N’Goran Delphine, épouse Kouassi formée en Information en management, s’est reconvertie à la mode depuis 2002. Elle a démissionné de son poste Senior programme Assistance à l’UNICEF (Fond des Nations Unies pour l’Enfance) pour se consacrer aux siens. Alors qu’elle n’avait aucune expérience au préalable, la promotrice des pagnes tissés achète 5 tiges de fleurs et fabrique des œillets. Les commandes deviennent de plus en plus grandes et elle devient la fondatrice de ‘’D By Delko’’.

‘’D By Delko’’ est une entreprise de création vestimentaire, spécialisée dans la promotion des pagnes tissés.  Elle a été créée 2002 par N’Goran Delphine épouse Kouassi.

Travailleur humanitaire, Mme Kouassi était Senior programme Assistance à l’organisation Fond des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). Elle a dû démissionner de ce poste pour se consacrer à son entreprise.  « Après deux grossesses non espacées, j’ai pris la décision de prendre soin de mes enfants. Je les déposais à l’école et je restais à la maison. Pendant la crise (militaro-politique de 2002, ndlr), les couleurs du drapeau ivoirien étaient tendances. Un jour, j’ai vu une tige verte et la fleur blanche. J’en ai acheté cinq à 1500 FCFA et j’ai fait les œillets à l’aide d’un ruban orange. Mon mari en a porté sur sa veste pour se rendre au travail le lendemain. A son retour, j’avais 50 commandes. Puis, elles sont passées à 100. Voici comment ma structure est née », se souvient cette mère de 4 enfants.

Aujourd’hui, ‘’D By Delko’’ fabrique tout type de vêtements dont raffolent toutes les classes sociales. Ses vêtements sont faits à base de matières locales. Ainsi le pagne, baoulé, sénoufo, gouro, wè, et danfani, souvent associés au tissu gardine, super 150, donne divers modèles. Dans son magasin, on peut y découvrir des carpes, des duchesses, des habits de soirée, des vestes pour les bureaux…

Delphine a pris confiance en elle-même quand elle a commencé à travailler à domicile, à l’aide de son unique machine à coudre. Ses créations et sa persévérance, encouragées par la forte demande, l’a conduit à prendre un local dans la commune de Cocody en 2014. « Lorsque je déménageais, j’avais entre 300 000 F CFA et 350 000 F CFA. Ce qui m’a permis de payer les trois mois de caution du loyer », raconte-t-elle…  Elle y restera jusqu’à aujourd’hui.

Au départ, elle travaillait avec trois couturiers et un assistant. Aujourd’hui, elle travaille avec quatre personnes, dont deux embauchés, rémunérés au-dessus du Salaire minimum (SMIG). Avant d’intégrer ‘’D BY Delko’’, chacun a été soumis au préalable à un test d’aptitude.

Delphine dispose de deux magasins. L’un à côté de l’autre. «  Le premier, c’est pour les expositions, la vente. La production, elle, se fait dans le deuxième magasin, là où se trouvent les tailleurs ».

« Le défi que nous nous efforçons de relever ici, c’est de faire un travail impeccable en évitant au maximum les retouche. Nous sommes exigeants sur plusieurs aspects, notamment la ponctualité ».

« Avec une vingtaine de commande par mois, nous n’arrivons pas à satisfaire nos clients en même temps. C’est pourquoi nous ambitionnons d’agrandir le local et augmenter le matériel de travail. Nous sommes constamment sous pression, d’où la nécessité de faire ce que nous avons à faire avec beaucoup de sérieux », indique-t-elle. Son vœu, c’est de se doter d’une villa pour centraliser toute la production.

Mme Kouassi prévoit de transmettre son expertise aux jeunes filles désireuses d’être stylistes. Elle leur conseille néanmoins de prendre des initiatives. « Le langage consistant à dire, je cherche du travail, est un faux langage. Le travail est en nous tous. A chacun de révéler son potentiel. Quand quelqu’un dit qu’il n’a pas d’emploi, c’est qu’il n’a pas encore découvert son potentiel », se dit convaincue, la patronne de ‘’D By Delko’’.

MK

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