Fondateur de « paradis des bijoux », une entreprise de bijoux en perles, Okéléyé Yao François est le président de l’Association des fiers artisans et bijoutiers de Côte d’Ivoire. Le vice-président de la foire internationale de Treichville qui fait partir des meilleurs perliers de Côte d’Ivoire s’est confié à Voix Voie De Femme.

Comment vous découvrez les perles ?

Je suis Bijoutier-perlier.  J’ai commencé à travailler avec les perles depuis l’âge de 18 ans. En ce moment, Je partais à l’école et je passais mes temps perdus à faire les petits contrats comme on le dis chez nous, « les gombos » pour me nourrir pendant la récréation ou aider la famille à payer les fournitures à la rentrée. C’est de là qu’es parti l’amour pour les perles. Au départ, il n’y avait pas d’amour, je le faisais juste pour de l’argent.  Après j’ai laissez le lycée pour me consacrer à l’artisanat. J’étais en classe de 6ème ou 5ème par là. En apprenant, je gagnais de petites sommes. Je les ai utilisées pour acheter mon matériel petit à petit. J’ai pris du temps pour préparer mon installation.

Aujourd’hui comment évaluez-vous ce choix ?

Je gagne très bien ma vie. Je suis parmi les 5 premiers perliers de Côte d’Ivoire. Je voyage partout, je représente la Côte d’Ivoire un peu partout. Je suis parmi les meilleurs monteurs de colliers en tout cas.

En Côte d’Ivoire ou à l’extérieur, on ne peut organiser une activité, une foire sans nous inviter. Notre association est la plus grande association dans notre secteur d’activité. On ne va pas se venter, mais nous faisons partir des plus grandes associations en Côte d’Ivoire, et sommes reconnus par tous les ministères de tutelles.

Combien de temps a duré votre formation ?

C’est quelque chose qui ne pas prend beaucoup de temps. Quand on a la rage d’apprendre, on se donne du temps et les moyens de le faire. Au départ, on vous montre ce qu’il faut faire. En moins de 6 mois déjà la formation peut être très avancée. Je suis moi-même devenu maître formateur. J’ai assuré la formation de plusieurs personnes. Elles sont maintenant bien installées. On continu de former.

Comment accéder à ces formations que vous dispensez ?

C’est une initiative de l’association que je dirige depuis plus de 9 mois. Notre objectif est de lutter efficacement contre la migration irrégulière. Les formations sont gratuites. Nous voulons aider nos frères et sœurs de Côte d’Ivoire qui n’ont pas d’activités.

On essaie de leur dire qu’on peut ne pas avoir un niveau scolaire élevé, mais bien gagner sa vie. L’Europe n’est pas forcément l’eldorado. Chez nous ici, on peut travailler pour gagner sa vie. C’est avec le métier de l’artisanat que je représente la Côte d’Ivoire partout. Je voyage partout, je vais et je reviens. J’invite mes frères et sœurs à se mettre en tête qu’il n’y a pas de sot métier. Dans l’artisanat, il y a plusieurs corps de métiers. On peut choisir l’un d’entre ces métiers et le faire avec amour. Nous avons déjà formé une centaine de personnes parmi lesquelles ont compteplus de femmes que d’hommes de plus de 18 ans.

Pourquoi avez-vous choisi la gent féminine comme la cible de vos créations ?

La gent féminine est un gros pourvoyeur de sous. Quand on travaille pour la femme, on a tendance à vite gagner de l’argent. Déjà qu’étant jeune, mon objectif était de gagner de l’argent en faisant les colliers. A cette époque, je connaissais déjà les femmes et leur goût prononcé pour les belles choses. Les bijoux, les vêtements…  Elles aiment paraitre, être belles. Elles ne finissent jamais de s’embellir.  Elles ne finissent jamais d’acheter. J’ai donc opté pour cette cible depuis mes premiers motifs.

Et quels types de perles utilisez pour vos motifs ?

Il y en a plusieurs. Puisque nous voyageons beaucoup nous utilisons les perles qui viennent de partout. D’Indonésie, de la France, la Chine… et même des perles d’Afrique. Il faut aussi savoir que pendant le commerce triangulaire, les blancs ont emmené plusieurs perles qu’ils ont échangé avec nos parents.

Tous les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest qui ont eu la malchance de voir les bateaux des colons ont vu leur pays pillé. Les blancs venaient donner des perles et puis ils emportaient de l’or, et tout ce qu’il y avait de bon. Cet échange a été un peu avantageux pour nous.  

Au départ nos mamans portaient ces perles pendant les fêtes. C’est ce que nous utilisons parfois. Vous voyez qu’au Nigéria, les colliers rouges sont portés. C’est ce genre de colliers que les colons laissaient dans le temps. En plus de cela, nous travaillons aussi avec les cauris, le cuir, le pagne… On dit qu’en art, rien ne se perd, tout se transforme. Les femmes aiment bien nos motifs.

Quels sont les tarifs des créations à Paradis des bijoux?

Chez nous les articles sont facturés à partir 2000 FCFA et Bien plus. On fait les gros colliers de décoration à de gros prix donc on a tous les tendances de prix.

Un conseil à l’endroit de la jeunesse pour clore cette interview ?

Je voudrais tout simplement dire que l’eldorados, c’est ici. Au lieu de prendre 2 000 000 FCFA pour organiser un voyage qui va peut coûter la vie, il vaut mieux investir avec ici. On dit généralement qu’on n’a pas d’argent et on se tue avec notre propre argent. Certaines personnes arrivent à atteindre leurs objectifs, mais d’autres non. Il faut penser à tous ceux qui n’y arrivent pas. Ça fait beaucoup de mains d’œuvre en moins pour l’Afrique. Si quelqu’un désire se faire former qu’il nous contact, les formations se font à tout moment. 

Avec notre association, on incite les jeunes à l’entrepreneuriat comme je le disait tantôt. Il serait aussi bien que notre ministère de tutelle aide pour l’insertion de ces jeunes hommes et femmes que nous formons.

Interview réalisée par Marina Kouakou

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