau…) Ils ne coûtent pas trop chères. Le maquereau est riche en oméga 3, l’œil et le cerveau en particulier.

Le petit déjeuner équilibré composé d’un produit céréalier, le pain, le mil, le fonio, le maïs…  Un produit laitier et un breuvage. Elle doit manger le déjeuner normal qui lui apporte environ prêt de 55% de l’apport énergétique. Elle doit manger au moins une collation à 16 heures, (un biscuit, un produit laitier ou céréalier) selon les besoins et le repas du soir.

C’est une adulte, mais comme un enfant elle doit manger au moins 4 repas par jour. Elle doit boire beaucoup et s’hydrater. Au moins 2 ou 3 L d’eau par jour. C’est le minimum. Elle doit apporter les micronutriments pour le développement harmonieux. Une femme enceinte doit éviter de fumer le tabac et de boire l’alcool, elle doit limiter la consommation du sel ou prendre le sel iodé. Elle doit de préférence manger les aliments qui contiennent de la graisse de l’oméga 3, le soja, l’huile d’olive et l’huile rouge dans certains plats très riches en vitamine. Elle doit bouger, faire des activités physique douces, mais régulières, et se faire accompagner par un médecin.

Réalisée par Marina Kouakou

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