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‘’Mère seule, femme épanouie… Comment j’ai élevé mes enfants’’ est l’intitulé du premier ouvrage de la journaliste Norberte Zézé qui retrace la vie d’une brave femme qui a élevé toute seule ses deux garçons. Un livre qui fait un clin d’œil à toutes ces femmes qui se sont retrouvées seules, du jour au lendemain, à gérer la responsabilité d’être à la fois père et mère. Voiedefemme.net lui a tendu son micro. Interview.

Comment a germé l’idée de ce livre assez particulier ?

L’idée de donner en partage mon expérience a germé dans l’esprit d’une personne formidable, Sa Majesté Agnès Kraidy. C’est à elle que je dois ce livre, dont je ne suis que la « mère porteuse ». Cette dame à l’esprit vif et à la réflexion féconde me dit, un jour : « Nick, il faut écrire ton histoire avec tes garçons. » Et moi de répondre : Que vais-je dire ? Élever un enfant qu’on a porté en son sein, quoi de plus normal ! Justement, réplique-t-elle, c’est ce que tu trouves normal qu’il faut partager. C’est dans ce partage que se construit la fraternité, la sororité, notre humanité », m’a-t-elle convaincu.

Quels objectifs poursuivez-vous en décidant d’écrire cette œuvre ?  

Norberte Zézé
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Lever ce tabou de la mère seule qui aurait signé un bail avec la précarité, la galère. Evoquer la mère seule ou la mère célibataire et les clichés de la femme en butte aux difficultés, à la galère la plus abjecte vous sont servis. La société stigmatise la mère célibataire en se fondant sur des arguments qui ne résistent pas à l’analyse. En effet, il est admis, à tort, qu’une mère seule ne peut réussir l’éducation de son ou ses enfants. Cet argument est, à mes yeux, prétentieux et fallacieux, en ce sens que, quelle qu’elle soit, la structure d’une famille (monoparentale ou unie) ne garantit en rien le bonheur ou la détresse en son sein.

L’ouvrage est, selon nos informations, de votre expérience de vie de mère ayant élevé ses enfants seule. Quelles ont été les étapes les plus marquantes de la rédaction de ce livre ? Des anecdotes à nous raconter ? Des difficultés qui ont contrarié ?  

Ecrire, ce n’était l’étape la plus compliquée, d’autant plus qu’il s’agit de ma vie, il n’y a rien d’abstrait. Après l’écriture, il faut trouver une personne pour lire le texte et le corriger de fond en comble. Après, il faut décider si vous éditez le livre à titre d’auteur ou à compte d’éditeur. Quel que soit le mode d’édition, il faut trouver un éditeur qui peut t’attribuer un code ISBN. Sans ce code, le livre est un tract qui ne peut être vendu en libraire et non plus à l’international.

Après cette étape, il faut avoir les moyens financiers pour se faire imprimer. C’est à cet instant que j’ai compris que produire un livre à titre d’auteur nécessite beaucoup d’argent. Heureusement, mon projet a retenu l’attention d’une bonne volonté. Le problème du financement étant résolu, plus rien n’empêchait que le livre sorte.

Après la lecture de ce livre, que voulez-vous que vos pairs retiennent ? 

Norberte Zézé
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Ce livre est une invite pour exhorter et sensibiliser, en toute sororité, les mères sur la place capitale qu’elles occupent dans l’éducation de leurs enfants, et pourquoi pas la société toute entière.

Que les femmes arrêtent de s’apitoyer sur leur sort. Elles doivent faire face, parce qu’elles ont des valeurs. Et ces valeurs, leur statut de cheffe de famille monoparentale ne permet pas de le leur nier.

En ces temps troubles, l’éducation des enfants est un défi pour tout parent. Il est donc bénéfique de partager nos expériences.

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Entretien réalisé par Mam Ouattara 

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