Les aides ménagères ressentent également les impacts de la Covid-19. Chômage provisoire, renvoie… sont autant d’inconvénients que subissent ces femmes en cette période difficile que traverse le monde.
Isabelle Dally dans la commune de Yopougon a dû retourner en famille, car dit-elle « les maquis étant fermés, ma patronne n’avait plus les moyens de nous payer. Elle nous a donc libéré le temps que la situation change ». Cette maman d’un petit garçon de cinq ans, qui n’appartient à aucune organisation de défense des aides ménagères attend impatiemment la fin de la crise tout en espérant retrouver son petit métier. « J’attends que la situation redevienne vite normale pour que je puisse me retrouver financièrement », lâche-t-elle.
Dans la même veine à Macory, une employée a chômé provisoirement pendant 33 jours, selon Gnepoh Roger Courtois, le Président de l’Association caritative chrétienne d’Afrique (ASCAF) qui n’a pas eu besoin d’intervenir avant que la situation redevienne normale. La jeune fille est retournée sur son lieu de travail, au terme d’un règlement à l’amiable.
Si les employés se retrouvent face à toutes ces difficultés, c’est bien parce « la crise sanitaire a baissé les revenus de tous », affirme Stéphane Assémian un résidant de la commune de Koumassi. Poursuivant, cet employeur qui a aussi libéré sa femme de ménage depuis le mois d’avril raconte « C’est difficile de respecter certains engagements c’est pourquoi on préfère les libérer. Si elles restent, les mois d’arriérés vont s’accumuler et se sera difficile par la suite. On les libère si ça va mieux, elles vont revenir. Dans le cas contraire elles vont chercher un nouveau travail », dit-il.
Face à ces difficultés que rencontrent les femmes de ménages, les Organisations non gouvernementales (Ong) de défenses des aides ménagères réagissent du mieux qu’elles peuvent. « Plusieurs cas de filles de ménages mises à la porte en cette période nous ont été rapportés. En plus des raisons financières, il y aussi la crainte que ces dernières soient une source de contamination. Dans ces cas, nous entamons des négociations avec les employeurs pour que les choses puissent entrer en ordre », souligne Yetingnan Awa Coulibaly, de l’Association de Défense des Droits des Aides ménagères et Domestiques (ADDAD-CI).
Que dit la loi ?
Le code du travail prévoit le chômage technique lié aux difficultés économiques ou aux évènements graves en l’article 16.11 du code de travail.
Selon la juriste Rogatienne Degrou Boni « L’employeur est tenu d’indiquer le délai de la période qui ne saurait excéder 4 mois auquel cas. En cas de renouvellement, l’employeur est tenu de verser au salarié un tiers du salaire brut ». Et d’ajouter : « eu égard à la période de la Covid-19, ces femmes se trouvent donc dans un cas de chômage technique. En principe, elles doivent percevoir une compensation salariale et cette période ne saurait excéder 4 mois. En tout état de cause, il faut saisir l’Inspection du travail qui va tenter une conciliation avant toute saisine du tribunal du travail ».
Les actions de l’Etat
Conscient de cette situation, l’Etat ivoirien par l’entremise de la ministre de la Solidarité, de la cohésion sociale et de l’indemnisation des victimes Mariatou Koné, a mis en place des actions de soutien aux personnes vulnérables. Pour les questions sociales économiques, beaucoup de femmes ne pouvant pas exercer à cause des mesures, Mariatou Koné a alloué une part de la chaine de solidarité à ces femmes. En témoigne Essie Rosine Tchétché sur les antennes de la RTI. « Je travaillais avec une femme qui vendait du placali ( un plat ivoirien fait à base de patte de manioc ), elle me donnait 1500F par jour avec la maladie, tout est arrêté c’était difficile, on arrivait même pas à manger. Les 25000F tombent à pic »s’en-est-elle réjouit.
MK