Membre active de la Plateforme le Salon des jeunes femmes journalistes (SFJ), Sandrine Ochou regrette également la persistance du harcèlement sexuel dans le monde de l’entreprise et particulièrement des médias. Contactée par VoixVoie de Femme, via WhatsApp, la fondatrice de OSETV livre son opinion sur le phénomène.
Que pensez-vous du phénomène du harcèlement sexuel dans le monde des médias ?
Le harcèlement des femmes dans les médias a pris une ampleur considérable. En échangeant avec des femmes dans les médias on se rend compte que sur deux, une femme a déjà été harcelée, soit par un collègue, un supérieur, ou un client… Mais déjà il faut noter que » les bourreaux » le font dans ce domaine de manière très implicite. Souvent avec la caution des responsables des médias… Aussi, il ne faille pas confondre les avances courtoises et le harcèlement sexuel.
Avez-vous des chiffres sur le phénomène en Côte d’Ivoire ?
Sûrement qu’il y a des chiffres mais je n’ai jamais vu des résultats d’études ici sous nos cieux. Peut-être parce que la question n’est pas traitée dans le fond et que beaucoup de femmes n’en font pas cas. Aussi parce que les femmes ont peur de porter plainte. Cette peur est due à plusieurs hypothèses qui turlupinent l’esprit. Elles se disent : « sûrement que je vais perdre mon emploi si je le dénonce ; Je suis sûr qu’ils vont dire que je l’ai bien cherché ; si cela prend une autre tournure qui va me protéger ; aussi parce qu’il n’y a pas de statut clair sur la question dans le code de déontologie qui protège la femme en particulier ».
Est-ce que ce phénomène ne vous décourage pas dans votre travail de femme de médias ?
Personnellement non. Ça m’encourage à travailler davantage être indépendante afin de ne pas tomber dans les filets des bourreaux, parce que le premier appât, c’est soit la promesse d’un post stable, soit une aisance financière.
Quelles solutions proposez-vous pour briser le tabou ?
Mon avis il est catégorique que ce soit dans le domaine des médias ou autres des mesures disciplinaires sévères doivent être prises à l’endroit de ces auteurs. Ce phénomène peut gâcher la vie ou la carrière de plus d’une mais surtout dévalorise le secteur. En outre, je pense que les femmes de médias doivent avoir plus confiance en elle, en leur capacité, chérir le métier qu’elles ont choisi et accepter de franchir les étapes pas par pas. Et enfin que les organisations comme l’UNBCI, le PNCI et autres se penchent davantage sur la question en insérant des départements d’écoutes dans leur organisation car ce dont les victimes ont besoin dans un premier temps, c’est d’une oreille attentive.
Marina Kouakou