Le taux de prévalence des MGF est de 36,7%.

Publié le 8 février, 2021

Depuis l’année 2012, l’Assemblée générale des Nations Unies a désigné le 6 février Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF). Ce, afin d’intensifier l’action mondiale visant à éliminer cette pratique. Dans la même veine, l’Ong Avsi et la Fondation Djigui la Grande Espérance ont organisé une activité de plaidoyer le 5 février 2021, au Plateau.

L’objectif visait à sensibiliser les leaders d’opinion, les responsables de structures publiques et des médias, les hommes et femmes politiques à la lutte contre les MGF afin de faire d’eux des défenseurs dans leurs activités quotidiennes.

Selon le Représentant pays de l’Ong Avsi, Lorenzo Manzoni, le taux de prévalence des MGF en Côte d’Ivoire est de 36,7%. Un chiffre qui atteint plus de 75% dans certaines régions. « On parle de 36% de taux et 75% dans d’autres régions. C’est vrai que le taux descend mais chaque personne qui subit une mutilation génitale subit une atteinte à la dignité humaine. C’est pourquoi il faut continuer la lutte jusqu’à ce qu’on est ait un changement social de comportement et un abandon de la pratique des mutilations génitales féminines en Côte d’Ivoire », a-t-il souhaité.

Et d’ajouter : « La lutte contre les mutilations génitales est un combat de longue haleine qui doit être mené. Que Chacun dans cette salle s’engage pour dire oui.  Il y a eu des condamnations, des résolutions, la loi, et au niveau de la Côte d’Ivoire, plusieurs dispositions ont été prises en ce qui concerne le code pénal, mais cela n’est pas suffisant ».

Le président de la Fondation Djigui la Grande Espérance, l’imam Cissé Djiguiba à quant à lui interpellé les populations. « Rien ne justifie cette pratique en Afrique et dans des pays asiatiques », avant d’énumérer les inconvénients de ladite pratique.

« Sur toute la ligne, Il n’y a pas d’avantages. Il n’y a que des souffrances, des problèmes de santé, des problèmes de respect de la dignité de la personne humaine. Petit à petit, avec la sensibilisation, la formation, l’éducation dans les lycées et collèges, la pratique ira en disparaissant au fur et à mesure. On se cachait pour en parler. Mais aujourd’hui ce sont les exciseuses elles-mêmes qui se cachent. La peur a changé de camp. Les parents qui ne sont pas encore suffisamment sensibilisés se cachent. La loi a été déjà promulguée depuis 2018. Et depuis lors, le taux de prévalence est en train de baisser ».  a-t-il révélé.

La représentante du ministère de la femme de la famille et de l’enfant Fofana Namizata à son tour énuméré les actions du gouvernement pour une lutte effective contre ce fléau. Il s’agit notamment de la « constitution de novembre 2016 qui prévoit la protection des droits des femmes et des enfants. La côte d’ivoire en 2019 s’est engagé à Nairobi au sommet de la conférence sur internationale sur la population et le développement de réduire de 15 % les mariages précoces et les MGF d’ici 2030… »

Pour rappel, Cette activité intervient dans le cadre du ‘‘Projet d’appui au développement social inclusif par la lutte contre les mutilations génitales féminines dans 6 régions de la Côte d’Ivoire (Folon, Kabadougou, Bafing, Tonkpi, Guemon et Cavally)’’. Elle a été initiée par l’Ong Avsi et la Fondation Djigui avec le soutien de l’Union européenne (UE) et le Ministère de la Famille de la Femme et de l’Enfant.

Marina Kouakou

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