LEF, Programme de Leadership et d’Entrepreneuriat Féminin piloté par Coulibaly Fatoumata florence, vice-présidente de l’Association Club des Jeunes de Côte d’Ivoire, chargée de la question du genre au sein du club. Ce 20 Août à Bouaké, elle explique à VoixVoie De Femme les impacts du Programme sur la vie associative et l’autonomisation des femmes.

En quoi consiste le programme LEF ?

Le programme de Leadership et d’Entrepreneuriat Féminin vise à former les jeunes femmes ivoiriennes de 18 à 40 ans, porteuses de projets ou ayant déjà une activité. Le but : mieux gérer leurs projets pour leur autonomisation. Plusieurs modules sont enseignés entre autres : le numérique, l’entrepreneuriat, le leadership et le développement personnel.   Les Objectifs du programme : Valoriser le leadership et l’implication communautaire des jeunes filles. Inciter les jeunes filles à la prise d’initiative. Valoriser les initiatives locales féminines. Promouvoir les valeurs du genre et développement.

Quel déclic a motivé la mise sur pied de ce programme ?

Le déclic est venu d’un constat. Les femmes ne s’intéressaient pas aux activités de notre association. Elles sont rares, même au sein de notre bureau. Nous étions 40 personnes. Il n’y avait que 4 femmes. Du coup, nous avons voulu plus motiver les femmes à participer à la vie associative et à leur autonomisation. C’est de là qu’est parti l’idée de la création d’un programme dédié aux femmes appelé Leadership et Entrepreneuriat Féminin. Leadership pour emmener ces jeunes femmes à sortir de leurs zones de confort. Pouvoir entreprendre, il faut avoir les moyens financiers et moraux.  Leur permettre d’être autonome afin de pouvoir prendre part au développement de leur communauté.

Quels sont les obstacles à la mise en œuvre du LEF ?

Les difficultés sont d’ordre financier. Nous sommes à la 4e édition et le programme a lieu une fois par an. A la base, il s’agissait de former 100 jeunes filles par an et à ce jour nous sommes à 360 jeunes femmes formées. Nous comptons créer un réseau de leadership et d’entreprenariat féminin. Elles feront partir de ce réseau. Donc pouvoir maintenir ce réseau a forcément un coût. C’est déjà un obstacle; comment garder ces filles ? Entretenir leur esprit pour que ce réseau puisse vivre encore et encore. Au-delà de ça, dans la réalisation de nos activités, nous rencontrons quelques difficultés financières mais aussi morales.

Il faut dire que ce sont des bénévoles qui sont engagés pour  cette cause. Il n’y pas de salaires, alors trouver une personne vraiment active pour nous aider dans nos activités, ce n’est pas facile. Nous avons une équipe dynamique qui arrive à se surpasser et chaque aventure est une nouvelle expérience.

La formation est donnée gratuitement. Certaines filles ne maitrisent pas encore ce type de formations ou encore ne s’y intéressent pas. C’est très couteux mais nous le faisons gratuitement sur fonds propres.  Nous n’avons pas vraiment de bailleurs. Quelques fois nous avons des soutiens de la part des autorités locales, mais cela ne suffit pas dans la mise en œuvre de ce programme pour ces jeunes filles en Côte d’ivoire.

Comment se fait la sélection des jeunes femmes à ce programme ?

Dans un premier temps les sélections se font, par Appels à candidatures en ligne sur les réseaux sociaux, sur nos différents canaux de communication et d’information. Il y a aussi les communiqués à la radio et le « bouche à oreille ». Celles qui sont intéressées postulent en ligne.

Ce programme est dédié aux jeunes femmes porteuses de projets ou encore celles qui ont déjà une activité et qui veulent renforcer leurs compétences. Après l’enregistrement à l’appel à candidature, il y a une présélection. Et après la présélection, un entretien est réalisé avec les présélectionnées afin d’échanger pour savoir ce qu’elles ont, qu’est-ce qu’elles peuvent apporter comme changement.

Histoire de savoir si le programme intéresse la concernée et quel est l’intérêt elle y accorde. Une formation a lieu en ligne pendant un mois, pour les entretenir et les coacher avec une équipe très restreinte. C’est après cela que ce déroule la formation en présentiel. Cette année, nous l’avons fait sur trois semaines contrairement à l’année dernière où nous l’avons fait sur deux semaines. A la fin de ces trois semaines nous avons fait la cérémonie de graduation.

Quels sont les modules enseignés ?

Avec l’expérience de l’an dernier, nous avons jugé bon d’ajouter de nouveaux modules pour renforcer le programme. Nous avons des modules sur le leadership, en entreprenariat, sur l’initiation à l’entreprenariat. Elles manquent de confiance en elle, nous avons les modules sur le développement personnel, de confiance en soi et l’estime de soi. Au niveau de la communication digitale, le marketing digital. Les partages d’expériences avec nos autorités pour pouvoir les inspirer. L’art oratoire et les visites institutionnelles pour mieux connaitre les instituions de notre communauté. Le droit des femmes. Mais également des sorties sur le terrain en fonction de leur domaine d’activité. Ce pour que ses entrepreneurs puissent partager leurs expériences avec elles histoire de motiver nos bénéficiaires.

Comment est financé le projet LEF ?

Nous fonctionnons sur fonds propres. Quelques fois on a des aides de nos autorités au niveau locale. Nous nous auto-finançons et nous n’avons pas vraiment de soutiens. C’est pour pourquoi nous profitons de cette lucarne pour lancer un appel à tout bailleur sensible à la formation du genre, à la formation du leadership et à l’entrepreneuriat de la femme. En vue d’accompagner ce projet à la fois porteur et innovateur.

Avec quelle équipe pilotez-vous le programme ?

On travaille en équipe, en synergie. L’équipe est très restreinte, avec la présidente Nadinga Maïmounata, qui est l’initiatrice du projet,  moi-même projet manager, la cellule communication et la logistique. L’équipe est constituée majoritairement des membres du club qui sont avec nous depuis 4 ans.  Avec notre esprit bénévole, nous arrivons à travailler. Nous avons tous des compétences. Nous arrivons à mener ses activités. Nous lançons également des appels à des personnes extérieures qui ont un goût pour le bénévolat, ou pour la cause de la femme. Notamment, dans le domaine de la communication en termes de communication et de visibilité.

Quels changements ce programme a t-il apporté aux jeunes femmes ?

Beaucoup de filles participent à nos activités. Elles prennent part à la vie associative. Les retours d’expériences des filles sont positifs. Cela impacte leurs manière de voir les choses et les pousse à prendre des initiatives. L’impact immédiat c’est de pousser ces jeunes filles à l’action. Mais pour y arriver il y a l’aspect Moral et financier pour les aider à réaliser leur différents projets .

Quelle est l’innovation apportée pour cette édition ?

Cette année, l’innovation majeure apportée, contrairement aux autres années, nous avons sélectionné les filles en fonction de leur domaine d’activité, leur ambition d’entreprendre pour organiser des sorties. Nous avons travaillé sur la solidarité entre ces filles, durant ses 3 semaines qu’elles ont passé ensemble. Histoire d’essayer de créer une certaine familiarité et créer un vrai réseautage.

Soro Julien

Ajoutez votre commentaire