Abidjan, le 31 janvier 2022- Voixdefemme.net- C’est ce dimanche 30 janvier 2022 que s’est achevée à Gagnoa, la 120e assemblée plénière des évêques catholiques de Côte d’Ivoire. Cette année, le thème retenu est « La catéchèse dans l’éducation en Côte d’Ivoire au service du développement humain ».

Quelques jours auparavant, a eu lieu, au centre Emmaüs, la cérémonie d’ouverture en présence des autorités administratives et religieuses. Notamment du préfet de Gagnoa, Lanciné Fofana, le nonce apostolique, son excellence Paolo Georgia et une quinzaine d’évêques venus des quatre coins du pays.

Commentant le thème de ce rendez-vous religieux, le prélat a indiqué que la catéchèse occupe une place importante dans la vie de l’église. « Elle offre des possibilités de réflexion sur la vie de l’église mais aussi sur des questions liées à l’épanouissement de l’homme », a souligné Paolo Georgia.

Éducation et instruction

À cette assemblée, comme celle qui se tiendra en mai prochain, les évêques débattent des questions brûlantes de la vie de l’église et celles de la société au sein de laquelle ils évoluent. Pour Monseigneur Ignace Gbessi et ses coreligionnaires, c’est une erreur de limiter l’éducation à l’instruction. « Généralement on voit l’éducation sous l’angle de l’instruction alors que l’éducation a un sens plus large. La question de l’éducation prend en compte l’enfant. Depuis sa naissance jusqu’à l’âge adulte. L’éducation ne finit pas. Elle doit prendre en compte l’aspect intellectuel, physiologique. C’est un peu dans ce sens que nous allons réfléchir », a-t-il annoncé. Les évêques pensent qu’avec la mutation sociale, qui s’opèrent à un rythme accéléré, il y a des valeurs qu’on oublie, alors qu’elles sont primordiales. « Il faut revenir sur ces valeurs là pour les mettre au service de l’éducation, depuis la famille jusqu’à l’âge adulte en passant par l’école ». Le disant Ignace Gbessi n’occulte pas la morale dans la dimension éducative. « L’aspect moral dans l’éducation ne doit pas être oublié. On ne doit pas voir un homme détaché de sa culture. Cela ne le rend pas plus libre. Mais au contraire, plus esclave de ses tares et de ses péchés. La morale et la spiritualité doivent être prises en compte dans l’éducation de l’homme et pas seulement l’instruction », a fait remarquer le guide spirituel.

L’armée et la religion

De grands noms de l’église catholique ont rehaussé de leur présence la cérémonie. Le commandant Nanguy Patrick, aumônier militaire, fait noter, bien que pratiquant le métier des armes, cela n’est pas incompatible avec la foi religieuse. Bien au contraire, dira-t-il, le soldat est celui-là même qui a besoin de la parole de Dieu pour mener à bien sa mission. « Dans nos grands commandements, il faut des hommes pour rassembler les militaires chrétiens. Les organiser afin de prendre la chose du Christ à cœur dans le service qu’ils sont amenés à exercer », a signifié le gradé de l’armée.  Il a rassuré les populations de ce que régulièrement les différents corps de l’armée se concertent entre eux pour faire régner la paix, non seulement entre les frères d’armes, mais aussi au sein des braves populations. Ce qui est d’ailleurs la mission régalienne de l’armée, a rappelé le commandant Nanguy Patrick.

Dans l’histoire de la conférence des évêques, c’est la 3e fois que Gagnoa abrite une telle cérémonie.

Signalons que les catholiques ont eu le soutien de leurs frères musulmans, qui ont tenu par leur présence, à traduire la parfaite entente qui prévaut entre chrétiens et musulmans dans la cité du fromager.

Alain Doua

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