Elle n’est pas reconnue par les textes législatifs. Mais la dot est un symbole important dans les démarches de demande en mariage en Afrique. Sur le continent noir, la dot vise à demander la main d’une femme à ses parents. Elle se présente sous forme de biens financiers et/ou matériels. Cet engagement vise à unir l’homme et la femme ainsi que les deux familles engagées. Au cours de cette cérémonie, les futurs fiancés se font réciproquement des promesses. Promesses qui peuvent se retrouver rangés aux oubliettes, d’où la séparation de ceux-ci. Dans ce cas, certaines familles exigent le remboursement de la dot. Ce qui soulève un débat. Est-il normal de rembourser la dot après une séparation ?
Rembourser la dot ! Des personnes estiment cela normal si et seulement si c’est la femme qui est à l’origine de la séparation. Pour eux, cela entraînerait une prise de conscience de celle-ci. « Si la séparation vient de la femme, c’est normal de rembourser la dot. Ainsi, elle ne pourra plus le refaire avec d’autres hommes », affirme un homme marié avoisinant la quarantaine.
En parlant de la responsabilité de la femme, d’aucuns pensent que certaines prennent le malin plaisir à se faire doter, rompre et ensuite se faire doter par une autre personne dans le seul but de se faire de l’argent.
À en croire ceux-ci, ces femmes jouent à ce petit jeu pour s’enrichir.
C’est pourquoi, disent-ils : « quand il y a rupture après le paiement d’une dot, il faut systématiquement que les parents de la femme remboursent celle-ci ». Puis d’ajouter : « c’est trop facile de se faire doter, rompre et ensuite se faire doter par un autre homme, la vie n’est pas si facile qu’elles le pensent ».
Selon Blandine Kouamé, jeune fille en âge de se marier, si la dot est remboursée, moins de femmes abandonneraient leur foyer par des prétextes absurdes. Et de poursuivre : « les femmes aiment trop se plaindre. Surtout quand les hommes les mettent chez eux après avoir rempli toutes les conditions. Ce qui fait mal, c’est qu’au début, elles sont comme des anges, en tout cas pour moi la dot doit être remboursée ».
Pour d’autres, comme Tonkpi, la dot doit être réclamée et remboursée après rupture. « Les femmes de maintenant usent de stratégie, elles veulent être dotées, mais dès qu’elles obtiennent ce qu’elles veulent, elles changent de visage. Personnellement, il ne faut même pas attendre qu’il ait séparation pour réclamer la dot, il faut la réclamer dès que la femme change d’attitude, même étant encore dans le foyer », affirme cet originaire de l’ouest.
Si pour certains la dot doit être obligatoirement remboursée, d’autres pensent le contraire. « Chez nous il n’est pas question de remboursement de dot après séparation quelques soient les raisons. C’est la coutume », explique Ange, une femme Toura, peuple de l’ouest de la Côte d’Ivoire.
« Une dot, qui a été payée à travers une grande fête ne doit, ni être réclamée ni être remboursée. Pour moi cela n’honore pas celui qui la réclame », explique monsieur Sié, originaire du nord.
Selon Oscar, la femme est souvent accusée à tort en cas de séparation. Pourtant révèle-t-il : « les hommes sont souvent responsables de ces ruptures ». C’est pourquoi, cette histoire de remboursement de dot n’est pas nécessaire selon lui.
Nous sommes en Afrique et l’Afrique a ses mystères. Chez certains peuples la dot est remboursée après séparation, par contre certains ne le font pas.
Alors chacun peut réagir face à la situation en fonction de sa culture.
Par contre, même si certaines cultures exigent le remboursement de la dot, il faut savoir qu’en cas de non-remboursement de celle-ci la famille incriminée ne peut être poursuivie. Car selon la loi N°64-381 du 07 octobre 1964, la dot n’est pas reconnue.
Sostene Bonon (Stagiaire)