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Publié le 19 septembre, 2022

Désireux d’améliorer la qualité de la prise en charge des patients et de réduire la durée de passages inutilement longs, certains hôpitaux ivoiriens ont décidé d’intégrer la téléconsultation dans leur service. Élargissant ainsi la palette d’actions proposée au médecin. Cette innovation préserve le suivi du patient par le médecin en désengorgeant les urgences et les hôpitaux.

En Côte d’Ivoire, c’est seulement le 28 septembre 2020 que ce service a vu le jour. Et c’est le Centre national d’oncologie et de radiothérapie Alassane Ouattara (CNRAO) qui l’a initié.

Ce système demeure, et garantit une bonne allocation du temps médical disponible. Ainsi sécurisé par le suivi médical, le patient se repose dans un environnement familier. Aussi, elle permet aux patients, très souvent éloignés des centres de santé, de profiter des conseils de spécialistes et de rappel de certaines consignes à travers une plateforme accessible à tout moment par email ou par téléphone.

Une véritable alternative

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Dr Mé opérant dans une clinique située au plateau, affirme que la majorité de ses patients adhèrent à la téléconsultation. Tout en relevant que certains ont une méconnaissance de la technologie. Un frein, indique-t-il, pour eux. « Depuis la venue de la téléconsultation, il y a une adhésion progressive de la population, surtout dans les cliniques. Au public, c’est encore différent, il y a le niveau de vie des patients. Certains ne connaissent pas l’existence et n’ont pas la connaissance de cette nouvelle technologie. Mais je pense que dans cinq ans, la téléconsultation sera une véritable aubaine pour l’écosystème sanitaire », annonce-t-il.

En à croire, docteur N’da du Chu de Treichville, la téléconsultation a facilité son emploi du temps qui était autrefois étouffé. Il estime que l’outil numérique a été un facteur de liberté pour ces personnes qui ont une phobie des hôpitaux. « J’ai une patiente très jeune, raconte-t-il, diabétique et hyper tendue. Qui, lors de ses premiers rendez-vous, me donnait l’impression de mal faire mon travail. Tellement son état se dégradait. C’est après qu’elle m’a fait savoir qu’elle avait peur des hôpitaux et que le simple parfum de l’hôpital la mettait dans un mauvais état. Aujourd’hui Tout va bien. Nous sommes toujours au bout du fil pour l’accompagner ». Selon le soignant, la téléconsultation est une alternative pour améliorer l’ambition dans les centres sanitaires. « Avec ce système, seuls les cas d’urgence doivent avoir recours à la consultation en présentiel », avoue-t-il. 

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La Côte d’Ivoire, a-t-il dit, s’inscrit ainsi dans un système multidisciplinaire qui donne beaucoup plus de chance à la médecine d’être performante.

La réalité du terrain​

Lors d’une admission au service des urgences, par exemple, un médecin urgentiste examine le patient puis, a le choix entre l’hospitaliser, l’orienter vers un spécialiste ou le laisser repartir chez lui. Lorsque le médecin a le moindre doute, le patient entre dans un parcours d’hospitalisation de 48h. Cette décision est souvent stressante pour le patient, occupe du temps médical et mobilise des lits, conduisant à des contextes parfois difficiles pour les patients comme pour les soignants. Mais avec la solution de la téléconsultation, les hôpitaux devraient élargir leur offre de soins en accompagnant le retour des patients à leur domicile, à l’issue d’un parcours hospitalier normal. Et si l’état de santé du patient le permet, le médecin peut lui proposer de rejoindre son domicile. Il peut lui proposer en alternative une téléconsultation planifiée avec possibilité de rappel pour des examens complémentaires. 

‘’Le rendez-vous en téléconsultation permet au médecin de choisir le meilleur parcours de soins, voire de procéder à une hospitalisation du patient selon l’évolution de ses symptômes”​ explique le docteur Magloire Diop. 

Pour une meilleure prise en charge des patients 

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La téléconsultation contribue à l’amélioration de la prise en charge globale. 

  • Pour le ​patient, elle réduit le temps de parcours passé dans les salles d’attente, garantit un suivi post-hospitalier de qualité et réduit le stress.
  • Pour ​l’équipe médicale, elle permet de mieux allouer le temps médical vers les patients qui en ont besoin.
  • Pour ​l’hôpital,​ elle fluidifie le parcours aux urgences et facilite la gestion des lits.

L’objectif étant bien de contribuer à améliorer le parcours de soins global, en préservant les soignants et les patients, vivement que cette technique soit appliquée pleinement en Côte d’Ivoire.​ 

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Djolou Chloé et Mam  Ouattara 

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