Publié le 1 mars, 2021

Perçue comme une célébration destinée à honorer la femme, à Abidjan, les préparatifs du 8 mars prochain vont bon train.

Vous désirez un vêtement nouveau pour une cérémonie ou tout autre évènement prévue avant le 8 mars ? Optez pour les prêt-à-porter car en ce moment à Abidjan, il est difficile de se faire confectionner une tenue.

Depuis le mois de février, les ateliers de couture sont pris d’assaut par les femmes, tant chacune d’entre elles désire porter le pagne officiel proposé par le ministère de la Femme, de la protection de l’enfant et de la Solidarité pour cette journée tant attendue. Le 8 mars, Journée internationale des femmes célébrée chaque année. 

« A cette période nous sommes entièrement occupés. Nous en recevons toujours, mais je refuse même des dépôts des pagnes et tissus ou alors je repousse suffisamment le rendez-vous pour éviter les faux rendez-vous. En ce moment, je commence déjà à veiller sur des vêtements ou je travaille jusqu’à tard dans la nuit vue que j’ai beaucoup de clientes à satisfaire. Souvent on n’arrive même pas à terminer tout ce qu’il faut tant le travail est immense », indique Marcelin K, couturier dans la commune d’Adjamé.

Dans les communes visitées ce mercredi 24 février 2021 (Adjamé, Abobo dokui et Angré), les vendeuses de pagnes mettent en avant le pagne de ladite journée et, elles le vendent à des prix différents. 3000 FCFA, 3500FCFA, voir 4000 FCFA.

Une préoccupation de Jahelle et Christelle qui en discutent devant leur cour située à Abobo-Dokui, non loin du marché.

« La fête des femmes n’est pas loin, je n’ai même pas encore acheté mon pagne. Il parait qu’avec 3000 FCFA et un bon réseau, on peut avoir le morceau », lance Jahelle.

 « Je cherche un peu d’argent pour faire confectionner un gilet ou un haut au moins. Quand je suis prête tu vas m’aider à l’avoir. Au marché c’est trop compliqué », répond Christelle.

A la question de savoir ce qu’elles savent d’autres de cette journée, elles répondent. « Rien du tout. A part que chaque année nous devons acheter des uniformes et célébrer la femme. Si les moyens nous le permettent nous en achetons pour nos mères … ».

Si le souci majeur de certaines femmes est de s’offrir le pagne national lors de cette journée, d’autres par contre restent sereines, car elles ne ménagent aucun effort pour l’avoir. En témoigne Thérèse A. institutrice dans un établissement privé de la commune d’Abobo.

« Chaque année, le fondateur offre le pagne national à toutes les femmes de l’établissement. Institutrices, techniciennes de surface, les commerçantes… On ne fait pas de fête, mais cette année les dames ont décidé d’en faire. Ce sera le samedi 13 vu que le 8 mars est un lundi », indique-t-elle.

Le constat est clair, en Côte d’Ivoire, précisément à Abidjan, la célébration de la journée internationale de la femme est mal interprétée. Beaucoup de personnes pensent incessamment à une célébration identique à celle de la fête des mères, pourtant elle est bien différente. C’est le cas de Jaurès K, Etudiant, qui la célèbre de façon particulière.

« Orphelin de mère, je la célèbre avec ma femme. Chaque année je l’invite à diner avant de lui offrir un cadeau symbolique, sans oublier le pagne national que je lui achète », souligne le jeune homme.

Qu’en est-il réellement ?

Selon Amnesty internationale la Journée internationale des droits des femmes, officialisée par les Nations unies en 1977, célébrée dans de nombreux pays à travers le monde le 8 mars est une occasion de faire un bilan sur la situation des femmes.

« Cette journée est marquée par de très nombreux événements et manifestations à travers le monde organisés par des mouvements, associations (parmi lesquelles Amnesty International) pour fêter les victoires et les acquis en matière de droits des femmes, mais aussi pour faire entendre leurs revendications, afin d’améliorer la situation des femmes », lis-t-on sur le site de ladite structure.

En Côte d’Ivoire, le thème annuel attribué à cette journée est « Promotion économique et sociale de la femme face à la covid-19 pour une Côte d’Ivoire égalitaire ».

Marina Kouakou

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