Publié le 25 mai, 2021

La Fédération nationale des victimes de la crise postélectorale (FENAVIPELCI) s’est investit dans la création d’activité génératrices de revenu. Son président Mamadou Soromodjo Coulibaly s’est confié ce jeudi 20 mai 2021, à VoixVoie De Femme.  

Quand on parle d’autonomisation, en pense de plus en plus à la femme. Pourquoi, vous dans vos programmes, misez également sur les hommes ?

Autant, il y a des femmes vulnérables, autant on en trouve des cas chez les hommes. Et l’ampleur de la vulnérabilité chez les hommes est énorme. Les crises qui se sont déroulées en Côte d’Ivoire ont accru la pauvreté. Et la pauvreté n’a pas trié de genre. En Afrique et surtout en Côte d’Ivoire, c’est l’homme qui va vers la femme pour le mariage. Et pour doter une femme, il lui faut un minimum de fond, sans oublier qu’il doit la nourrir la dot. Souvent pour qu’elle fasse une activité, c’est l’homme qui doit trouver le fonds de commerce. Cela est reconnu par toutes le monde, y compris les femmes elles-mêmes.

Beaucoup de femmes qui deviennent autonomes aujourd’hui le sont très souvent grâce à des hommes. A cause de la grande pauvreté engendrée par les crises, notre organisation de victimes a décidé de contribuer à l’autonomisation de nos membres. Homme comme femme.

Par quel signe on reconnait un homme qui mérite assistance en vue de son autonomisation ?

Ce sont des choses qui se voient. C’est palpable. Il suffit de se rendre chez la personne pour constater sa vulnérabilité. Il ne s’agit pas de s’assoir chez soi pour déclarer des gens vulnérables. Tout simplement parce que tout le monde veut l’argent. Nous avons même des vidéos de nos membres qui sont classés comme homme vulnérable et pour qui nous devons apporter des appuis pour les rendre autonomes. Vous avez aujourd’hui beaucoup d’entre eux qui sont au chômage. C’est la femme qui se débrouille pour le nourrir. Et nous avons de nombreux cas comme cela. C’est pour cela que nous avons décidé de les mettre sur le même pied d’égalité l’homme et la femme dans nos projets. Ici on parle aussi de l’autonomisation de l’homme.

Les actions que vous avez menées jusque-là pour ces personnes en situation de vulnérabilité

Au départ notre siège était à PK18, dans la commune d’Abobo. Quand les victimes de la crise de 2011 luttaient pour s’en sortir, nous les assistions avec nos maigres moyens sans l’accord de l’État. Nous rendions visite à nos membres. C’était du volontariat. Nous avons travaillé avec toutes les institutions chargées de prendre en charge les victimes. La Commission vérité, dialogue et réconciliation (CDVR), la Commission nationale de réconciliation et d’indemnisation des victimes (CONARIV), le ministère de la Famille… Des victimes qui ont été indemnisées. C’est pourquoi au lancement de l’indemnisation des victimes au palais le 7 août 2015 nous étions conviés.

Nous avons un jugement d’équilibre et d’impartialité par apport à l’indemnisation. C’est le lieu de remercier le président de la République et les autorités qui ont rendu possible ses soutiens à nos membres.

Aujourd’hui, 5000 familles ont bénéficié de ces indemnisations. C’est déjà un pas important posé par le gouvernement.

Aujourd’hui, nous trouvons des partenariats privés pour soutenir nos actions. Et nous avons gardé le contact avec toutes les victimes.

Que comptez-vous faire à l’avenir pour améliorer les conditions de ces hommes vulnérables ?

C’est un vaste projet. C’est pour cette raison que nous avons signé un protocole avec la Cellule des chercheurs de l’universités Nangui Abrogoua qui fabrique de l’engrais bio. On travaille également avec les planteurs, on a sillonné le territoire ivoirien avec ces chercheurs pour voir la difficulté que rencontre les planteurs. Parce que beaucoup de planteurs aujourd’hui méritent d’être autonomisés.

Nous leur proposons la gestion de leurs plantations quand ils ont des difficultés pour le faire.

Entre la femme et l’homme quel est le genre qui est beaucoup pris en charge dans votre organisation ?

C’est la femme. Parce nous avons constaté que les femmes communiquent facilement. L’homme est beaucoup plus discret sur sa situation. Nous sommes dans une société où les hommes voient dans les demandes d’aide une forme de faiblesse d’ont-ils ont honte.

Réalisé par BenKanty N’KO et Sanogo Mamadou (Stagiaires)

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