Vouloir garder pour soit la chose qu’on aime est légitime. Il en est ainsi dans le cas du mariage. Mais la jalousie excessive est un gros problème dans les couples. Voiedefemme.net s’est penché sur la question. Notre dossier.
La jalousie est un vilain défaut. Dans un couple, la jalousie est l’une des premières sources de tension. Si celle-ci peut être minime et sans grandes conséquences, elle peut aussi parfois atteindre des sommets et frôler l’obsession. Certains partenaires se mettent alors à voir la menace partout et commencent à développer une certaine forme de jalousie envers les exs de leur moitié. C’est « le syndrome de Rebecca ».
Le nom de syndrome de Rebecca a été inventé par Carmen Posadas, écrivaine espano-uruguayenne qui vit en Espagne, dans son livre « Le syndrome de Rebecca : guide pour faire apparaître des fantômes ». Le concept vient du film de Hitchcock basé sur le roman de Daphne du Maurier écrit en 1938. Le livre raconte l’histoire d’une femme qui épouse un veuf et qui rencontre le fantôme de son épouse décédée, prénommée Rebecca. Son esprit hante le couple et essaye de convaincre le mari de quitter sa nouvelle femme. De quoi faire naître chez celle-ci une extrême jalousie envers une personne morte, qui n’existe plus. Le syndrome de Rebecca est une maladie très répandue.
La jalousie est un sentiment commun et nous en faisons tous l’expérience de temps en temps. C’est une émotion naturelle et elle n’est pas négative si elle est contenue dans certaines limites. Dans le syndrome de Rebecca, les bonnes limites sont dépassées et cette émotion dégénère et devient négative, causant une grande souffrance. C’est un problème affligeant, nuisible et très limitant, qui vient de la perception erronée et irrationnelle de soi-même, dans laquelle on se sent peu précieux ou peu aimable.
La jalousie rétroactive touche plusieurs couples. Les facteurs pouvant la déterminer sont nombreux. Mais trois peuvent être retenus. Un faible estime de soi, un état d’anxiété généralisé ou un traumatisme passé. « Le syndrome de Rebecca » est une réalité dans de nombreux couples. Le syndrome de Rebecca se manifeste par des pensées intrusives sur le passé de l’autre, des interrogations sur ses anciens partenaires, de la curiosité mal placée. Certains vont même jusqu’à fouiller dans les affaires, dans le téléphone, à contrôler ses fréquentations et à critiquer ses anciens partenaires. « Cela devient obsessionnel chez certaines personnes, et c’est vecteur d’angoisses permanentes », précise une psychologue.
Faire face au syndrome de Rebecca peut être difficile et avoir de graves répercussions sur la santé de la relation du couple. Le syndrome de Rebecca est presque le dégât assuré dans le couple. Mais comment gérer et dépasser ce sentiment de jalousie presque incontrôlable ? Deux approches sont possibles. La première est une approche personnelle. Discuter de manière franche et ouverte avec votre moitié. Essayer de la rassurer. « En tant que partenaire qui subit, il faut réussir à répondre aux angoisses de l’autre le plus clairement possible, et essayer d’être le plus honnête », conseille la psychologue Alexandra Moins. La deuxième approcher serait de faire intervenir un psychologue afin de réussir à faire abstraction de ce passé qui ne vous appartient pas et sur lequel vous ne pouvez exercer aucun contrôle.
Sékongo Naoua
