Publié le 29 novembre, 2021

Chaque 25 novembre marque la célébration de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes. Ces violences ont pour noms : violences conjugales, sexuelles, morales… La Côte d’Ivoire n’est pas épargnée par cette violence à l’endroit des femmes. Les violences basées sur le genre ont atteint des proportions inquiétantes avec l’avènement de la pandémie de la covid-19. Les données statistiques sont alarmantes et doivent interpeller tout le monde. D’ailleurs, Selon l’Ong Citoyennes pour la promotion et la défense des enfants, femmes et minorités (CPDEFM), les violences sexuelles sont en forte hausse. Environ 30 % des cas ont été signalés dans six communes d’Abidjan. La pandémie de la covid-19 serait l’une des causes de cette montée de violences en 2020. Cependant, la crise sanitaire n’est de loin pas responsable de ces violences faites aux femmes. Cette oppression sexiste est partout et à tous les niveaux de la société et dans toutes les classes sociales. On les trouve en ville dans les quartiers de bourgeois comme dans des villages. Que ce soit dans une famille d’intellectuels ou d’analphabètes, nos coutumes banalisent ces agressions sur le genre à cause des fameux prétextes traditionnelles ou religieuses, et sont souvent passées sous silence parce que de nombreuses femmes qui partent de foyers violents refusent de porter plainte …

De nombreuses victimes

Malheureusement, ce fléau fait chaque année de nombreuses victimes. Pour la seule ville d’Abidjan, plus de 2 000 cas de violences ont été recensés ces deux dernières années. Et la moitié de ces violences sont des viols.Pis selon une enquête,400 Abidjanaises sont mortes sous les coups de leur conjoint l’an dernier. En 2020, ce sont 5.405 cas de VBG qui ont été rapportés et prise en charge dans les services sociaux en Côte d’Ivoire dont 822 cas de viols. La majorité de ces cas de viols était perpétrée sur les mineurs de moins de 18 ans, soit 77%.

Face à cette brutalité sexiste, de nombreux associations féministes contre ce phénomène se mettent en place et s’organisent pour défendre leurs droits.

S’organiser pour dénoncer…

Que ce soient les associations de droits de femmes ou les Ongs et même le gouvernement à travers le ministère dédié à la Femme, le moment est à l’organisation afin de freiner la montée en puissance des violences sur le genre. Chacun à son niveau s’implique pour apporter des solutions en vue de stopper ce désastre. Entre interpeller les gouvernants à créer un cadre juridique contre ce fléau, sensibiliser les femmes à sortir de leurs peurs, leurs torpeurs pour dénoncer les auteurs de telles pratiques et accompagner psychologiquement et socialement ces victimes, de plus en plus de militants de droits de Femmes haussent la voix pour trouver les vraies solutions.

Mêmes les défenseurs de droits de l’Homme ne sont pas en marge. Le Conseil national aux droits de l’homme, Cndh, a récemment pointé du doigt une recrudescence des VBG (violences basées sur le genre). Le Cndh a appelé, dans la foulée, a appelé à l’adoption d’une loi pour punir durement tous les coupables de violences basées sur le genre. La Ligue des droits de Femmes ne dit pas autre chose. Elle fustige le manque de volonté politique dans la protection des femmes et l’élargissement de leurs droits. Cette ligue accompagne aujourd’hui 500 femmes victimes de violences dont la moitié a subi un cas de viol. 

Des obstacles…

Dans cette lutte contre les violences basées sur le genre, se dressent de nombreux obstacles. Entre autres épreuves, la manque de centre sécurisé pour accueillir les victimes. Mais, surtout le coût du certificat médical nécessaire pour les victimes de violences basées sur le genre. Ce sésame, selon les défenseurs des droits de femmes, serait le principal frein pour les femmes victimes qui souhaiteraient aller en justice.  En Côte d’Ivoire, il faut débourser 50 000 Fcfa pour penser voir votre dossier avancé au niveau de la justice. « Si vous ne l’avez pas, votre droit à la justice est bafoué et ce n’est pas ce qu’il faut dans notre pays », déplore Namizata Sangaré, président du Cndh. De fait, elle a demandé au gouvernement de mettre une politique en place pour baisser le coût de ce certificat, et mieux, mettre en place un programme pour rendre gratuit le certificat médical pour toutes ces femmes qui sont victimes de violences basées sur le genre, notamment d’abus sexuels.

Djolou Chloé

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