Zalo Cindy est atteinte d’une pathologie rare depuis 12 ans. Accablée, cette dernière a adressé en 2021 un courrier de demande d’aide à la mairie de Cocody. Ainsi, à l’issue de son témoignage, la miss Côte d’Ivoire 2021, Olivia Yacé, a lancé à son tour une demande d’aide sur sa page Facebook pour lui porter secours. Dans cet élan de solidarité, la clinique Farah s’est proposée de l’accueillir dans leurs locaux. Ainsi, à la suite de l’alerte lancée, Hasan Ayek a facilité le contact avec cette clinique. Dans cet article, Prisque Cindy Zalo qui a su plus tard qu’elle est également atteinte de la maladie de rokitansky affirme ne pas avoir d’information sur l’avancement de son dossier.
Apparition des premiers signes
Dans mes 12 ans, à une certaine période, je ressentais de fortes douleurs au niveau du ventre. C’était horrible, ces douleurs étaient vraiment atroces. La première douleur était tellement forte que j’ai même perdu connaissance. Et tout est parti de là. Chaque fois que je devais avoir mes menstrues, je ressentais la même douleur et je n’arrivais pas à marcher. Jusque-là mes parents et moi ignorions l’origine de ce mal
Diagnostic de la médecine
Chaque mois, à la période de mes menstrues, menstrues que je n’ai jamais eues, les mêmes douleurs revenaient. Nous avons fait le tour de plusieurs hôpitaux. C’est dans cet élan que nous nous sommes rendus dans un hôpital spécialisé dans la procréation. A la suite d’une cœlioscopie, les examens ont révélé que je souffrais d’une endométriose. La cœlioscopie a révélé qu’il y avait des traces dans l’utérus. Mais le hic dans mon cas, c’est que je n’avais jamais fait de menstrues. J’étais sceptique, j’étais toujours inquiète et je me demandais pourquoi je ne faisais pas de menstrues. Pourtant, certaines femmes, présentant les mêmes symptômes de l’endométriose, faisaient leurs menstrues. Mais, moi non. Je n’avais jamais eu d’écoulement de sang. Toujours en route pour les hôpitaux, je devais finalement subir une opération à hauteur de 1.500.000 Fcfa.
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L’état de votre santé à présent
Je suis habituée à ressentir la douleur. Sauf que ça fatigue un peu mes pieds. Je n’arrive pas à marcher. Souvent, je ne sens pas mes pieds. Ces derniers temps, j’ai de très fortes douleurs au niveau du cœur. Il se met à battre très vite. Parfois, je pique des crises. Au stade où j’en suis, je me suis résignée à gérer mes douleurs en comptant sur mes propres forces. La prière est ma réelle force présentement. Sinon, suite à toutes ces démarches sans suite concrète, je suis découragée. Très souvent, j’ai eu envie de mettre fin à mes jours. Sincèrement, je me sens faible psychologiquement. J’ai besoin d’aide concrète. Je veux guérir. Être comme tout le monde. J’ai même eu recours à la médecine traditionnelle. J’ai essayé toute sorte de médicament en vain.
Retour sur la demande d’aide financière
Je devais subir une opération qui s’élevait à 1.500.000 Fcfa. C’était difficile pour mes parents de réunir cette somme. C’est ainsi qu’après avoir expliqué cette situation à mes amies, ceux-ci m’ont conseillé d’adresser un courrier de demande d’aide à la mairie de Cocody. L’impact de cette maladie sur mes études ne laissaient pas mes amis indifférents. Une fois adressée à la mairie de Cocody, cette lettre s’est retrouvée dans les mains de la miss Olivia Yacé. C’était en 2021, l’année de son sacre. Elle m’a rencontré. Je lui ai raconté mon histoire. Elle l’a publié sur les réseaux sociaux dans l’intention de demander de l’aide. La clinique Farah s’est proposée pour mon opération de l’endométriose. Nous ignorions jusque-là que je souffrais en réalité de la Rokitansky. C’est lorsque la miss Olivia et moi sommes rendus à l’hôpital pour des examens. Quand le médecin a vu l’IRM que nous avions fait et il nous a dit que l’analyse montrait qu’il y avait la maladie de Rokitansky. Je venais ainsi d’apprendre que je ne souffrais pas seulement d’endométriose, mais aussi de la maladie de Rokitansky, une maladie plus sévère que l’endométriose. D’où ces fortes douleurs et l’absence de menstrues.
Votre réaction à la découverte de cette maladie
Quand j’ai su cela, j’étais choquée et bouleversée. J’ai fondu en larmes et j’avais le cœur brisé. En fait, certaines recherches montrent que les personnes atteintes de la maladie de Rokitansky n’ont pas la possibilité d’enfanter. C’est presque impossible.
La présence des bonnes volontés
Olivia Yacé ne m’a jamais lâché, car son but en prenant contact avec moi était de faire une demande d’aide sur les réseaux sociaux. Ça a été le cas. C’est à la suite de cette demande que la clinique Farah qui s’était engagée à me recevoir pour les soins. Depuis les résultats de l’IRM, nous ne savons pas si notre dossier est toujours sur la table ou rangé au tiroir. Je souffre terriblement. Depuis le mois de juillet, mon dossier est resté comme ça. Je ne sais pas s’il est toujours suivi ou pas. Mais je suis encore en contact avec le médecin. Lorsque j’ai des bobos, je lui en parle et il me prescrit une ordonnance pour calmer la douleur. Selon moi, lorsqu’ils ont vu les résultats, ils ont réalisé que c’est un cas complexe. D’où leur réticence. Donc, on est face un grand point d’interrogation. Qu’en est-il de mon dossier ?
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Propositions des médecins
Je précise que Hasan Hayek a été l’intermédiaire entre nous et la clinique Farah. Une fois à la clinique Farah, ils ont demandé à refaire toutes les analyses et ils ont dit qu’ils allaient me revenir. Les médecins de cette clinique devraient se concerter concernant mon cas. Quand ils m’ont recontacté, ils m’ont informé qu’il n’y avait pas de problème avec l’utérus. Qu’il y a un utérus, mais celui-ci ne se termine pas par un col. Le médecin m’avait proposé des injections pour bloquer les périodes de menstruation, mais j’ai refusé. J’ai dit que je préférais affronter mes douleurs, car elles me permettaient de me sentir femme. Je veux plutôt guérir de cette maladie.
Des opérations déjà subies
J’ai subi au moins quatre opérations sans suite. Cela n’est pas étonnant, car je ne souffrais pas que d’endométriose, mais aussi de la maladie de Rokitansky. En mars 2021, j’ai subi une opération de myomectomie. Ce que je ne comprends pas, c’est que pendant tout ce temps aucun médecin n’a pu me dire qu’il y avait un problème aussi inquiétant (mon utérus n’a pas de col). D’où l’inefficacité des précédentes interventions chirurgicales. C’est la 5e opérations qui n’a pas encore eu lieu.
Etat d’esprit actuel
Sincèrement actuellement, je ne vais pas à l’hôpital. Quand j’ai mal, je me couche, je prends mes suppos (Profenid). Sauf que les suppositoires ne calment plus automatiquement la douleur. Souvent, je peux prendre deux ou trois pour faire passer la douleur.
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Sostene Bonon (stagiaire) / Grace Djazé