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Son nom est désormais inscrit au panthéon du taekwondo ivoirien. Le sacre lors du championnat du monde de taekwondo à Bakou en Azerbaïdjan au mois de mai, fait de lui le premier ivoirien médaillé d’or. Cissé Cheick est un modèle pour la jeunesse ivoirienne.

Cissé Cheick. Ce nom est comme écrit en lettres d’or. En tout cas quand on parle de taekwondo au pays d’Houphouët Boigny, son nom sonne en premier. Cissé Cheick n’est plus un garçon quelconque en Côte d’Ivoire et dans le monde entier. Cheick Cissé Sallah Junior, né le 19 septembre 1993 à Bouaké, est un taekwondoïste. Ce jeune athlète voue, depuis son plus jeune âge une véritable passion pour cet art martial. Sallah, pas Mohamed mais Cissé, est un passionné que rien ne semble arrêter. S’entraîner, s’entraîner encore et encore. Telle est sa devise. Cela s’est démontré quand nous l’avons joint au téléphone le 04 avril 2023. « Merci pour tout.  Mais excusez-moi, est-ce qu’on peut se rappeler. Je suis dans les vestiaires en train de m’habiller pour l’entraînement », nous avait répondu poliment le champion depuis Palma de Majorque (Espagne), où il vit désormais.

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Né à Bouaké, au centre du pays, dans une famille modeste, le jeune Cissé s’entraîne dans des conditions très difficiles, parfois sur le sol nu, se rappelle Christian Kragbé. Un champion était en train de naître. « Rien ne m’a été donné », affirme Cheick Cissé, lorsqu’il se remémore son parcours atypique. « On a essayé de forcer le destin par les entraînements, par la volonté. Quand on a vécu ce genre de situation, ça ajoute quelque chose au mental », affirme le taekwondoïste. Le monde et ses mystères. Rien ne semble arriver par hasard. Pour le champion, tout est parti de quelque part. Un fait ordinaire. Le père du Cheick, Abdelkader Cissé, lui fait découvrir les arts martiaux, en commençant par le karaté pour lui faire gérer son stress. Il ne savait pas que par cet acte, il était en train de fabriquer un champion, un modèle pour toute une jeunesse. Formé au centre d’entraînement de Koumassi, à Abidjan, Cheick Cissé est arrivé à 10 ou 11 ans à peine. Son premier entraîneur de taekwondo, Christian Kragbé s’en souvient encore comme si c’était hier.

Personne ne savait que ce jeune homme frêle allait devenir le champion dont toute la Côte d’Ivoire est fière aujourd’hui. Tout parle pour lui. Médaille d’or dans la catégorie des plus de 87 kg aux championnats du monde de taekwondo 2023 à Bakou, en Azerbaïdjan. Médaille d’or dans la catégorie des moins de 87 kg aux championnats d’Afrique de taekwondo 2021 à Dakar au Sénégal.  Aux Jeux Olympiques de 2016 à Rio, Cheick Cissé avait remporté l’or. Le 05 septembre 2016 Cissé Cheick Sallah a été fait Officier de l’ordre national du mérite ivoirien.

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C’est un modèle pour toute la jeunesse ivoirienne. Un vrai taekwondoïste qui incarne en lui-même la devise du taekwondo. C’est à dire la courtoisie l’intégrité, la persévérance, le contrôle de soi. Son sacre lors du championnat du monde de taekwondo à Bakou en Azerbaïdjan au mois de mai dernier, fait de lui le premier ivoirien médaillé d’or. En triomphant du mexicain Carlos Adrian Sansores Acevedo, Cissé Cheick s’est inscrit dans l’histoire contemporaine de la Côte d’Ivoire. Il ouvre la « short liste » des médaillés. Cette victoire lui a valu son élection comme membre au comité des athlètes de la World taekwondo pour les quatre prochaines années.

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Depuis l’introduction du taekwondo en Côte d’Ivoire par le maître sud-coréen Kim Young Tae, en 1968, le nombre d’adeptes ne cesse de croître. « Parmi les premiers élèves qu’il a eus, il y avait des autorités ivoiriennes, dont le général Gaston Ouassénan Koné », ancien ministre dans plusieurs gouvernements, explique Christian Kragbé. Cet engouement des élites a donné de la visibilité à la discipline, qui compte aujourd’hui 254 clubs et 40 000 élèves âgés de 4 à 80 ans. « Nous sommes la deuxième fédération après le football en termes de licenciés. Les clubs se remplissent parce qu’une médaille olympique, c’est un exemple à suivre », explique l’entraîneur. Et Cissé Cheick reste un flambeau.

Sékongo Naoua

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