Abidjan, le 13 décembre 2021- Sensibiliser les femmes et particulièrement les jeunes filles pour leur participation accrue à la vie politique de la Nation et au processus électoral en Côte d’Ivoire. Tel est l’objectif de cette journée de renforcement de la capacité des femmes à leur participation à la vie politique, tenue le samedi 11 décembre 2021, à l’hôtel Palm Club, situé à Cocody II Plateaux. Organisé par le Groupe des organisations féminines pour l’égalité Homme-femme en Côte d’Ivoire (Gofehf), cette activité fait suite au lancement du projet « Renforcement des capacités des femmes pour leur participation politique accrue » et au plaidoyer auprès de certains présidents d’institutions et de ministres. Ce cadre d’échanges a permis aux participantes de savoir ce que cette association de la société civile compte faire avec elles.
Pour les entretenir, deux panélistes, défenseuses des droits de femmes, ont échangé avec les leaders d’associations de femmes, d’élues, etc. afin de les sensibiliser sur leur éventuelle participation à la vie politique et au processus électoral en Côte d’Ivoire.
Pour Mme Marguérite Yolibi Koné, experte en gouvernance, et en gestion des conflits, « Il faut montrer aux femmes pourquoi, elles doivent s’y mettre et comment elles doivent le faire ». Le membre du Wanep, a insisté sur l’avantage des femmes et des jeunes filles qui, selon elle, est le nombre. « Nous sommes en démocratie représentative et en démocratie c’est le nombre qui fait celui qui est élu. Donc quand on est nombreux, il n’y a pas de soucis. Mais malheureusement, nos jeunes disent que la politique c’est pour les vieux. (…) Or, les jeunes de moins de 35 ans font plus de 70% de la population. Pourtant, ils sont 3 à 8% sur la liste électorale. Comment on peut faire changer les choses ? », fustige-t-elle. Elle appelle pour cela les femmes, entre autres, à connaitre les droits qui les protègent, à être audacieuses, persévérantes et à sortir de l’invisibilité en participant à toutes sortes d’activités.
Quant à Mme Michelle Vernès, présidente de Regard de femmes, une Ong française, « les femmes doivent se sentir légitimes, connaitre leurs droits et les lois du pays, se former en participant aux formations, et d’être des leaders dans toutes les activités économiques mais aussi bien en politique parce que c’est la politique qui détermine toutes les politiques publiques. Et c’est en étant leader politique qu’on décide de faire évoluer les choses », a-t-elle exhorté.
Pour la présidente du Gofehf, Mme Rachelle Gogoua, un seul mot : l’audace. Selon elle, « qui ne risque rien n’a rien. Il n’y a que l’audace qui paie », conseille-t-elle. Le problème des femmes en Côte d’Ivoire, confie-t-elle, c’est la violence dans le milieu politique et les menaces que les femmes sont l’objet dès qu’elles s’engagent en politique. « Nous trouvons que cela n’est pas normal. Un pays est composé de femmes et d’hommes. Et c’est ensemble qu’on peut développer un pays », dénonce-t-elle.
Djolou Chloé