Le bégaiement est un trouble de la parole qui se caractérise par des répétitions fréquentes de parties de mots. Il peut être à l’origine de difficultés scolaires.
Les troubles du langage oral correspondent à un trouble de l’articulation, à un retard de parole ou de langage, à un bégaiement ou à une dysphasie. Parfois associés à d’autres troubles, ils peuvent perturber le comportement de l’enfant. Le bégaiement est l’étirement de sons et des blocages sur des sons. La cause la plus fréquente du bégaiement est la génétique, et non le tempérament de l’enfant ou le stress. Plus de 70 millions de personnes bégaient dans le monde. Le bégaiement est un problème pour la famille du bègue et pour le bègue lui-même. Les bègues doivent faire face à leur sentiment de honte, au manque d’estime de soi, à la peur de devoir s’exprimer. Les personnes atteintes de bégaiement sont confrontées à la méconnaissance de ce trouble dans le monde environnant, aux moqueries et parfois au manque de respect.
C’est donc à juste titre que depuis 26 ans, chaque 22 octobre est une occasion donnée aux personnes qui bégaient de se faire entendre, et à toute personne qui se sent concernée de mieux connaître ce trouble de la parole et de la communication. La journée mondiale du bégaiement est l’occasion d’une prise de conscience par les non bégayants, des difficulté relationnelles qu’entraine cette infirmité. Moqueries des camarades de classe, pression des parents ne comprenant pas, le bégaiement est sans doute encore plus terrible chez l’enfant que chez l’adulte.
Même si les spécialistes n’ont pas encore déterminé, de façon certaine, les causes de ce trouble du langage, il est possible de le contrôler ou de le guérir par des traitements orthophoniques ou psychologiques. La meilleure des choses est de se faire consulter tôt. Justement la Journée mondiale de bégaiement, célébrée le 22 octobre de chaque année, est l’occasion pour avoir des renseignements sur ce trouble. Car plus le dépistage est effectué tôt (cela est possible dès 2-3 ans), moins le traitement est long. Il faut consulter tôt car le bégaiement est très souvent réversible chez le petit enfant. Dans 6% des cas il y a une rémission spontanée la première année, ce qui donne une petite marge d’observation. Mais à partir de cinq ans déjà, le bégaiement s’est ancré, et il est plus difficile d’obtenir une guérison.
Tout n’est pas pour autant désespérant. Il y a des grands noms en Côte d’Ivoire et dans le monde qui ont réussi à combattre ce handicap. Aristote (philosophe), François Bayrou (politicien), Bruce Willis (acteur), Winston Churchill (premier ministre, prix Nobel de littérature), Albert II (Prince de Monaco), Ben Johnson (athlète), Tiger Woods (golfeur), Albert Einstein (comme quoi tout est relatif !). Plus près de nous, Diallo Ticouaï Vincent a réussi à vaincre ce trouble du langage. L’artiste ivoirien Kajeem, rappeur de renom, est un exemple.
Il semblerait qu’il y a des petites choses qui peuvent aider. « Mon père m’a montré une astuce. Il s’agit de mettre le crayon dans la bouche pendant mes séances de lecture, alors que j’étais en classe de 6e ». « Le théâtre permet de régler ce dysfonctionnement du langage. Pendant la répétition, on met de petites pierres entre la joue et la gencive de l’acteur bègue. Il répète avec ces cailloux (bien lavés) dans la bouche. Et au bout d’un an, la rééducation est parfaite ».
Si cela a marché pour certains c’est que d’autres peuvent essayer.
SN