La gestion des déchets industriels devient de plus en plus un enjeu environnemental majeur en Côte d’Ivoire, avec son développement économique.
Chaque année, le gouvernement à travers le Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL) rencontre les industriels pour amoindrir les effets de leur action sur l’environnement. Les chiffres sur la dégradation de l’environnement sont alarmants et il importe que les industriels contribuent à la riposte. Selon une étude révélée par le dernier rapport sur l’état de l’environnement en mer, le flux de macro déchets (en plastiques notamment) qui se déverse dans la lagune est de 207 tonnes chaque jour. Ce qui fait un total de 74 250 tonnes chaque année. Quant aux écosystèmes de mangroves qui ont un rôle essentiel dans la conservation des littéraux tropicaux, la situation est tout aussi inquiétante.
Cette année, à l’occasion de la quinzaine de l’environnement, le CIAPOL a organisé un diner débat pour sensibiliser les entreprises qui exercent en Côte d’Ivoire. « A notre arrivée au CIAPOL, les relations étaient difficiles avec les opérateurs pétroliers », révèle Martin Niagne Dibi, le directeur du CIAPOL. « Mais j’ai rencontré tous les opérateurs pétroliers pour que nous travaillions ensemble. Tout simplement parce que s’il y a pollution, ce n’est pas une affaire du CIAPOL seul, mais c’est tout le monde qui est concerné. Mon principe : un pollueur est un partenaire, mais le pollueur est payeur… ».
Quand le colonel Niagne Dibi rencontre les opérateurs industriels ce vendredi 11 juin 2021 à Abidjan, il leur explique le bien fondé des missions de contrôle de ses agents sur les installations d’usine. « S’il y a infraction, le paiement des contraventions se font là où il faut, mais pas lors des contrôles…Je souligne encore, les prestations du CIAPOL sont gratuites dans les entreprises », insiste-t-il. Histoire de faire comprendre à ses partenaires que les missions de sa structure ne visent qu’à protéger l’environnement contre les déchets industriels.
Pour le patron du CIAPOL, l’industrie, créatrice d’emploi, de biens et qui contribue à la croissance de l’économie nationale, ne doit pas devenir celle qui est à l’origine de la dégradation de notre environnement.
A l’occasion, le patron de cette structure en a profité pour inviter le gouvernement à la soutenir davantage. « Le CIAPOL a été totalement pillé en 2011 à la suite de la crise postélectorale. Nous n’avons pas de siège », regrette le colonel Dibi non sans plaider pour un plan Marshall. « Il y a eu un plan Marshall pour beaucoup de secteurs sinistrés, mais le CIAPOL attend encore son Plan Marshall », a plaidé M. Dibi. Les industriels ne peuvent-ils pas contribuer à ce soutien ? « Il est difficile pour le Directeur que je suis de me tourner vers le privé », retorque le patron du CIAPOL. « Je ne veux pas qu’on retienne de moi que je rackette ou mendie. II revient à l’Etat de rétablir le CIAPOL », plaide l’officier supérieur.
TBO