Publié le 9 janvier, 2023

Faut-il le rappeler ? Si les personnes non-voyantes du monde entier peuvent aujourd’hui lire et écrire, c’est à Louis Braille qu’elles le doivent. Un jeune français qui a mis au point, entre 1825 et 1829, le système d’écriture et de lecture en points saillants. Ce système est utilisé par plus de 6 millions de personnes non-voyantes partout dans le monde.

Comment il fonctionne ?

Le système repose sur six points dont les combinaisons débouchent sur la réalisation de 63 signes permettant de réaliser l’ensemble des lettres de l’alphabet. Il permet aussi de couvrir tous les accents, de produire les signes mathématiques et scientifiques et d’établir une musicographie complète permettant aux artistes non-voyantes une pratique remarquable de la musique.

A l’occasion de la Journée mondiale du braille, l’ONU rappelle que le confinement dû à la pandémie de Covid-19 a particulièrement nui aux personnes non-voyantes et mal-voyantes. Ces derniers, selon l’Onu, ont plus que jamais besoin des moyens de communication adaptés à leur handicap.

En effet, sans le braille, 40 millions de personnes non-voyantes seraient privées d’éducation, d’écriture et de communication écrite.

Le 4 janvier dernier, la Journée mondiale du braille a célébré, une nouvelle fois, ce système de lecture et d’écriture tactile conçu par Louis Braille. Cet ancien élève de l’Institut royal des aveugles qui avait été privé de la vue à la suite d’un accident à l’âge de trois ans, a travaillé quatre années durant entre ses classes à perfectionner son invention. Un alphabet à « relief linéaire », aux 64 lettres formées par des configurations de six points saillants reconnaissables au toucher, qui constituait une amélioration spectaculaire des procédés inventés depuis le XIVe siècle par une lignée de savants arabes, italiens et français, émus par l’exclusion sociale infligée aux non-voyantes.

Conditions de vie

En novembre 2018, une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies votée peu avant le bicentenaire de la naissance de Louis Braille, le 4 janvier 2019, a érigé chacun de ses anniversaires en journée mondiale. L’occasion, cette année, d’attirer l’attention sur les conditions de vie des 40 millions de personnes dépourvues entièrement de vision. Mais aussi des quelque 1,3 milliard d’autres dans le monde souffrant, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), de déficience visuelle. Ces personnes sont souvent vouées à des taux de pauvreté supérieurs à la moyenne, en butte aux inégalités et aux obstacles dans leur éducation et leurs recherches d’emploi.

Marginalisées

Le sort des personnes non-voyantes et mal-voyantes s’apparente à celui du milliard de personnes handicapées sur la planète, sujets à une marginalisation qui peut les exclure des soins de santé, de l’enseignement public et les rendre plus vulnérables aux violences, aux abus et aux discriminations pendant les périodes de crise.

Le confinement durant la pandémie de Covid-19 a ainsi aggravé particulièrement les conditions de vies des déficients visuels. En particulier, pour ceux qui dépendent d’outils tactiles comme le braille pour communiquer leurs besoins ou accéder à des informations. Cet isolement a rappelé l’urgence de produire des informations essentielles dans des formats accessibles aux mal-voyants. Sans cet effort particulier pour leur fournir des directives et des conseils de prévention, ces derniers pourraient être exposés à de plus grands risques de contamination.

Bonnes pratiques de l’ONU

Le braille

L’ONU a ainsi multiplié les bonnes pratiques afin de promouvoir une information préventive adaptée aux mal-voyants.

Au Malawi, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a développé plus de 4.000 outils de sensibilisation à la Covid-19 en braille.

En Éthiopie, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a diffusé des messages d’information pour les médias et les professionnels de l’éducation, y compris des versions en braille.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a également développé des outils et des directives en plusieurs langues, en braille et dans des formats « facile à lire ».  

Ces mesures du système de l’ONU sont conformes à la Convention relative aux droits des personnes handicapées, adoptée en 2006. Cette convention érige le braille en un élément essentiel pour l’éducation, la liberté d’expression et d’opinion. Mais également, l’accès à l’information et l’inclusion sociale, comme au Programme de développement durable à l’horizon 2030. Ce programme adopté en 2015 s’engage à « ce que personne ne soit laissé de côté et à garantir à tous les êtres humains une vie prospère et épanouissante ».

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Djolou Chloé source UN News.

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