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Publié le 13 mars, 2023

Le carême est la période de quarante jours qui précède Pâques, fête principale de la religion chrétienne lors de laquelle est célébrée la résurrection de Jésus-Christ.

Temps de conversion, le carême est caractérisé par la pénitence, le partage et la prière. La pénitence et le jeûne étaient autrefois au premier plan. Mais depuis le Concile Vatican II, l’Église insiste plus sur le partage et la prière dans le Carême catholique.

Le carême couvre en fait une période de quarante-six jours puisque les dimanches ne sont pas comptés. Les quarante jours du carême renvoient non seulement aux quarante années passées par les Hébreux entre leur sortie d’Égypte et leur entrée en Terre promise, mais aussi aux quarante jours passés par Jésus-Christ au désert après son baptême. Quarante jours au cours desquels il a été tenté par le diable. Et le Pape François de qualifier ce temps liturgique de « vraiment précieux et important ».

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Le carême débute le mercredi des Cendres, au lendemain du mardi gras. Ce jour-là, lors d’une célébration, les fidèles catholiques se voient marqués par l’imposition des cendres sur le front, symbole de la fragilité humaine. C’est à la veille de Pâques, le samedi saint au soir, que le carême prend fin. Il se clôt ainsi au terme de la semaine sainte. Ouverte par le dimanche des Rameaux ou l’entrée triomphale de Jésus-Christ à Jérusalem, celle-ci comprend des moments essentiels du christianisme : le jeudi saint, qui commémore la Cène où Jésus-Christ institua l’eucharistie, et le vendredi saint, jour de célébration de la Passion et de la crucifixion de Jésus-Christ.

La pratique

Le carême est une période de préparation à Pâques. Les chrétiens sont invités à approfondir leur foi, notamment par le jeûne. Si au moment de l’institution du carême au IVe siècle, un seul repas frugal par jour était admis, l’Église catholique ne prescrit plus le jeûne depuis 1949 que pour deux journées : le mercredi des Cendres et le vendredi saint. Le jeûne est donc obligatoire pendant ces deux jours. Plus largement, durant le carême, les fidèles sont invités à se détacher des biens matériels. Ils doivent surtout se consacrer à la prière et à la pénitence. Le carême constitue également une période de partage. Les chrétiens offrent des dons en faveur d’associations caritatives.

« Si vous avez l’habitude de dépenser 3 000 Fcfa par jour dans la nourriture, pendant le mois de carême, vous pouvez décider de vous passer de 1500 Fcfa. Cet argent recueilli sert à aider des nécessiteux », nous enseigne Kouadio, un fidèle catholique. De plus, selon lui, tout ce que vous avez comme vêtements que vous ne portez plus, vous les déposez aux niveaux des associations caritatives de votre église en vue d’aider certaines familles. Mais, « de grâce, ne pas donner des habits délavés, déchirés et inutilisables », insiste-t-il avec un air sérieux. 

Le partage dans le carême ne consiste donc pas à préparer de la nourriture et à passer de cours en cours pour l’offrir aux gens, mais plutôt à se priver d’une dépense de la journée. La collecte des privations des fidèles sert à aider certaines familles qui sont dans le besoin.

La remise en cause

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L’autre volet du carême consiste à changer quelque chose dans son comportement. « Ce côté du carême chrétien reste un challenge pas totalement bien perçu des fidèles », nous instruit Abbé Thierry. Cet ecclésiastique insiste sur le fait que les fidèles n’arrivent pas à réussir cette partie du carême. « Je reconnais que j’ai tendance à trop m’intéresser et à critiquer ce que les autres font autour de moi. Je prends la décision d’arrêter ce comportement. C’est mon effort de carême. Le plus difficile, c’est qu’on me demande de continuer avec cet effort de carême tout le reste de mon existence. Je ne le fais pas seulement pendant le temps de carême, mais je change cela en moi pour toujours », enseigne le serviteur de Dieu.

Le carême est donc comme une interrogation sur soi-même, un miroir à travers lequel chacun se juge soi-même. « Le carême est comme une retraite collective de quarante jours pendant lesquels l’Eglise propose à ses fidèles l’exemple du Christ pendant sa période au désert, se prépare à la célébration des solennités pascales, dans la purification du cœur, la pratique parfaite de la vie chrétienne et une attitude de pénitence » conclut le consacré.

Sékongo Naoua

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