Le « tchapalo » ou dolo est une bière traditionnelle faite à base de céréales (sorgho, mil et maïs) préparée dans de nombreux pays en Afrique. En Côte d’Ivoire, cette boisson est originaire des peuples sénoufo et lobi mais connue dans toutes régions du pays par les « anciens ». Depuis belle lurette, lobi et sénoufo se sont forgés à la préparation de cette boisson traditionnelle alcoolisée.
Préparation
La préparation du « tchapalo » prend plusieurs jours et est méconnue de plusieurs personnes. Pour mieux connaître le processus de préparation de cette boisson, nous nous plongeons dans le quotidien de Soro Angèle qui, comme de nombreuses femmes de la cité du Poro, a fait de la production et de la commercialisation du tchapalo sa principale activité. Avec elle, nous verrons comment se brasse cette boisson traditionnelle.
Pour commencer la préparation du tchapalo, il faut au préalable faire le choix de la céréale et la tremper pendant une journée en prenant soin de séparer les grains du sable. Après cette étape, il faut étaler la céréale sur un sol recouvert de paille ou de plastique pendant 2 à 3 jours afin qu’elle germe. « Il faut prendre soin d’humidifier les grains deux fois par jour », déclare Angèle Soro.
La germination terminée, il faut maintenant sécher la céréale pendant une journée avant de la rendre en poudre. Puis, dans un canari, l’on verse la farine obtenue et on y ajoute de l’eau tout en prenant la peine de battre le tout à fin d’obtenir un mélange homogène.
On fait alors bouillir la solution durant 4 à 5 heures, la plupart du temps, cela se fait sur le foyer traditionnel de 3 pierres. « La préparation du tchapalo consomme beaucoup de bois », informe Angèle Soro.
La première étape terminée, la farine déjà bouillie est filtrée à l’aide d’un panier traditionnel fait à base de liane. Le liquide obtenu après la filtration est encore mis au feu pendant 4 à 5 heures.
Enfin, on laisse le liquide tiédir durant une nuit afin qu’elle se fermente. « La fermentation du tchapalo se fait tout seul au bout de quelques heures, mais si vous êtes impatient, vous pouvez y ajouter un peu de levure », soutient-elle.
Un commerce rentable
Pour Angèle, la vente du tchapalo est une activité bénéfique dans la mesure où elle lui permet de subvenir à ses besoins. « La vente du tchapalo me permet de subvenir à mes besoins et à apporter un coup de main à mon époux dans le foyer », dit-elle, heureuse. Toutefois, elles évoquent de nombreuses difficultés auxquelles elles sont confrontées, notamment la cherté de la vie qui flambe les prix. « Les céréales tout comme le bois sont hors de prix », confie-t-elle. Vu la flambée des prix des denrées alimentaires, joue également sur le coût du Tchapalo. Désormais, le bol de 1,5 litre de tchapalo, autrefois vendu à 250 f CFA, est actuellement vendu à 300 f.
Le tchapalo au sorgho rouge : le plus prisé
Quant à la consommation du tchapalo, c’est celui fait à base du sorgho rouge qui est beaucoup prisé par la plupart des consommateurs de cette bière locale. « Moi, c’est le tchapalo fait à base du sorgho rouge que j’apprécie. Il ne me cause aucun effet secondaire et est très nourrissant », renchérit Tuo Kolotiolama.
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Silué N’gana