Auteur, compositeur, instrumentiste et chanteur, le natif de Pourou prône la paix et la réconciliation dans ses chansons.

Il se nomme Ballo Karnan alias Ballo de Pourou. Auteur, compositeur, instrumentiste et chanteur, le natif de Pourou sous-préfecture de Kanakono, département de Tengrela dans Région de la Bagoué est également titulaire d’une maîtrise de droit public, et sous-directeur de la Jeunesse, des Sports et Loisirs au Conseil Régional de la Bagoué. Dans cette interview accordée à VoixVoie De Femme, l’artiste.

 Quelle est votre histoire avec la musique ?

Je fais la musique depuis 2012 mais j’ai été révélé au  grand public le 26 Septembre 2015. J’ai appris à jouer la kora à cinq cordes appelées en senoufo : « Konnon gbeni  » qui signifie la petite kora avec mes grands frères lorsque j’étais au primaire à Pourou. Par amour et par passion, j’ai appris cet instrument dans la clandestinité puisque cela n’était pas du goût de mes parents.

Aujourd’hui,  j’ai un album sorti depuis le 26 septembre 2015 à l’hôtel Ivotel au Plateau à Abidjan. Cependant, faute de promotion, mon premier album de quatorze titres, intitulé: réconciliation et émergence demeure inconnu du public. Le deuxième album que j’ai commencé à enregistrer depuis le 20 février 2020 a été interrompu par la maladie à coronavirus.

Vous abordez beaucoup les thématiques de femmes, il y a-t-il au-delà d’autres thématiques ?

Au-delà des thématiques du genre et de la paix,  je consacre la justice, l’égalité, l’amour du prochain, la stabilité politique, l’harmonie, l’état de droit, la scolarisation de la petite enfance, le recours à nos sources. A défaut d’être écrivain, j’ai compris qu’à travers la musique, je pouvais faire d’une pierre deux coups. C’est – à – dire, une musique qui détend l’esprit et en même temps un message qui fait prendre conscience. Donc pour réussir cette mission, il faut que ma musique prenne en compte ces deux dimensions : (qu’elle soit posée pour éduquer à travers mes messages, et dansante pour divertir le public qui a souvent besoin de s’évader.

Au-delà des thématiques ci-dessus mentionnées, je mets en exergue la sauvegarde de la culture senoufo et surtout l’intégration des peuples d’ici et d’ailleurs. La fraternité et la solidarité sont des préoccupations majeures pour mon combat.

Penses vous pouvoir réussir à faire passer les messages que vous donnez avec ce style musical puisque la majeure partie des musiques écoutées sont les variétés ?

Toutes mes chansons sont faites à base de la Kora,  du balafon, du djembé, de la guitare, le barra,  le tambour, les castagnettes, la guirlande traditionnelle, la flûte et le piano. J’ai opté pour ce style musical pour d’abord satisfaire à ma passion que j’ai nourrie depuis mon bas âge. Aussi, voudrais- je contribuer à la sauvegarde et la valorisation de ma culture en contribuant à l’épanouissement de l’humanité.

Pour moi, le style musical me paraît le mieux indiqué pour réussir à atteindre l’objectif qui est d’éveiller les consciences de tous. Je suis en partie d’accord que les musiques écoutées comme vous le dites, sont le coupé décalé et les variétés. Toutefois, la musique tradimoderne, quand elle est bien conçue, bien produite, et fait l’objet de divulgation et de promotion, attire l’attention de la Jeunesse ainsi que les personnes âgées. Donc, c’est un genre musical qui a l’avantage de regrouper les deux classes d’âge essentielles de la société c’est-à-dire les jeunes et les adultes.

Le contexte actuel est très tendu. C’est pourquoi, je pense que tout artiste comme moi, doit prendre son bâton de pèlerin pour prôner la paix, rien que la paix. Le genre musical et la langue ne peuvent pas constituer un frein à la divulgation des textes d’autant plus que ma musique est très mélodieuse et la plupart de ceux qui sont actifs sur le terrain quand il y a des mouvements, ce sont les jeunes. La majorité de ces jeunes comprennent le français; ce qui devrait rassurer que je ne prêche pas dans le désert.

Comment comptez-vous y prendre pour une bonne communication autour de vos œuvres ?

J’avoue que c’est la tâche la plus difficile d’autant plus que la promotion s’avère très coûteuse. Si le premier album semble passer inaperçu, c’est dû au manque de promotion.  Cependant, grâce aux réseaux sociaux et à des structures comme la vôtre, je crois mon message peut atteindre le maximum de personnes dans le monde.

Ma profession actuelle ne me permet pas de me consacrer à plein temps à la musique, mais elle me permet de développer une autre dimension pour affirmer ma polyvalence. Le fait de résider à l’intérieur n’est pas du tout un frein à ma promotion. Dans cette mondialisation de la communication, je veux parler des réseaux sociaux, des médias, seul le manque de moyens financiers pose un problème énorme.

 Avez-vous reçu du soutien de la part des cadres de vos régions ?

 Effectivement. J’ai eu le soutien de nombreux cadres de la Bagoué.  Monsieur Camara Nazorohoua a produit mon premier album. Je bénéficie constamment du soutien financier et matériel du président du conseil régional de la Bagoué, monsieur Siama Bamba. Monsieur le ministre Bruno Nabagné Koné m’a soutenu au lancement officiel de mon album en 2015. Il en a été le parrain. Monsieur le maire de la Commune de Tengrela, mon grand frère Bakary Ballo m’a offert du matériel de sonorisation et me soutiens actuellement à enregistrer mon deuxième album de douze titres. 

Certains artistes tradi-moderne tout comme vous, ont décidé de soutenir musicalement des candidats à la présidentielle, si vous étiez contactés par un candidat pour l’accompagner, allez-vous acceptez ?

Je tiens à préciser que la musique, selon la culture senoufo est neutre, impersonnelle voir impartiale. De ce fait, si je suis sollicité, je n’y vois pas d’inconvénient. Que ce soit ici comme aux États-Unis, la musique a toujours occupé une place prépondérante dans les campagnes présidentielles ou autres.

Vous pouvez écouter l’une de ces chansons de paix à travers ce lien https://youtu.be/1BKKWl1qfVk

Interview réalisée par Marina Kouakou

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