Depuis bientôt quatre ans, la Fondation DJKD, du nom de Bénédicte Janine Kacou Diagou, a initié un prix pour booster l’entrepreneuriat chez les jeunes. En attendant l’édition 2021 qui se tient en septembre prochain, la présidente Olga Djadji s’est confié à VoixVoie De Femme dans cette interview le jeudi 18 juin 2021.
Comment et pourquoi est née la Fondation BJKD ?
L’histoire de la fondation BJKD a débuté il y a quelques années sur les réseaux sociaux. En 2016, à la demande de la communauté facebook, estimée aujourd’hui à près de 200 000 abonnés, Bénédicte Janine Kacou Diagou, par ailleurs Directeur général de la société panafricaine de bancassurance, NSIA, initie le BJKD’s ; une plateforme d’échange entre elle et les jeunes entrepreneurs qui suivent ses activités sociales quotidiennes sur le web, en vue d’apprendre de son parcours et de s’imprégner de son expérience professionnelle.
Lors d’une rencontre mémorable en octobre 2016, dont le thème était « Mon histoire », elle partage avec l’auditoire, les réalités qui sont les siennes, en tant que manager. C’est alors, qu’au cours de cet échange, les questions et les interrogations de certaines personnes présentes, en quête de repères pour la plupart, déclenchent en elle cette envie de faire un peu plus en leur direction. La décision de transmettre à cette jeunesse ce qu’elle a appris devient évidente. Deux ans après, Bénédicte Janine Kacou Diagou initie la première édition du Prix BJKD, un concours pour soutenir les jeunes qui se lancent dans l’entrepreneuriat. Voulant allier sa passion pour l’art et son attachement à la promotion de l’entreprenariat jeunes, elle a créé en 2018 cette fondation éponyme.
Pouvez-vous expliquer les objectifs du Prix BJKD du jeune entrepreneur de l’année, dont la 1ère édition a été lancée en 2018 ?
Véritable incubateur d’entreprises, le #Prix BJKD pour l’entreprenariat Jeunes, attribué pour la première fois en 2018, a pour objectif de soutenir techniquement et financièrement des startups aux projets innovants et à fort potentiel. De manière plus générale, notre objectif est de contribuer à l’avènement d’une Afrique plus ambitieuse et plus solidaire ; en aidant à la promotion des jeunes femmes et des jeunes hommes de notre continent ; en révélant leurs énergies créatives et leurs talents productifs.
Cette année, le Prix s’ouvre à huit autres pays en plus de la Côte d’Ivoire. A quoi cela répond-t-il ?
Le 30 janvier 2020, la Fondation BJKD a signé un accord-cadre avec la représentation du PNUD à Abidjan. Soucieuse, comme nous, du bien-être des populations, l’institution onusienne a consenti à nous accompagner sur ce projet à caractère entrepreneurial. Cela nous a grandement aidés à renforcer notre action, à promouvoir l’entrepreneuriat jeunes et à aider à la réduction du déficit de l’employabilité et de la pauvreté.
Ce partenariat nous a également confortés dans notre ambition. Celle d’ouvrir enfin le #Prix Bjkd à d’autres pays du continent ; dès cette année. Désormais donc, les jeunes entrepreneurs, ressortissants de huit pays de l’Uemoa et de la Cemac, en plus de la Côte d’Ivoire, peuvent concourir dans les mêmes conditions que les Ivoiriens. Il s’agit du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, du Congo Brazzaville, du Gabon, du Mali, du Sénégal et du Togo.
Que renferment ces prix et comment contribuent-ils à aider les jeunes ?
Le Prix BJKD est un concours d’excellence, avec une sélection rigoureuse, qui récompense les meilleurs entrepreneurs et les meilleurs projets de l’année. La participation est gratuite à partir de notre site, www.fondationbjkd.com.
Depuis la 1ère édition en 2018, nos différents lauréats ont bénéficié, en plus des chèques d’accompagnement, de plusieurs autres atouts : la crédibilité, la notoriété, la visibilité de leurs structures et projets respectifs. Chez nous, chaque franc donné est engagé pour une action concrète en faveur des personnes qui le méritent. Les notions de transparence et d’éthique étant rigoureusement observées dans la sélection des projets. A chaque édition, les 10 finalistes chargés de présenter leurs entreprises et projets face à un jury de professionnels et de grandes personnalités du monde des affaires, sont pris préalablement en charge par une structure de coaching, qui leur apprend à bien présenter l’essence de leur travail. D’autre part, les lauréats de chacune des éditions, bénéficient d’un accompagnement technique dispensé par les cabinets Deloitte, KPMG, et Métis Académy ; qui sont nos partenaires privilégiés et réguliers. Nous sommes, donc comme vous pouvez le constater, entourés des meilleurs spécialistes en la matière pour offrir le meilleur à nos jeunes, qui nous le rendent bien. Car, à ce jour, la quasi-totalité des lauréats des trois dernières éditions, s’est constituée en un groupe de bénévoles au sein de la Fondation. Et certains d’entre eux, sont même membres de notre jury intermédiaire.
Pensez-vous que ces prix peuvent vraiment inculquer la culture de l’entrepreneuriat chez les jeunes ?
La Fondation BJKD ne rompt jamais le lien avec ses lauréats. C’est ce qui nous particularise. Ce que nous voulons, c’est aider réellement à réduire le chômage, participer au développement économique et social de nos populations, susciter l’émergence de nouveaux talents et d’initiatives sociales, contribuer au développement de nos pays et de nos régions ; accompagner le développement de nouvelles énergies créatives et de talents productifs pour voir émerger une Afrique plus ambitieuse et plus solidaire…. Bref, construire des générations de champions africains. Quotidiennement donc, nous prenons plaisir, auprès de nos lauréats, à donner du nôtre, à les accompagner, à leur trouver des mécènes, des marchés, à concevoir avec eux des projets supplémentaires à forte valeur ajoutée, qu’ils auraient. Nous constituons une famille. Notre but est de servir le plus grand nombre. Avoir, au fil des éditions, à accompagner les jeunes Africains dans plusieurs réalisations ou plusieurs projets en cours de développement…
Et nous ne nous arrêtons pas là. Puisque depuis le début de l’année 2021, nous avons initié un concours à l’endroit des opérateurs du secteur non formel sur toute l’étendue du territoire ivoirien, à travers un concept dénommé « Le Coup de Pouce du Mois » ; afin de valoriser également ces entrepreneurs, dont on ne parle presque jamais ; et que pourtant nous rencontrons chaque jour dans les rues.
Que répondez-vous à ceux qui estiment que le problème de l’entrepreneuriat en Côte d’Ivoire est un problème de financement ?
Qu’ils ont tort de penser et de dire cela. Le financement est certes important, mais il ne résout pas tout. Il y a d’abord, et je pense que c’est le plus important, cette idée de croire en ce qu’on fait : la foi et la volonté. Ce sont les deux clés indispensables pour réussir, pour faire la différence. Nos lauréats nous le démontrent chaque jour. Certes, ils ont bénéficié d’un accompagnement financier de notre part. Mais ce sont surtout les autres atouts dont ils bénéficient au quotidien, et dont j’ai parlé ci-dessus, qui leur permettent de faire grandir, pas à pas, leurs entreprises respectives. Aujourd’hui, nous comptons, au nombre de nos lauréats, de belles réussites professionnelles et entrepreneuriales. Et nous en sommes fiers.
De manière plus générale, la Fondation fait également la promotion de l’Art et de la Culture. Comment cela se manifeste-t-il concrètement ?
Nous voulons valoriser l’expression humaine, notamment dans les domaines artistiques, culturels et de management ; participer à l’éclosion des rêves et susciter la montée d’une génération de créatifs ; sur notre continent autant qu’au sein des diasporas africaines. Parmi les nombreuses initiatives que nous menons, on peut citer, les BJKids, pour révéler l’esprit créatif des enfants avec les ateliers qui nous organisons pendant les vacances scolaires, chaque année. Nous travaillons aussi avec l’artiste peintre ivoirien Jacobleu, sur son concept les RIANA (Rencontres Internationales des Arts Numériques d’Abidjan), que nous soutenons depuis deux ans à présent. Également, dans le cadre d’un concept que nous avons monté ensemble, dénommé « Pièce Unique ». Qui consiste en une série de vernissages-expositions, qui se déroulent chaque mois au sein de notre siège et qui présentent de jeunes artistes à côté d’autres, déjà confirmés.
Mais nous comptons aussi nous investir dans bien d’autres expressions culturelles qui flattent notre patrimoine et notre africanité. Mener à bien ces objectifs est fort gratifiant pour nous. Nous tenons à être proches de tous ces publics, pour les soutenir dans leurs initiatives. En un mot : être le pont entre ceux qui ont des idées, ceux qui osent, et les partenaires, les donateurs et le grand public.
Réalisée par Fatogoma Silué