A 28 ans, Kadige Flore Kouassi épouse Tessou a plusieurs cordes à son arc. Diplômée respectivement d’un BTS en Ressources humaines et communication, d’une Licence en Communication et développement des marques, puis d’un Master en Business Administration en Marketing and Sales Mangement, la lauréate des Awards (Certificate Academic Excellence) est aujourd’hui consultante dans un cabinet de la place. Mais elle est également fondatrice de l’Agence évènementielle Event plus. Dans cette Interview accordée à Voix Voie De Femme, la première responsable du Didi’s nails ‘’Bar à ongles’’, par ailleurs Présidente du comité d’organisation de la deuxième édition des Journées ongles et beauté (JOB) présente ses innovations avant de donner un avant-goût de l’évènement qu’elle prépare.
Parlez-nous du concept Didi’s nails ?
C’est un concept de bar à ongles qui est organisé avec une comptabilité. Il existe depuis décembre 2017, et fonctionne depuis l’année 2018. Nous sommes une équipe de 4 personnes filles, dont une consultante qui fait la formation continue de ce métier, et un consultant comptable.
Les objectifs sont notamment atteindre de bons chiffres d’affaires. Dans cet espace convivial, les clients peuvent venir seuls ou accompagnés. On y trouve de l’onglerie traditionnelle et moderne. On fait office d’onglerie moderne qui allie plaisir et bien être.
Il y a le service bar avec des boissons comme le vin, le champagne, de la bière, du jus selon la clientèle. On s’adapte à leur besoin. Nous avons aussi le service bien être, où les soins de manucures et maquillages sont réalisés. Si la demande devient forte, on pourra aussi mettre un bar à cils.
Parfois nous organisons des sorties or de notre zone de confort, dans les évènements pour en faire une activité de promotion avec des réductions considérables de prix pour permettre à tout le monde de bénéficier de nos prestations. En semaine nous pouvons avoir 10 clients, mais en général ils viennent accompagnés. Ce bar à ongle est visité à 80 % par la gent féminine et à 20 % par les hommes.
Quelle est la particularité de votre bar à ongles ?
C’est un concept qui existe depuis les Etats Unis en passant par la France, mais ici en Afrique, l’idée c’est qu’on puisse nous identifier en tant qu’onglerie moderne avec aussi nos us et coutumes comme le pagne que nous utilisons avec les faux ongles. C’est notre particularité. Nous faisons les ongles avec du pagne. Mon objectif est de promouvoir l’entrepreneuriat en Côte d’Ivoire et de révéler et valoriser les actrices de ce métier en tant que professionnelles.
Quelle a été le déclic du concept de bar à ongles ?
J’ai été inspirée par un modèle ma mère qui est entrepreneure depuis mon enfance et même avant ma naissance. J’ai toujours vu une dirigeante qui avait des fibres de tout ce qu’un entrepreneur peut avoir comme qualité.
J’ai vu que je pouvais développer mon esprit d’entrepreneur et me former à cela. J’ai vu un secteur porteur qui est l’onglerie, qui n’est pas suffisamment valorisé par les personnes du secteur étant donné qu’elles n’ont pas de stratégie marketing dans leur domaine d’activité. Elles faisaient plutôt de la communication de bouches à oreilles. Ce n’est que par leur savoir-faire qu’elles arrivaient à gagner de la clientèle. J’ai donc décidé de faire une onglerie moderne compétitive, avec plus de professionnalisme. Il fallait vraiment sortir du lot et défendre un idéal d’activité où on valorise ces femmes du secteur de l’onglerie. J’ai voulu avoir une onglerie dynamique, avec des offres intéressantes et aussi des stratégies marketing qui permettent de pouvoir toujours gagner la part du marché. Ce milieu est très concurrentiel donc c’est un défi en tant que marqueteuse de formation de gagner des marchés à chaque fois que je suis sur le terrain avec mes filles. Je ne suis pas prothésiste ongulaire mais j’ai par contre des mentors qui me coachent régulièrement.
Quelles sont les tendances actuelles ?
La prestation la plus prisée est la pose de gel sans colle et capsules. Cela permet moins de pression pour la pose des faux ongles et de la colle. Il y a tellement de tendance dans ce domaine-là, je pourrais parler de fibre de verre , une nouvelle technique qui n’est pas trop pratiquée dans ce secteur.
La durée de la pose sans gel dépend de ce que vous faites comme activité. Si vous êtes une personne très très active, l’ongle peut durer seulement deux semaines. Dans le cas contraire il peut tenir jusqu’à un mois. Le gel en lui-même dure un mois, un mois et demi. La prestation coûte 10.000FCFA. Pour la pose sans gel appelée communément la pose semi-permanent le tarif est fixé à 5000FCFA avec la capsule.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans ce secteur d’activités ?
Elles sont diverses. Déjà trouver des personnes ressources à recruter est extrêmement difficile. Lorsque je commençais, il n’y avait pas de cabinet de placement de filles compétentes pour la mise en relation avec des instituts. C’était assez difficile de les tracer et il fallait chercher de bouches à oreilles, où se renseigner auprès de celles qui pratiquent ce métier depuis longtemps. Au niveau de la qualité des produits, c’était aussi dur de choisir des fournisseurs… Il fallait mettre en place tout ça. C’était aussi un challenge de gérer une équipe de femmes qui a l’habitude de travailler autrement, de leur faire comprendre la vision afin de faire chemin ensemble.
Pour arriver à surmonter cela, je me dis que je ne suis pas seule. Je suis la tête pensante du Didi’s nails bar à ongles. J’ai d’abord identifié mes difficultés que je surmonte par la prière, ensuite j’essaie de changer la situation qui se présente en opportunité comme je l’ai fait pendant que la maladie à coronavirus avait tout bloqué.
Dans cette période, la mairie nous avait demandé de fermer le magasin pendant une semaine. J’ai failli libérer mon équipe, mais j’ai essayé de transformer la situation en faisant des formations numérique via un groupe WhatsApp. C’était pour moi une opportunité de me perfectionner et de perfectionner mon équipe.
Vous lancez bientôt la deuxième édition des journées ongles et beauté déjà quel bilan faites-vous de la première édition, ensuite à quoi doit-on s’attendre les 14 et 15 août prochain ?
La première édition a été une première petite réussite. Étant nouveau sur le marché, on a pu s’associer à un évènement qui nous met en valeur, qui permet aussi à la clientèle de nous connaître sous une autre facette. Nous avons pu avoir des statistiques positives, des exposantes d’au moins 5 à 10 personnes qui ont pu parler de leurs activités. Nous avons eu un très bon retour. On a permis à ces personnes de mieux s’adapter sur le marché du digital. On a aussi permis à des jeunes filles et professionnelles dans les instituts de se mettre à jour. Il faut parfois cela pour permettre à l’Institut d’être compétitif sur le marché. On a permis à 10 filles de bénéficier d’une formation sur 5 jours pour faire d’elles des leaders. Nous voulons à travers cet événement identifier des compétences et les valoriser.
Pour la deuxième édition nous allons avoir des compétitions d’instituts en instituts et remettre des trophées, des awards, nous allons faire l’éducation financière et indiquer ce qu’il faut faire pour avoir des financements puisque le but c’est de renforcer les capacités pour développer le business. Il y aura des mises en relation avec des professionnels du digital qui pourront permettre de faire un bon exercice du digital afin d’attirer de la clientèle. Il y aura des agents de financement, des spécialistes en digital en Marketing des influenceurs tel que Eunice Zunon et bien d’autres. L’objectif est de promouvoir l’entrepreneuriat en Côte d’Ivoire et de révéler et valoriser les actrices de ce métier en tant que professionnelles.
Avez-vous quelque chose à ajouter ?
Je voudrais simplement inviter toutes les femmes qui dirigent un institut de beauté en Côte d’Ivoire et qui travaillent en tant que prothésistes ongulaire dans leur maison, au marché… à participer à cet événement qui est la leur. Il permettra de pouvoir les récompenser de tous. Il leur permettra de se ressourcer en tant que anciennes, nouvelles et de s’exprimer dans un espace propice. Il ne faut pas le rater. Pour une fois nous avons pensé à valoriser ce secteur. C’est une opportunité surtout qu’il y aura des financements et des agents de crédit sur cet événement.
Interview réalisée par Marina Kouakou