Le célèbre chorégraphe ivoirien veut créer un institut de formation de la danse à Abidjan.

Le célèbre chorégraphe d’origine ivoirienne, Georges Momboye, est également le président de la Fédération ivoirienne de la danse (FID). Il est à dans la capitale économique et durant ce séjour, le danseur professionnel s’est confié à VoixVoie De femme le vendredi 3 septembre 2020.

Vous êtes aujourd’hui un chorégraphe de renom qui fait la fierté de votre pays dans les capitales occidentales. Comment êtes-vous arrivé à la danse ?

J’ai été initié à la danse depuis ma plus tendre enfance. Je peux vous dire que la danse est ancrée dans mes veines. Depuis le bas âge je ne vis que pour la danse. En plus de la danse africaine, je fais également la danse jazz, classique et contemporaine…

Vous êtes également l’un des produits de feu Marie Rose Guiraud, pionnière de la chorégraphie en Côte d’Ivoire et dans le monde. Comment avez-vous vécu sa disparition le 20 avril dernier à Abidjan ?

La douleur est une blessure qui cicatrice avec le temps. Feu Rose-Marie Guiraud était une aînée. C’était mon inspiration, c’était un modèle. Elle était comme une mère. Et perdre sa mère, c’est comme si tout s’effondre autour de soi. Ce fut vraiment un grand choc.

Elle laisse tout de même un important patrimoine, notamment son école de danse. Pensez-vous que cet héritage sera préservé ?

Le souhait de tous est de pérenniser cet important patrimoine culturel. En tout cas, nous y apporterons toute notre contribution pour y parvenir.

Comment comptez-vous contribuer effectivement à la pérennisation cet œuvre ?

La mission première de notre regrettée mère Marie Rose Guiraud a été de prôner la danse en formant des passionnés que nous sommes. Ce serait être prétentieux si je vous disais que je ferai telle ou telle action. Mais je pense que tous ensemble chacun avec ses idées, ses actions, son expériences, nous y parviendrons.

Quel regard portez-vous sur la chorégraphie et la danse en Côte d’Ivoire ?

Je suis très, très fier de l’évolution de cette discipline dans mon pays. Je suis heureux de savoir qu’elle prend de plus en plus importance dans le domaine culturel. Je suis surtout satisfait de constater que l’on sollicite des chorégraphes pour véhiculer des messages au travers des prestations de danse chorégraphique. Aujourd’hui, même des parents accompagnent leurs enfants dans leur choix d’évoluer dans la danse. Ce qui n’était pas évident par le passé.

Comment se porte votre compagnie de chorégraphie aujourd’hui ?

Ma compagnie se porte à merveille. Hormis ce grand frein causé par la crise sanitaire du coronavirus.

Quel est l’impact cette pandémie sur vos activités ?

Bien évidemment l’impact est négatif. Tous les gros projets sont annulés, les activités sont paralysées, à cause du confinement. Quand tout le monde reste chez soi, on ne parle plus de spectacle dans les salles…

Certains artistes ont trouvé des parades pour s’y adapter. Comment vous vous êtes adapter à cette conjoncture sanitaire ?

Parlant d’adaptation, nous avons proposé et nous continuons de proposer des prestations pre-films respectant la thématique de ceux qui nous sollicitent. Des changements de stratégies d’approches ont bien évidemment été mis en place pour maintenir le cap.

Avez-vous initié des actions, par votre art, dans le sens de sensibiliser contre la propagation du coronavirus ?

Oui, nous ne sommes pas restés en marge de l’élan de la lutte contre cette maladie. J’ai donné gratuitement des cours de danses en ligne pour aider les populations à moins stresser pendant ce confinement. Il est important de préciser que pendant les séances de cours, je mettais un accent particulier sur l’application des mesures barrières. Aussi avons-nous fait des vidéos de sensibilisation en ligne portant exclusivement sur le respect des mesures barrières. Lutter contre cette pandémie est vraiment une affaire de tous et nous continuons d’y contribuer.

Quels sont vos projets à court, moyen et long terme ?

À court terme au titre des projets, nous avons d’abord la compétition révélatrice de talents à savoir Challenge Talent qui s’est faite en ligne à cause de la crise sanitaire. Il y a ensuite le coaching des passionnés de la danse et la Fresque chorégraphique prévue pour l’inauguration du nouveau stade d’Ebimpé.

À moyen terme, nous envisageons la réalisation de séries et d’émissions portant sur les arts et qui seront diffusées sur ma chaîne youtube.

A long terme, je me prépare à organiser des tournées internationales avec ma compagnie. Et à l’avenir, j’entends disposer d’un grand Institut des arts en Côte d’Ivoire pour former nos jeunes sœurs et frères, mais aussi pour promouvoir notre art.

Réalisée par Ténin Bè Ousmane

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