Publié le 6 février, 2023

Parce que tous les êtres naissent égaux devant la loi, et que ces derniers ont également le droit de vivre, ce théâtre de suicide en cascade ne laissent pas indifférent les psychologues. Aho Larissa Sidoine, psychologue en fonction dans une Ong à San Pedro, se penche sur cette situation de suicides en Côte d’Ivoire. 

Quelles sont les causes ? 

Mort intentionnellement causée par soi-même. En claire, mettre fin à sa vie involontairement, le suicide fait suite à plusieurs situations à savoir : la personnalité et les facteurs psychologiques, les problèmes psychiatriques et la trajectoire de vie. Parlant des facteurs psychologiques, on peut citer : L’impulsivité, l’agressivité, le régicide de la pensée, le désespoir ou encore le découragement.  

Tous ces signes amorcent la dépression donc directement on tombe dans des troubles affectifs. On parle maintenant de problèmes psychiatriques. Ce sont des différentes impressions auxquelles il faut vraiment faire attention. 

Parlant de trajectoire de vie, il faut noter le passé familial, un évènement déclencheur, la difficulté de la vie, le manque de soutien. C’est en ces quatre points que se résume la trajectoire de vie.

Comment les éviter ?

Pour éviter de se retrouver face à cette situation, il est primordial de promouvoir la santé mentale. Déjà, on demande de parler de la santé mentale qui enseigne aux gens à réagir et à appréhender les difficultés de la vie quotidienne. Pour cela l’accent doit être mis sur les plus jeunes enfants.  Ces derniers ont une plus grande capacité d’apprentissage. Donc déjà en bas âge quand l’enfant sait ce qui l’attend dans la vie quotidienne et qu’il est préparé à faire face à ces difficultés, il y aura moins de risque de suicide. 

Pourquoi les cas de suicides touchent plus les adolescents ?

Aho Larissa Sidoine, psychologue en fonction dans une Ong à San Pedro, se penche sur cette situation de suicide en Côte d’Ivoire. 

Nos enfants aujourd’hui ont besoin d’être encadrés. Effectivement, à 80 % la problématique de la drogue dans le domaine où j’interviens est plus amorcé déjà à l’enfance. Mais actuellement, les adolescents sont susceptibles de beaucoup de manipulations. L’adolescence, la période de tout changement, de toutes manipulations. À cette période, l’individu ‘’va vers’’. En effet, à cette période, l’individu, pour se promouvoir dans la société, se dit : j’ai besoin par exemple d’un tel groupe. J’ai donc l’obligation de faire ce qu’ils font. À cette période, l’individu copie tout. Et le fait qu’il soit porté vers ‘’l’aller vers’’ il est ouvert à toutes sortes de manipulations. Il est vraiment important de promouvoir la psychologie parce que même les psychiatres disent voilà, on a besoin des psychologues.  Parce que disent-ils : « ce n’est pas tous les troubles qui sont sujets à prescrire un médicament, non. Il suffit d’une écoute, d’un accompagnement psychologique. D’un accompagnement motivationnel pour que le sujet recouvre toutes ses facultés mentales ». Il faut noter que, selon une étude de l’unité de médecine légale d’anatomopathologie du chu de Treichville, la Côte d’Ivoire est le 3e pays d’Afrique avec un taux de suicide considérablement élevé.  Soit 23 cas de suicide en moyenne enregistré par an.

Comment reconnaitre une personne dépressive ?

Les personnes Sujettes au suicide changent toujours de comportement avant de passer à l’acte et donnent généralement plusieurs indices de leurs intentions (mots, émotions). Donc, dans ces changements soudains, on peut remarquer une dépression, une apparie, le pessimiste, des habitudes alimentaires, des troubles du sommeil, l’apparition d’un intérêt particulier pour les manières de se suicider. En amont, si les jeunes sont préparés à ça, ils seront à même de détecter ces différents signes vis-à-vis de leurs pairs et alerter un service spécialisé.

Quel message à la jeunesse ?

La jeunesse est sujette actuellement à beaucoup de réflexion dans le sens ou les modèles occidentaux sont devenus une copie collée de ceux que nous voyons ici en Côte d’Ivoire. L’occident n’est pas mauvais, l’Afrique n’est pas mauvaise non plus. Dire à cette jeunesse que le suicide est un comportement antisocial. C’est facile de dire, je me tue parce que je n’y arrive plus. 

Tu n’y arrives plus jusqu’à quel point ? 

Tu n’y arrives plus jusqu’à avoir essayé tout ? 

Tu n’y arrives plus jusqu’à avoir eu le courage de partager ton problème et voilà, tu n’as pas eu de pistes de solutions ? 

Parce que oui, la solution se trouve en chacun de nous. C’est difficile d’aller vers quelqu’un de nos jours, mais il y’ a des personnes qualifiées qui sont là pour vous. Ces personnes-là sont tenues par un secret de confidentialité. Ces personnes-là sont carrément dédiés à vous. C’est vous, oui, vous en tant qu’individu qui nous intéresse et nous sommes là pour vous. 

Le suicide n’est pas la solution adéquate, avoir le courage d’en parler est beaucoup mieux. Le simple fait d’avoir déchargé tout ce qui nous incombent à quelqu’un. Il y’ a un soulagement de plus de 80%. Nous sommes là pour être ces voix-là, ces oreilles, ces épaules sur lesquels on peut pleurer. Les psychologues sont accessibles, les psychologues sont là pour vous.

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Grace Djazé

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