Le succès de ce pays repose sur l’agriculture a dit le sage. Mais le constat est que le secteur du vivrier est à la traine. L’auto-suffisance alimentaire est un défi. Pour faire face à ce défi, l’État Ivoirien et la banque mondiale ont signé un accord de financement de 153 milliards, en vue de la mise en œuvre du projet de développement des chaines de valeur vivrières (PDC2V).
Le corps préfectoral des régions du Goh, la Nawa et du Loh-Djiboua ainsi que les chefs de services de différents ministères ont pris part à un atelier à Gagnoa le 30 mars. Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet de développement des chaînes de valeur vivrières. Ce projet concerne essentiellement le manioc, le maraîcher et l’aquaculture. Trois produits de grande consommation selon une étude menée par le ministère de l’Agriculture. «On veut développer l’aquaculture pour freiner un peu l’importation des poissons. Les carpes que nous consommons viennent pour la plupart de la Chine. Aujourd’hui, l’attieké est au quotidien de l’alimentation en Côte d’Ivoire. C’est ce qui explique le choix du manioc et de l’aquaculture parmi ces trois cultures sélectionnées. Mieux, nous avons la terre et les cours d’eau. Il faut donc exploiter les potentialités de nos régions », a soutenu Layon Philbert, directeur régional du Gôh du ministère de l’Agriculture et du développement rural. Il a participé à l’atelier de sensibilisation et de formation des autorités régionales en vue de la divulgation dudit projet.
Mahamane Ouattara, formateur, a expliqué que le choix s’est porté sur ces trois spéculations parce qu’elles sont prometteuses et leur vulgarisation permettra de garantir la sécurité alimentaire. «Si on s’appuie sur ces cultures, on aura une valeur ajoutée assez rapide et on contribuera à améliorer les revenus et créer des emplois», a déclaré Mahamane Ouattara. Lancina Fofana, préfet du département de Gagnoa a situé l’enjeu de l’atelier en indiquant que cette rencontre est une réponse à la problématique au développement du vivrier. Ce projet, poursuit-il, consacre une place prépondérante aux femmes et aux jeunes. «Il s’agit d’accompagner les acteurs du secteur vivrier à être de véritables professionnels et attirer les institutions financières pour accompagner les projets. Le gouvernement veut ainsi procéder à la transformation structurelle du sous secteur du vivrier afin de garantir à tout citoyen un accès aux produits vivriers tant en qualité qu’en quantité », a déclaré le préfet.
Le PDC2V fait une part belle aux femmes en finançant leurs projets à hauteur de 90%, non remboursable. Outre le financement, le monde du vivrier est confronté à d’autres problèmes dont celui du changement climatique, l’accès limité aux marchés et à la technologie. «Nos producteurs sont encore à l’étape des dabas. Il faut trouver des stratégies pour résoudre tout ces problèmes», a soutenu le formateur qui voit dans le PDC2V la solution pour faire du manioc, le maraicher et l’aquaculture la voie idéale pour atteindre la sécurité alimentaire. Signalons que le projet couvre une période de 6 ans (2021-2027). Il vise, à l’échelle nationale, 600 milles personnes dont 50% de femmes.
Alain Doua