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L’ananas est l’une des cultures importantes dans l’économie ivoirienne. La baisse de production de l’ananas emmène les acteurs à réfléchir sur la redynamisation de la culture de l’ananas

Fini l’âge d’or de l’ananas. Des années 1980 au début des années 2000. L’ananas avait un impact fort sur le PIB de la Côte d’Ivoire. Cette période est derrière nous actuellement. La filière ananas n’a plus son lustre d’antan et les problèmes sont nombreux. Sur 135.000 ha consacrés à la culture fruitière en Côte d’Ivoire, l’ananas occupe 15.000 ha, soit environ 11 %. Le secteur se caractérise par une grande diversité d’opérateurs à tous les niveaux : on a environ 2.500 petits planteurs d’ananas qui réalisent 80 % de la production de façon informelle ou traditionnelle.

La Côte d’Ivoire est classée deuxième pays exportateur d’ananas en Afrique derrière le Ghana. La Côte d’Ivoire transforme localement un quart de sa production, soit une moyenne de 7 500 tonnes d’ananas. Les Ivoiriens boivent plus jus de fruits qu’ils n’en mangent. A Abidjan presqu’à chaque carrefour ou chaque ruelle on a un stand de boisson naturelle.

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A côté de la production de petits volumes pour une consommation immédiate exigeant peu de technicité, il y a la fabrication industrielle, qui demande un certain nombre d’équipements, d’infrastructures et un certain savoir-faire pour gérer les stocks de fruits, produire le jus et, surtout, le conserver.

Beaucoup d’usines ont ainsi été créées. On parle de problème d’infrastructures, d’équipement mais il y a aussi le problème de matière première. En Côte d’Ivoire, la production nationale d’ananas est passée de 238.000 tonnes en 2000 à 50.000 tonnes courant 2022. Les zones traditionnelles de culture de l’ananas, qui entouraient Abidjan, ont reculé vers l’intérieur du pays à cause de la pression foncière.

Pour y remédier, l’Etat a entrepris depuis 2019 d’apporter son appui aux producteurs. Ainsi, le 16 février 2023 à la Caistab, à Abidjan Plateau le ministère de l’Agriculture et du développement rural, en collaboration avec le Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricoles (Firca), a procédé à la remise d’équipements et de matériel agricole à deux faîtières de la filière ananas, dans le but d’améliorer la production.

« Le secteur agricole a toujours été et demeurera, longtemps encore, un des piliers du développement de la Côte d’Ivoire. Afin de rendre le secteur plus attractif pour les jeunes, l’agriculture ivoirienne doit se moderniser pour accroître sa productivité, améliorer les revenus des producteurs et développer les connexions avec les marchés de consommation », a affirmé le ministre Adjoumani. Il avait à ses côtés Atsin Léon, le directeur exécutif du Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricoles (Firca) qui est l’unité opérationnelle du Programme d’urgence de soutien aux filières agricoles d’exportation et au secteur des productions alimentaires (Purga). Initié par l’Etat en 2020 pour atténuer les effets de la crise due à la Covid-19, le Purga est à sa deuxième phase.

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Cette cérémonie de remise de matériels s’est passée quelque mois après la rencontre des acteurs de la filière ananas. En effet à l’initiative du Projet des chaînes de valeur compétitives pour l’emploi et la transformation économique (Pccet), un atelier autour de la filière ananas s’est tenu les 17 et 18 octobre 2022 à Grand-Bassam. Le diagnostic fait montre que cette filière souffre de plusieurs maux que sont les difficultés pour l’acquisition de matériels et d’intrants ; une désorganisation totale de la filière ; l’inexistence d’organisation professionnelle et de matériel agricole fonctionnel. 

Le Projet des chaînes des valeurs compétitives pour l’emploi et la transformation économique (Pccet) a pour objectif de permettre aux planteurs d’atteindre un niveau de développement qui leur favorisera une vie décente.

Sékongo Naoua

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