Le piercing attire pas mal de filles, et adolescentes, mais la pratique n’est pas sans risque.

Le piercing est une pratique qui consiste à percer une partie du corps (oreilles, bouche, sexe, nez,…) pour y mettre un bijou. Selon les professionnels du milieu, ce look beaucoup plus apprécié des jeunes filles prend de l’ampleur pendant la période des vacances.

C’est une joie immense mêlée de douleur que ressent  Marlyse Kouassi, ce mercredi 19 août 2020 dans la commune d’Adjamé. La vingtaine révolue, la jeune fille a enfin résisté à sa peur.  Elle vient de se faire percer la langue par un spécialiste de la commune.  Depuis plus de deux ans, l’élève en première année de BTS le voulait, mais n’en avait pas le courage.  Elle vient de débourser une somme de 15 000 FCFA qu’elle a soustrait de son argent de poche.

« J’aime trop ce look. L’envie de le faire est née d’une amie qui l’a depuis quatre ans. J’avais tellement peur que j’ai mis du temps à le réaliser ». Aujourd’hui, elle semble fière d’avoir pu surmonter cette peur. « Qui ne risque rien n’a rien », se félicite-elle. Marlyse justifie le choix de cette période par le fait qu’en « vacance l’esprit est beaucoup plus adapté ». « Il y a moins de stress… », explique-t-elle.

Elles sont nombreuses ces filles qui choisissent les vacances scolaires et les périodes de fêtes pour réaliser leur piercing. « A ces périodes là on cherche à devenir plus belle et fraiche », explique Cécilia N’Guessan. La commerçante de 19 ans porte le sien depuis une année. Elle l’a réalisé en période de fête.

Le piercing attire pas mal de filles, et adolescentes. Mais la pratique n’est pas sans risque. Avant et même aujourd’hui, plusieurs personnes, faute de moyen préfèrent le réaliser en dehors des lieux habilité. Elles sollicitent l’aide des connaissances (amis, frères ou sœurs), ou le font elles-mêmes. Ce que déconseille Siaba Edmond, perceur professionnel, installé à Adjamé Renauld.

« On ne perce  pas tous les endroits. Le nombril par exemple ne doit pas être percée, c’est la chair au-dessus et la boucle tombe dans le creux. Idem pour le sexe et la langue. Sur le sexe, on ne perce pas le clitoris, mais les lèvres à côté. Il ne faut pas faire de piercing sur la langue aux personnes qui zozotent, car le trait en dessous n’est pas espacé. Si on le fait, la concernée ne pourra pas bien parler.  Et il y a également des dispositions à prendre avant et après », fait-il savoir. « Ces erreurs d’amateurs, prévient-il, peuvent causer la mort ». Ces dispositions après la réalisation sont notamment des produits de désinfections et les bains de bouche que prescrivent les perceurs.

Pour réaliser un piercing, le spécialiste qui utilise des machines et seringues en provenance de la chine et de l’Asie, désinfecte ses mains. Il nettoie aussi le matériel avant d’insérer la boucle ou la seringue à l’intérieur. « Le piercing du nez et des oreilles, est directement fait avec la boucle. Dans ces cas, la boucle mise dans la machine sert de seringue. Pour les autres endroits, on fait d’abord passer la seringue », détaille-t-il.

A l’en croire, le piercing réaliser directement  ne doit pas saigner c’est pourquoi il insiste sur le fait d’approcher les professionnels.

« Il y a des piercings qui peuvent saigner. La langue peut saigner mais pas longtemps. Après ça dépend du corps de chacun, certains ne saignent pas. D’autres, quand ils sont stressés peuvent saigner. Mais il faut un professionnel pour apprécier », ajoute-t-il.

Siaba Edmond qui comptabilise plus de 15 ans dans le métier, reçoit au minimum deux clientes par jour.  Comme la plupart des perceurs, il a appris ce métier sur le tas auprès de son frère ainé pendant cinq années. Chez lui, il faut obligatoirement avoir 18 ans pour espérer des prestations. La plupart de ces clientes ont entre 23 et 25 ans. Et elles paient entre 15 000FCFA et 60 000 FCFA, en fonction des besoins.

MK

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