L'an dernier plusieurs lieux de détente ont offert des vacances agréables aux enfants.

Publié le 17 août, 2020

L’année scolaire 2019-2020 est restée une période difficile pour tous les élèves et étudiants du monde à cause la COVID-19. En Côte d’Ivoire, la pandémie a encore mis en berne la plupart des activités des vacances  

Ce mercredi 5 août 2020, Gohi Defallet a la mine renfrognée. Il est 16 heures. Mais cet organisateur de tournois de football dans ce quartier de Yopougon-Niangon-Sud-à-Gauche ne sait pas encore qui participera à l’édition de cette année. Depuis plus de 10 ans, il organise chaque année durant les vacances scolaires des tournois de football rassemblant une vingtaine d’équipes. Ces organisations mobilisaient des milliers de spectateurs chaque soir. L’activité était étendue sur les deux mois de vacances. « Il faut dire que cette année, la reprise de nos activités reste timide non seulement à cause de la COVID-19, mais aussi parce que nous manquons de moyens en ce moment », se lamente M. Defallet.

Le gouvernement a pourtant assoupli les mesures restrictives de lutte contre la propagation du coronavirus. Limités au départ à au plus 50 personnes il y a quelques mois, les rassemblements des populations peuvent atteindre 500 personnes. Mais les organisateurs de tournois, comme Gohi Defallet considère cette mesure comme une entrave au bon déroulement des matchs. C’est également l’avis de Touré Fakoroh, coach d’une équipe de jeunes garçons à Abobo-Baoulé. « Nos tournois ont besoin de public. Et comme vous le savez, nous jouons sur des terrains ouverts. Si les choses commencent, on ne peut pas limiter le nombre de spectateurs », explique M. Touré dont l’équipe est constituée de jeunes âgés entre 13 et 17 ans, remportée le tournois de l’an dernier. « On était en plein tournoi, à l’étape des quarts de final au début du mois d’août de l’année passée. Cette année, c’est maintenant qu’on veut lancer », regrette M. Touré…

Les sorties détentes dont les jeunes raffolent durant les vacances sont également perturbées cette année. Pour les mêmes raisons de respect des mésures barrières contre la COVID-19. Les plages en tout cas n’ont pas encore retrouvé leur ambiance d’antan, comme le témoigne Brigitte Tapé, résidente du quartier France de Grand-Bassam. « On ne dirait pas qu’on est en vacances. Les plages sont presque vides cette année », confie-t-elle.  

Malgré leur volonté de se défouler, les élèves notamment les jeunes filles rencontrent les réticences de leurs parents, qui ne veulent pas les voir aller plus loin de la maison.  C’est en tout cas l’avis de Marie Térèse, mère de trois enfants, résident à Yopougon. « Ma fille aime beaucoup ce genre de sortie avec ses camarades. Mais cette année, je ne suis pas sure d‘avoir le cœur tranquille si elle va à une sortie. Pour moi, il faut surveiller les enfants. Il faut éviter le risque de contamination lors des sorties », explique-t-elle. Mais cette femme résidant à Yopougon est moins exigeante pour son petit garçon. « Avec lui, il n’y a pas trop de soucis. Mais il ne peut pas aller aussi loin. Je veille sur lui également. Je préfère qu’il reste dans la citer pour jouer avec ses amis. Souvent c’est chez moi, à la maison qu’ils viennent s’amuser », Explique Marie Thérèse. Elle se souvent pourtant avoir accompagné ses enfants pour visiter les plages et la ville touristique de Grand-Bassam l’an dernier.    

Les lieux de détente pour enfants subissent de plein fouet la crise. A Doraville à Abidjan-Cocody, endroit chic bien prisé des tout-petits, les enfants ne se bousculent pas cette année. « C’est difficile. Nous n’avons jamais connu une telle année. On ne dirait pas que nous sommes en vacances », déplore Mme Abo, l’une des responsables de ce centre qui propose toutes sortes de jeux détente.

On s’adapte

Les vacances 2020 sont certes singulières. Mais les jeunes ne veulent pas pour autant en faire une ‘‘année blanche’’. Gohi Defallet n’entend pas renoncer à l’édition 2020 de son tournoi de Football.  « Avec les jeunes du quartier, nous avons tout de même voulu organiser notre tournoi même si les choses semblent difficiles pour l’instant », explique l’organisateur du quartier Yopougon-Niangon-Sud-A-Gauche. « Nous allons faire avec un effectif réduit par équipe pour éviter les attroupements. Contrairement aux autres années où on avait dix à douze joueurs par équipe, nous allons réduire ces chiffres à sept ou, au plus, huit joueurs par équipe ».

Quant aux sorties détentes, les parents mettent en avant la carte de la proximité. Les sorties détentes sont principalement organisées pour les jeunes filles compte tenu de leur absence dans l’organisation du tournoi de football, selon l’organisateur d’événementiel. « Mais cette année, on n’a rien décidé encore. On continue d’observer l’évolution de la pandémie », soutient M. Defallet.

A l’évidence, le coronavirus à tout bousculé, y compris les comportements. Mais le respect des mesures barrières restent encore un défi. Car autour de Gohi Défallet, les rares personnes qui portent un masque le tiennent au niveau du menton. Après avoir suscité l’éphorie durant les mois de mars et avril, le coronavirus ne fait visiblement plus peur aux Ivoiriens. C’est plutôt ces effets collatéraux qui fait geindre.

N’Ko Becanti (stagiaire)

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