Le programme Filets sociaux productifs est une initiative du gouvernement ivoirien. C’est un appui technique et financier à des familles en difficultés.
« Les Filets sociaux productifs ne sont pas une charité, mais favorisent l’autonomisation des ménages les plus vulnérables », s’est voulu clair Koné Kipeya, coordonnateur du projet Filets sociaux. Le programme Filets sociaux productifs bénéficie d’un appui technique et financier initial de la Banque mondiale depuis 2015. En fait le programme intervient dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de protection sociale (Snps) adoptée en mai 2014. Il consiste en l’octroi, sur trois ans, d’allocations trimestrielles non remboursables d’un montant de 36 000 Fcfa, soit 144 000 Fcfa par an. Le mécanisme de paiement utilisé est le paiement électronique au moyen des téléphones portables offerts aux ménages vulnérables concernés. En plus des allocations, le projet assure un suivi régulier des familles bénéficiaires, à travers des mesures d’accompagnement pour les aider à mieux gérer l’argent reçu et s’assurer qu’au bout de trois ans, les bénéficiaires puissent sortir de leur situation de précarité.
Le programme a commencé par la phase I en août 2015 pour la période 2015-2020. Cette phase visait l’amélioration des conditions de vie des ménages ciblés parmi les plus pauvres du milieu rural. En janvier 2019, le nombre de bénéficiaires a atteint les 50 000 ménages. Ces bénéficiaires étaient repartis entre seize régions. Il s’agit des régions du Tonkpi, du Gbêkê, du Kabadougou, du Worodougou, du Béré, du Hambol, du Bounkani, du Poro, du Tchologo, de la Bagoué, du Folon, du Bafing, du Haut Sassandra, de la Marahoué, du Iffou et du Belier.
Depuis, le nombre de bénéficiaires ne fait qu’augmenter. 15 000 ; 50 000 ; 77 000 ; 100 000 et désormais 227 000. Entre temps ce n’est plus une affaire de milieu rural mais aussi une affaire de milieu urbain. Répartis sur l’ensemble du territoire national (toutes les 31 régions sont couvertes), ce sont 227 000 ménages bénéficiaires qui sont couverts par le programme. Soit 125 000 dans plus de 1800 villages en zone rurale et 102 000 en zone urbaine. Les ménages bénéficiaires du programme Filets sociaux productifs sont retenus selon une approche rigoureuse.
Pour être éligible au programme Filets sociaux productifs, les ménages doivent satisfaire certaines conditions. Être identifié comme résident permanent dans une localité de la zone d’intervention du projet ; être pré-identifié comme un ménage éligible en raison de sa situation d’extrême pauvreté après l’enquête ménage ; avoir en son sein au moins un enfant de 0 à 15 ans ou une femme enceinte au moment de l’enquête ; être confirmé par la communauté de son milieu de résidence comme un ménage en situation de pauvreté extrême ou un cas particulièrement vulnérable du fait de l’âge, d’un handicap ou toute autre situation de vulnérabilité ; se faire également enregistrer par le projet dans la base de données des paiements électroniques.
Le projet Filets sociaux productifs ayant pour rôle d’élever le niveau de consommation des ménages les plus vulnérables par l’octroi des allocations trimestrielles de 36.000 Fcfa permet de sortir ces bénéficiaires de l’extrême pauvreté à travers la réalisation d’activités génératrices de revenus.
« Nous ne faisons pas que distribuer de l’argent, nous apportons une formation sur la bonne utilisation du budget familial et l’initiation ou l’accroissement des activités génératrices de revenus. Pour 2021, plusieurs personnes ont été formés sur le budget familial et nous avons encadré certaines associations villageoises d’épargne et de crédit afin de leur permettre de réaliser des activités génératrices de revenus. Ce mécanisme d’économie sociale permet de briser ce cercle vicieux de la pauvreté », a précisé Koné Kipeya, coordonnateur du projet Filets sociaux. Et d’instruire sur les conditions d’éligibilité. « Pour bénéficier du programme Filets sociaux productifs, les ménages cibles doivent être identifiés comme résident permanent dans une localité de la zone d’intervention du projet, ensuite pré-identifiés comme un ménage éligible en raison de sa situation d’extrême pauvreté après une enquête-terrain. De plus, ils doivent être confirmés par la communauté de leur milieu de résidence, comme des ménages en situation de pauvreté extrême ou des cas particulièrement vulnérables du fait de l’âge, d’un handicap ou toute autre situation de vulnérabilité. Le principe de cette assistance est de les hisser au-delà de ce seuil de pauvreté afin d’améliorer leur niveau de consommation », a enseigné le coordinateur.
Sékongo Naoua