Le mil est une céréale d’origine africaine très prisée pour ses qualités nutritives. Il est cultivé en Côte d’Ivoire dans toute la région Nord du pays.
Cultivé généralement en Afrique dans les zones du Sahel, le mil est une céréale à plein potentiel. En raison de ses nombreux avantages autant pour la santé des consommateurs, la sécurité alimentaire que pour les producteurs, la valorisation de la culture du mil devient un défi. Si bien que l’Assemblée générale des Nations unies a déclaré 2023 comme l’année internationale du millet. L’objectif est de faire la promotion d’une production durable du mil et de défendre la nécessité d’améliorer l’efficacité de la chaîne de valeur.
En Côte d’Ivoire, le maïs, le mil et le sorgho constituent, avec le riz, les principales céréales pour la réalisation de l’autosuffisance alimentaire. Le mil représente une importante céréale dans le nord de la Côte d’Ivoire. Sa production est estimée à environ 40 000 t/an. Le mil joue un rôle important dans l’alimentation. Mais sa culture est confrontée à de multiples contraintes : le déclin de l’engouement de la culture lié au manque de mécanisation, à la transhumance des bœufs (décembre, janvier jusqu’en avril) à l’avènement de l’anacarde et au changement climatique, les variétés traditionnelles aux faibles rendements (460 kg/ha) et les pratiques culturales rudimentaires.
Pour contribuer à l’amélioration de la production du mil en Côte d’Ivoire, durant la période 2016-2019, le Centre national de recherche agronomique (Cnra) a mis au point deux nouvelles variétés performantes de mil (FM 16 avec 2,5 t/ha ; FM 78 avec 1,5 à 2 t/ha) et entretenu une collection de 180 accessions. Pour la 6ème génération 2020-2023, l’accent a été mis sur la diffusion des variétés créées, l’élaboration des itinéraires techniques et des méthodes de protection de la culture contre les ravageurs.
Le jeudi 26 octobre 2023, le Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricoles (Firca) et ses partenaires ont célébré l’année internationale du mil 2023. Une cérémonie qui s’est déroulée autour des avantages de la filière ainsi que des perspectives de valorisation. Le Firca et ses partenaires : la Fao (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), l’ambassade de l’Inde et Inades-Formation ont décidé de s’investir pleinement dans la filière céréalière afin d’assurer la valorisation des aliments locaux particulièrement le mil.
« Le millet est considéré comme une céréale mineure. Pourtant c’est une céréale résiliente, riche en nutriments et résistant au changement climatique. Son adaptation à une variété d’environnement, fait de lui, une culture essentielle pour l’avenir de l’agriculture et de la nutrition », a expliqué le Président du conseil d’administration (Pca) de l’Inades-formation. L’année 2023 est pour sensibiliser les citoyens, consommateurs, producteurs, bailleurs et les gouvernements sur les avantages nutritionnels, sanitaires et financiers des céréales dites durables. Les céréales concernées sont : le mil, le sorgho et le fonio.
L’Inde est un partenaire privilégié de la Côte d’Ivoire. Rajan Rajesh, son ambassadeur, a exprimé l’ambition de son pays. « Nous devons continuer à soutenir nos agriculteurs à investir dans le millet, qui présente plusieurs avantages nutritionnels. Cette cérémonie est une occasion pour nous, de réaffirmer notre aide à la population dans la production du millet. C’est une céréale qui contribue de manière significative à la sécurité alimentaire et à la nutrition, elle assure également les moyens de subsistance et les revenus des agriculteurs », a-t-il indiqué. C’était au cours de la célébration de l’année internationale du mil 2023.
On le sait. Dans le monde, l’année 2023 est la célébration du mil. Cette initiative prise à la 75ème session de l’assemblée générale de l’ONU en mars 2021 vise à promouvoir la céréale pour ses qualités nutritives. Le mil dispose d’une concentration plus importante en micronutriments (fer et zinc) que le riz et le blé. Le mil jouit d’une capacité d’adaptation exceptionnelle aux conditions climatiques difficiles. Il peut ainsi être un rempart contre la sécheresse car il peut fleurir à 42 °C. Souvent absente des statistiques internationales parce que considéré comme une « céréale secondaire », le mil jouit d’une importance particulière en Asie et en Afrique.
Pour rappel. L’Inde est le premier producteur mondial de mil avec près de 11 millions de tonnes. En Afrique, le premier producteur est le Niger avec 3,5 millions de tonnes en 2020, suivi du Nigeria (2 millions de tonnes).
Si le mil bénéficie d’une résistance aux conditions climatiques rudes, sa culture doit faire face aux faibles rendements. D’où le défi.
Sékongo Naoua