Le Mouvement des Femmes pour Mettre fin à la Violence à l’égard des Femmes et des Filles en Afrique de l’Ouest et Centrale tient ses premières assises régionales à Abidjan lors du Forum de haut niveau d’ONU Femmes qui vise à reconnaitre, célébrer et renforcer la société civile de la région.
Abidjan, Côte d’Ivoire, 9 décembre 2022 – Les 7 et 8 décembre s’est tenu le Forum sur le
Renforcement du Mouvement des Femmes pour mettre fin à la Violence à l’égard des Femmes et des
Filles en Afrique de l’Ouest et centrale, organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’égalité
des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes). Ce Forum se tient dans le cadre des 16
Jours d’Activisme contre la Violence Basée sur le Genre, une campagne historique menée par la société
civile qui se déroule du 25 novembre, Journée Internationale pour l’Élimination de la Violence à l’égard
des Femmes et des Filles, jusqu’au 10 décembre, Journée Internationale des Droits Humains.
Ces assises de haut niveau ont vu la présence des ministres de la justice du Gabon, de ministres de la
femme de la République Centrafricaine, de Sao Tomé Y Principe, et des représentants de la CEEAC, de
la CEDEAO et du Corps diplomatique, des organisations internationales du Système des Nations Unies
basés en Côte d’Ivoire et des organisations de la société civile de la région. Les représentants de la
Banque Mondiale, de l’UNOWAS, de l’UNOCA, ont aussi participé à cette rencontre et ont pu présenter
leur résultat en matière de lutte contre les VBGs.
M. Diarasouba Moussa Directeur de Cabinet de la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant
de la Côte d’Ivoire représentant Mme la ministre Nassénéba Touré a ouvert la rencontre en ces
termes : « La Cote d’Ivoire est heureuse et honorée de vous accueillir à Abidjan pour cet important
Forum qui se tient dans un contexte de recrudescence des violences à l’égard des femmes et filles
exacerbées par la pandémie du covid, les crises politico -humanitaires et le changement climatique.
Ce forum qui est un cadre d’échanges stratégique entre gouvernements, société civile et médias
permettra de produire des recommandations pertinentes dans le cadre de la prévention, du
financement des mécanismes nationaux de lutte contre les VBGs ».
Les organisations de femmes de la société civile du Benin, Burundi, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire,
Liberia, Mali, Niger, Nigeria, République Démocratique du Congo, Sénégal, Tchad, Togo ont toutes eu
l’opportunité d’informer sur la prévention, l’activisme et les stratégies gagnantes au niveau de leurs
pays pour mettre fin aux Violences basées sur le Genre (VBGs).
Mme. Sandra Oulate Fattoh, la Directrice du Centre de Développement pour le Genre de la CEDEAO
lors de son intervention a souligné :« Il existe trop peu d’information sur les mouvements des
femmes et activistes autour des VBGs, d’où la pertinence de ce forum pour documenter, recueillir
des données sur ces mouvements. Il y a une recrudescence mondiale des cas de VBGs surtout en
Afrique, la COVID a aussi causé des effets dévastateurs comme la féminisation de la pauvreté. Nous
devons tous travailler ensemble pour que les femmes et les hommes de notre région puissent vivre
dans un environnement exempt de violences ».
Ce Forum a été ponctué de panels de discussions sur différentes problématiques liées à lutte contre
les VBGs, mais également d’une exposition de deux jours sur le mouvement des femmes et des
activistes de l’Afrique de l’Ouest et du Centre pour mettre fin à la violence faite aux femmes et aux
filles.
Mme. Kapinga-Yvette Ngandu, Commissaire de la Promotion du Genre, Développement Humain et
Social de la CEEAC a débuté son allocution par une minute de silence pour les femmes victimes de
violences avant de déclarer :« De nombreux drames humanitaires secouent l’Afrique centrale et de
l’Ouest. Nous constatons des violences dans la cadre des conflits armés, avec des cas déplorables
d’d’esclavage sexuel, d’enlèvement, de mariage précoce des filles et de pratiques néfastes. Ce forum
interpelle les états membres qui doivent ratifier tous les corpus qui protègent les femmes, et
proposer des mesures encore plus concrètes. La violence contre les femmes est inacceptable dans
toutes les sphères et il nous faut travailler avec les gouvernements pour des solutions durables ».
Le Forum non seulement à cartographier et communiquer sur le travail essentiel fait par les
mouvements des femmes et la société civile dans la région pour mettre fin à la violence à l’égard des
femmes et des filles, mais il vise surtout à créer des espaces d’échange, partage et réseautage pour
développer des synergies et reconnaitre, célébrer et renforcer les mouvements de femmes.
Mme Florence Raes, Directrice Régionale a.i d’ONU Femmes Afrique de l’Ouest et du Centre a
déclaré : « Nous sommes réunis ici pour ce forum dans le cadre des 16 jours, que nous voulons être
un espace où les activistes, la société civile, les gouvernements et les institutions puissent se parler,
et réfléchir ensemble pour un activisme renforcé et plus puissant dans la région afin d’identifier les
défis et opportunités qui restent et construire ensemble un agenda commun de plaidoyer ».
La rencontre a permis de faire un diagnostic sur l’état des lieux des VBGs dans le contexte sous-
régional, sur les actions prises par les gouvernements et la société civile, les défis posés par le manque
de financement ou le rétrécissement de l’espace de la société civile et des droits des femmes.
Au sortir de ces assises les participants ont adopté La Déclaration d’Abidjan du mouvement des
femmes de l’Afrique de l’Ouest et du Centre contre les VBGs : une liste d’actions coordonnées entre
la société civile, les acteurs étatiques institutionnels et non-institutionnels pour l’élimination de la
violence faites aux femmes et aux filles dans la région de l’Afrique de l’Ouest et Centrale.
S’appuyantsur les constats et les réalités de chaque pays les participants s’engagent et recommandent
les actions suivantes :
• L’intensification du plaidoyer auprès des pays, des institutions régionales et sous régional en
vue du renforcement du cadre institutionnel et légal en lien avec les engagements
internationaux, régionaux et sous régionaux y compris leur mise en œuvre effectives ;
• La mise en place d’un fonds régional de lutte contre les VBG pour soutenir la société civile et
les gouvernements, financé par les États, les bailleurs et les communautés elles-mêmes ;
• La localisation des financements et des actions ;
• L’engagement des jeunes, notamment des jeunes filles à travers les médias sociaux, les outils
de communication innovant (slams, etc.) y compris les approches intergénérationnelles
• La mise en place de cadre multi-acteurs (media, leaders communautaire, associations,
groupements, etc.) et interministériel de suivi évaluations des initiatives de lutte contre les
VBG ;
• L’institutionnalisation de la collecte et l’analyse des données sur les VBG dans tous les pays,
au niveau sous régional et régional en vue de soutenir le plaidoyer pour le changement
durable de comportement ;
• La capitalisation et partage de bonnes pratiques dans les réponses y compris la gestion des
connaissances et accentuer la communication pour le changement de comportement.
ONU Femmes