La ville de Gagnoa située dans le centre ouest de la Côte d’Ivoire se compose de 163 villages, 39 tribus, 2406 campements et 14 cantons. Cette cité baptisée « fromager » regorge des sites touristiques qu’il convient de faire découvrir aux populations et les promouvoir.
C’est ce que s’apprête à faire la direction départementale du tourisme et des loisirs. Ainsi donc, à la faveur de la quinzaine du tourisme, prévue du 7 au 17 septembre à Gagnoa, Konoua Julien, directeur départemental du tourisme et des loisirs a fait le tour des différents sites touristiques de Gagnoa, à travers une présentation dans les moindres détails. À commencer par la forêt sacrée d’Olibribouo. Ce village situé au cœur du pays Guébié, dans la sous-préfecture de Gnagbodougnoa, dispose d’une forêt sacrée où vivent des singes. « La forêt se trouve au milieu du village. Ce qui fait que régulièrement, ces singes sortent de leur logis pour venir se restaurer auprès des villageois», informe le directeur départemental du tourisme. La complicité entre les singes et les habitants du village est devenue une source de curiosité. La vie du village est presque confondue à celle des singes. Autre village, autre curiosité. Il s’agit du lac de Mama, village situé dans le département de Ouragahio. Dans cette étendue d’eau, y vivent des carpes. À certains moments de l’année, l’on procède à des pêches gigantesques, afin de nourrir les populations villageoises et environs.
Cohabitation homme-singe
Des courses de pirogues sont souvent organisées sur ce lac artificiel, lors de certaines fêtes. La renommée du lac de Mama est allée au-delà des frontières départementales. « En 2019, Côte d’Ivoire tourisme s’est déplacé sur les rives du lac de Mama. Côte d’Ivoire tourisme a été émerveillé par ce qu’il a vu. Au point que la décision a été prise d’ajouter ce lac au patrimoine de Côte d’Ivoire tourisme, qui ce charge d’en faire la promotion», se réjouit Konoua Julien. « Je demande à la jeunesse de Mama de s’impliquer dans la mise en œuvre de ce projet initié par Côte d’Ivoire tourisme, en améliorant les conditions d’accès et de séjour au bord de ce lac», s’est adressé le représentant du ministre Siandou Fofana, à la jeunesse villageoise de Mama. À côté de ces valeurs touristiques, il existe bien d’autres. On pourrait citer l’exemple du village de Yopohué. La tradition explique que le nommé Popo Dégri revenait du champ, lorsqu’il entendit un cri de détresse dans la forêt. Il s’empresse de voir ce qui se passe. C’est là qu’il découvre une couleuvre agonisante. Une fourmi s’est introduite dans la gorge du reptile. L’empêchant de respirer. Popo Dégri réussit à délivrer le serpent. «Que veux tu comme repense», demande le serpent à son bienfaiteur. «Je ne veux pas mourir. Je veux être éternel», répond le villageois. Séance tenante le serpent remet une feuille à Dégri en lui recommandant de l’écraser et de mettre la pâte sur le corps. Ainsi il aura la vie éternelle comme un caillou. Car dira le serpent, c’est le caillou qui ne meurt pas. Quelques années plus tard, Popo Dégri, sentant ses forces l’abandonner, mit en application les instructions de la couleuvre. Plutôt que de retrouver ses forces, l’homme se transforma en un bloc de pierre. Taillé dans la posture qu’il avait lorsqu’il se pommadait avec la pâte. Durant plusieurs années de nombreuses personnes ont accouru à Yopohué pour voir ce mystère. Par la suite le bloc de pierre à l’effigie de Popo Dégri a disparu pour n’apparaître que rarement. Et cela, à des endroits différents du village. Dans le village de Zahibohio, dans la sous préfecture d’Ouragahio, un palmier a été abattu. Son vin extrait, on pensait que l’arbre était mort. Mais que non. Contre toute attente, il a repoussé au grand étonnement des uns et des autres. Les endroits à valeurs touristiques sont légions à Gagnoa, rapporte le premier responsable du tourisme de la localité.
Éco-tourisme
À cette liste des sites touristiques de Gagnoa on peut ajouter la plateforme rocheuse de Gouéda où il fait bon vivre. Lieu de recueillement, de repos, et d’inspiration pour les artistes de tous genres. La visite de tous ces sites, à en croire Konoua Julien, aura une incidence sur l’économie de la ville.« Le touriste qui vient à Gagnoa va dormir dans un hôtel. Il va manger dans un restaurant. Il va emprunter un taxi pour ses différentes courses. Il aura besoin des services du guide touristique. Tout cela tourne autour de l’argent. C’est pour vous dire que le tourisme peut engendrer des devises», soutient le départemental. Il vend la destination Gagnoa à travers le leitmotiv « Sublime Gagnoa ». Il rassure tous ceux qui visiteront la cité du fromager à l’occasion de la journée mondiale du tourisme que les hôtels sont disponibles pour les herberger. Il avance le nombre de 100 hôtels, allant des plus petits aux plus grands en passant par les moyens. Selon la bourse de chaque client. Mieux, ces hôtels pour la plupart sont titulaires d’agréments ou de licences d’exploitation. Toute chose qui les met en règle vis à vis de l’administration. « Si vous êtes propriétaire d’hôtel et que vous voulez être classé, on va vous demander si vous avez votre agrément ou la licence. Si vous ne disposez pas de ces documents, vous n’êtes pas compétitif sur le marché», a indiqué M. Konoua. Raison de plus pour lui d’exhorter les hôtels qui ne disposent pas encore de documents administratifs de prendre les dispositions idoines pour régulariser leur situation afin de sortir de l’informel. Signalons que pour la célébration de la journée mondiale du tourisme, le thème retenu est «Tourisme et croissance inclusive».
Alain Doua